Abordée en terminale, la philosophie est un cours aussi attendu que redouté. On s'imagine parfois volontiers qu'elle est à même de révéler des secrets d'une profondeur incroyable ou bien qu'elle est inutile et ne fait que poser des questions sans y répondre. Elle peut paraître délicieusement complexe ou obscurément incompréhensible. On songe que l'on n'a pas vraiment à y travailler, qu'une pensée personnelle suffit, ou qu'il s'agit avant tout de plaire au correcteur et que l'évaluation est arbitraire. Ce dossier a pour vocation de montrer qu'une méthode rigoureuse, préparée tout au long de l'année, est la clé pour construire un raisonnement philosophique, que ce soit dans la dissertation ou dans l'explication de texte, à l'écrit ou à l'oral.
La philosophie est étymologiquement « l'amour de la sagesse ». Elle prend ce nom en Grèce au ive siècle avant notre ère à la suite de différentes impulsions qui vont former ce qu'elle deviendra. Les présocratiques sont les premiers en Grèce qui ont cherché à construire des explications rationnelles des phénomènes, se substituant aux mythes d'alors, dans l'objectif de clarifier le monde qui nous entoure. Le premier amour de la sagesse, c'est la recherche de la vérité. À leur suite, Socrate forme la philosophie telle qu'on la pratique encore de nos jours. En dialoguant avec ses contemporains, savants, poètes, politiciens, il cherche à déjouer les préjugés pour accéder à la vérité. L'amour de la sagesse, c'est aussi la volonté de développer un point de vue réfléchi et critique sur nos idées, qui doit permettre non seulement de comprendre mais aussi de changer notre façon de vivre par la maîtrise de soi. L'amour de la sagesse, c'est enfin une pratique à la recherche de la meilleure façon de vivre et d'agir, vis-à-vis des autres et de nous-mêmes, pour être heureux.
Le cours de philosophie n'est absolument pas voué à se poser des questions aussi fantasques qu'inutiles : c'est avant tout l'occasion d'interroger nos croyances et nos présupposés. La philosophie nous aide à identifier ce qui nous conduit à confondre nos opinions et la vérité. Elle est l'instrument qui nous permet de clarifier ce qu'il y a de caché derrière nos idées, et de nous départir des réponses qui ont été admises sans réflexion.
Ce passage au questionnement philosophique peut déstabiliser parce qu'il remet en cause les évidences premières. Par exemple, poser la question « Qui suis-je ? » semble appeler la réponse évidente : « Je suis moi. » Le questionnement philosophique impose de déterminer ce que l'on met derrière ce moi : notre éducation ? nos origines ? notre conscience ? nos choix ? À force de creuser la question, ce que l'on entend par le mot moi se complexifie. Or, c'est bien ce travail de complexification des idées en vue de leur clarification que vise la philosophie. Cette dernière nous incite à l'élucidation de nos idées pour mieux comprendre le monde qui nous entoure et pour mieux nous comprendre nous-mêmes. En effet, donner une réponse satisfaisante à nos interrogations demande bien souvent de mener un raisonnement complexe plutôt que d'accepter l'évidence toute faite.
La philosophie aide à construire une véritable pensée personnelle. Son exercice montre à quel point former une pensée personnelle est difficile, car nos idées sont bien souvent issues de notre milieu social, de notre culture, de nos représentations… La définition du bonheur est un exemple paradigmatique. Souvent, les élèves répondent spontanément que le bonheur, c'est « une famille, un bon métier, une maison », sans voir que ces représentations viennent d'une certaine culture. Si l'on réfléchit à cette proposition de définition, on voit rapidement qu'elle ne résiste pas à l'épreuve de la pensée : en quoi quelqu'un n'ayant pas un « bon métier » ne pourrait-il pas être heureux ? Il faut alors réviser notre première idée, et c'est à l'aide des philosophes et de leurs concepts que l'on peut mieux comprendre la véritable question et déjouer nos représentations.
Poursuivre un questionnement philosophique et construire un raisonnement pour proposer une réponse complexe à une interrogation qui ne l'est pas moins nécessitent un apprentissage. Cela implique d'utiliser des concepts et des mots précis qui donneront leur force au raisonnement. Être méthodique dans ce processus permet de s'assurer de ne pas passer à côté de l'essentiel. Bien sûr, ces pages proposant une méthodologie n'ont pas pour ambition de se substituer à un cours de philosophie. Elles doivent fournir une série de pistes et de conseils qui permettent de mener à bien le travail philosophique d'interrogation, de réflexion et de construction de la pensée.
