Durant l'entre-deux-guerres, des régimes totalitaires émergent en Europe : le régime fasciste de Mussolini instauré en Italie en 1922, l'Allemagne nazie d'Adolf Hitler à partir de 1933 et le régime communiste instauré par Lénine en Russie, devenue l'URSS depuis 1922.
Ces trois régimes ont des caractéristiques communes. D'abord, ils sont nés de la Première Guerre mondiale. En Russie, la révolution de 1917 entraîne le renversement du régime tsariste. Les bolcheviks prennent le pouvoir et mettent en place un régime fondé sur le marxisme-léninisme, dirigé par Staline à partir de 1924. En Italie, le régime de Mussolini s'installe dans les années de crise qui suivent la fin de la guerre. Enfin, l'Allemagne est humiliée par la défaite et les conditions très dures qui lui sont imposées par le traité de Versailles. Ces trois régimes sont des dictatures totalitaires : le pouvoir politique est concentré entre les mains d'un seul individu, chef d'un parti unique et présenté par la propagande comme un être d'exception. La population est encadrée dès son plus jeune âge et toute forme d'opposition est brisée, notamment au moyen de polices politiques. Ces régimes sont portés par une idéologie à laquelle tous les citoyens doivent adhérer.
Ces régimes ont aussi des spécificités. Par exemple, l'URSS et l'Allemagne se distinguent par leur pratique du pouvoir fondée sur la terreur. Ainsi, lors des grands procès de Moscou, en 1937 et 1938, Staline élimine ses opposants, qui sont exécutés pour trahison ou déportés dans des camps de travail, appelés goulags. En Allemagne, des camps de concentration comme celui de Dachau sont ouverts pour enfermer les opposants politiques. L'idéologie nazie est la seule à reposer sur des bases profondément racistes et antisémites : une violente politique antisémite est mise en place dès les années 1930. Par ailleurs, le nazisme et le fascisme sont deux idéologies foncièrement anticommunistes : Hitler et Mussolini ne souhaitent pas une révolution ouvrière. Ils cultivent un esprit de revanche à l'égard des vainqueurs de la Première Guerre mondiale et vont multiplier les coups de force durant l'entre-deux-guerres.
Hitler et Mussolini s'allient et constituent l'Axe Rome-Berlin en 1936. Hitler met en œuvre une politique visant à intégrer au Reich les territoires peuplés de minorités allemandes situés dans les États voisins : par exemple, en mars 1938, il réalise l'Anschluss, c'est-à-dire l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. Face à l'absence des réactions des démocraties européennes, Staline décide de s'entendre avec Hitler : le 23 août 1939, le pacte germano-soviétique est signé. Cette alliance des régimes totalitaires annonce la marche à la guerre.