Le cours de philosophie n'est absolument pas voué à se poser des questions aussi fantasques qu'inutiles : c'est avant tout l'occasion d'interroger nos croyances et nos présupposés. La philosophie nous aide à identifier ce qui nous conduit à confondre nos opinions et la vérité. Elle est l'instrument qui nous permet de clarifier ce qu'il y a de caché derrière nos idées, et de nous départir des réponses qui ont été admises sans réflexion.
Ce passage au questionnement philosophique peut déstabiliser parce qu'il remet en cause les évidences premières. Par exemple, poser la question « Qui suis-je ? » semble appeler la réponse évidente : « Je suis moi. » Le questionnement philosophique impose de déterminer ce que l'on met derrière ce moi : notre éducation ? nos origines ? notre conscience ? nos choix ? À force de creuser la question, ce que l'on entend par le mot moi se complexifie. Or, c'est bien ce travail de complexification des idées en vue de leur clarification que vise la philosophie. Cette dernière nous incite à l'élucidation de nos idées pour mieux comprendre le monde qui nous entoure et pour mieux nous comprendre nous-mêmes. En effet, donner une réponse satisfaisante à nos interrogations demande bien souvent de mener un raisonnement complexe plutôt que d'accepter l'évidence toute faite.
La philosophie aide à construire une véritable pensée personnelle. Son exercice montre à quel point former une pensée personnelle est difficile, car nos idées sont bien souvent issues de notre milieu social, de notre culture, de nos représentations… La définition du bonheur est un exemple paradigmatique. Souvent, les élèves répondent spontanément que le bonheur, c'est « une famille, un bon métier, une maison », sans voir que ces représentations viennent d'une certaine culture. Si l'on réfléchit à cette proposition de définition, on voit rapidement qu'elle ne résiste pas à l'épreuve de la pensée : en quoi quelqu'un n'ayant pas un « bon métier » ne pourrait-il pas être heureux ? Il faut alors réviser notre première idée, et c'est à l'aide des philosophes et de leurs concepts que l'on peut mieux comprendre la véritable question et déjouer nos représentations.
Poursuivre un questionnement philosophique et construire un raisonnement pour proposer une réponse complexe à une interrogation qui ne l'est pas moins nécessitent un apprentissage. Cela implique d'utiliser des concepts et des mots précis qui donneront leur force au raisonnement. Être méthodique dans ce processus permet de s'assurer de ne pas passer à côté de l'essentiel. Bien sûr, ces pages proposant une méthodologie n'ont pas pour ambition de se substituer à un cours de philosophie. Elles doivent fournir une série de pistes et de conseils qui permettent de mener à bien le travail philosophique d'interrogation, de réflexion et de construction de la pensée.
I. Les enjeux du cours de philosophie en terminale
En terminale, le cours de philosophie a pour objectif de faire acquérir aux candidats des connaissances et une culture philosophiques (savoirs), mais aussi des compétences méthodologiques et rédactionnelles (savoir-faire).
L'épreuve de philosophie au baccalauréat propose trois sujets : deux sujets de dissertation portant sur des thèmes différents, et une explication d'un extrait de texte philosophique. L'épreuve de second groupe consiste en une explication de texte sur un ouvrage étudié au cours de l'année en classe. Vous trouverez dans les pages qui suivent des conseils pour travailler ces différentes épreuves.
Pour acquérir la méthode qui permet de traiter les sujets proposés le jour de l'épreuve du baccalauréat, il faut prendre l'habitude de se poser une série de questions pour éclaircir les sujets et s'assurer de la validité et de la précision de son raisonnement. On peut tout savoir de la manière de nager sur le plan théorique et se retrouver complètement démuni une fois plongé dans l'eau. C'est pourquoi il faut s'exercer à appliquer une méthode rigoureuse, en cours ou dans des exercices personnels ou évalués, pour être prêt le jour de l'examen. En plus d'apprendre à mener un raisonnement, ces pages fournissent des conseils pour mener une expression claire d'idées et d'arguments, et rédiger de façon efficace un devoir de philosophie.
Il ne s'agit pas, lors de l'épreuve, de noircir des pages vides de sens. Il est nécessaire de connaître la définition des concepts vus en cours, les idées des auteurs et les arguments avec lesquels elles sont démontrées, les oppositions conceptuelles qui se nouent en problèmes. Pour maîtriser ces connaissances, il est utile de créer des fiches avec des définitions, des idées et des démonstrations sur chaque thème et de s'entraîner à les expliquer devant le miroir ou à l'écrit.
L'épreuve de philosophie au baccalauréat propose trois sujets : deux sujets de dissertation portant sur des thèmes différents, et une explication d'un extrait de texte philosophique. L'épreuve de second groupe consiste en une explication de texte sur un ouvrage étudié au cours de l'année en classe. Vous trouverez dans les pages qui suivent des conseils pour travailler ces différentes épreuves.
Pour acquérir la méthode qui permet de traiter les sujets proposés le jour de l'épreuve du baccalauréat, il faut prendre l'habitude de se poser une série de questions pour éclaircir les sujets et s'assurer de la validité et de la précision de son raisonnement. On peut tout savoir de la manière de nager sur le plan théorique et se retrouver complètement démuni une fois plongé dans l'eau. C'est pourquoi il faut s'exercer à appliquer une méthode rigoureuse, en cours ou dans des exercices personnels ou évalués, pour être prêt le jour de l'examen. En plus d'apprendre à mener un raisonnement, ces pages fournissent des conseils pour mener une expression claire d'idées et d'arguments, et rédiger de façon efficace un devoir de philosophie.
Il ne s'agit pas, lors de l'épreuve, de noircir des pages vides de sens. Il est nécessaire de connaître la définition des concepts vus en cours, les idées des auteurs et les arguments avec lesquels elles sont démontrées, les oppositions conceptuelles qui se nouent en problèmes. Pour maîtriser ces connaissances, il est utile de créer des fiches avec des définitions, des idées et des démonstrations sur chaque thème et de s'entraîner à les expliquer devant le miroir ou à l'écrit.
II. Démystifier la dissertation
La dissertation est un travail de réflexion qui vise à répondre de manière argumentée et nuancée à une question posée. On y attend : un problème philosophique clairement identifié, une réponse argumentée et des connaissances théoriques mobilisées à bon escient. Une argumentation complexe et nuancée n'appelle pas à des raisonnements et des expressions obscures. Au contraire, la dissertation est une clarification de la pensée et se construit, avec rigueur, autour d'un raisonnement établi de manière méthodique.La question posée n'est pas le problème. Il faut construire une problématique : montrer pourquoi le sujet n'est pas évident, pourquoi y répondre demande de réfléchir, de définir, d'opposer des idées… Une fois le problème posé, il convient d'y apporter une réponse nuancée et argumentée. Le monde est rarement blanc ou noir. Il est gris : nuancer sa réponse, c'est établir quelle nuance de gris. Le développement de la dissertation ne doit servir que ce but : répondre à la question posée. Pour cela il faut avancer des arguments, présentés selon un plan qui a du sens, afin qu'ils se déploient de façon cohérente. Un argument philosophique s'ancre autour d'un concept précis que vous cherchez à démontrer et qui donne de la substance à votre propos.
C'est dans cette perspective qu'il est utile de convoquer des connaissances philosophiques. Il faut connaître des définitions, des références, des thèses d'auteurs… Ces connaissances servent deux buts : vous aider à vous orienter dans un raisonnement, à former un plan et des arguments, et montrer ce que vous avez appris au cours de l'année.
III. L'explication de texte, un exercice plus simple ?
On imagine souvent que la dissertation requiert plus de connaissances, de savoir-faire et qu'elle est plus périlleuse que l'explication de texte, un exercice qui, de son côté, apparaît comme un filet de sécurité : il y a un texte à suivre et donc des choses à en dire.L'explication de texte est pourtant aussi exigeante que la dissertation. C'est un exercice qui demande une grande rigueur et une grande attention à l'égard des concepts déployés et de la manière dont les arguments sont défendus. Il ne demande pas moins de connaissances, puisqu'il faut être capable de comprendre le vocabulaire philosophique employé dans le texte, mais aussi de le mettre en perspective au sein de l'histoire de la philosophie. Enfin, le texte pouvant être long et complexe, les contresens sont courants, et il est facile de glisser vers la paraphrase sans s'en rendre compte et de répéter le texte sans en proposer une explication.
L'explication de texte demande aussi d'être capable de situer les enjeux philosophiques déployés par le texte dans une mise en lumière de ces sous-entendus argumentatifs. Au lieu de produire une réponse à un problème, il faut exposer la manière dont l'auteur répond à un problème qu'il pose : pourquoi déploie-t-il tel concept et comment parvient-il à construire sa thèse philosophique ? Enfin, il s'agit de mettre le texte en perspective et de construire une réflexion sur la portée de ce texte. À cette fin, des connaissances de la tradition philosophique, des distinctions conceptuelles et des auteurs classiques sont indispensables.