Énoncé
Document 1 :
Témoignage d'une enfant pendant la Première Guerre mondiale
« En 1914, Juliette Eychenne-Bareil a sept ans et vit dans le sud de la France, à Carcassonne.
Lorsque la guerre a été déclarée, ma sœur m'emmenait avec d'autres jeunes filles à la gare voir passer les soldats qui partaient pour le front. Quel enthousiasme ! Ils chantaient joyeux : « Tous à Berlin ! » Tout le monde s'embrassait.
Quelque temps après, ce n'était plus la même chose.
Nous allions voir arriver les trains de blessés, c'était bien triste. Les écoles étaient transformées en hôpitaux militaires : Saint-Stanislas, André Chénier, l'École normale de garçons et d'autres locaux. On manquait de beaucoup de choses malgré le dévouement des dames de la Croix-Rouge.
Les hommes étant partis, ceci explique qu'on ait utilisé les femmes dans les usines pour faire des obus. L'usine Plancard était une fonderie qui se consacra à la fabrication des obus grâce aux femmes qui considéraient ce genre de travail comme un acte patriotique ; mais c'était très pénible. Beaucoup de femmes confectionnaient des vêtements militaires à domicile ; tout cela était peu payé, ma mère travaillait tous les jours, mais malgré tous ses efforts, c'était quand même la misère.
Pour la nourriture, on a surtout manqué de pain. Les pommes de terre étaient rares, il fallait faire des queues interminables pour avoir 2 kg par personne : j'accompagnais ma mère qui me donnait un sac, et je passais et repassais. »
Lorsque la guerre a été déclarée, ma sœur m'emmenait avec d'autres jeunes filles à la gare voir passer les soldats qui partaient pour le front. Quel enthousiasme ! Ils chantaient joyeux : « Tous à Berlin ! » Tout le monde s'embrassait.
Quelque temps après, ce n'était plus la même chose.
Nous allions voir arriver les trains de blessés, c'était bien triste. Les écoles étaient transformées en hôpitaux militaires : Saint-Stanislas, André Chénier, l'École normale de garçons et d'autres locaux. On manquait de beaucoup de choses malgré le dévouement des dames de la Croix-Rouge.
Les hommes étant partis, ceci explique qu'on ait utilisé les femmes dans les usines pour faire des obus. L'usine Plancard était une fonderie qui se consacra à la fabrication des obus grâce aux femmes qui considéraient ce genre de travail comme un acte patriotique ; mais c'était très pénible. Beaucoup de femmes confectionnaient des vêtements militaires à domicile ; tout cela était peu payé, ma mère travaillait tous les jours, mais malgré tous ses efforts, c'était quand même la misère.
Pour la nourriture, on a surtout manqué de pain. Les pommes de terre étaient rares, il fallait faire des queues interminables pour avoir 2 kg par personne : j'accompagnais ma mère qui me donnait un sac, et je passais et repassais. »
Source : Témoignage recueilli et publié en 1983 dans l'ouvrage Années cruelles. 1914-1918, Atelier du Gué, coll. Terres d'Aude
Document 2 :
Source : Affiche de Raoul Cabrol, 1918, Gallica-Bibliothèque nationale de France |
Document 1
1. Identifiez la nature de ce document.
2. Relevez trois extraits montrant les souffrances des civils.
3. Montrez ce qu'apporte ce document par rapport au point de vue d'un soldat de la Première Guerre mondiale.
2. Relevez trois extraits montrant les souffrances des civils.
3. Montrez ce qu'apporte ce document par rapport au point de vue d'un soldat de la Première Guerre mondiale.
Document 2
4. Décrivez l'affiche en montrant comment les personnages représentent le front et l'arrière.
5. Expliquez l'objectif de cette affiche.
5. Expliquez l'objectif de cette affiche.
Documents 1 et 2
6. Montrez comment les civils participent à l'effort de guerre entre 1914 et 1918.
Corrigé
1. Le document est un texte. Il s'agit du témoignage de Juliette Eychenne-Bareil, qui est âgée de 7 ans en 1914.
2. Trois éléments sont attendus pour répondre à cette question et démontrer la souffrance des civils :
« On manquait de beaucoup de choses. »
« (…) ce genre de travail (…) c'était très pénible. »
« Ma mère travaillait tous les jours (…) c'était quand même la misère. »
« (…) on a surtout manqué de pain. »
« (…) il fallait faire des queues interminables pour avoir 2 kg [de pommes de terre] par personne. »
« On manquait de beaucoup de choses. »
« (…) ce genre de travail (…) c'était très pénible. »
« Ma mère travaillait tous les jours (…) c'était quand même la misère. »
« (…) on a surtout manqué de pain. »
« (…) il fallait faire des queues interminables pour avoir 2 kg [de pommes de terre] par personne. »
3. Le témoignage d'un soldat évoque souvent les conditions de vie et de combat sur le front. Ce document apporte un éclairage sur les conditions de vie à l'arrière. Il évoque à la fois les difficultés et les souffrances des civils. Il décrit aussi des aspects de la mobilisation de l'arrière. Les femmes confectionnent les vêtements pour les militaires, travaillent dans les usines d'armement, etc. Le texte permet également d'apprécier le nombre important de blessés à travers les écoles transformées en hôpitaux militaires, l'absence des hommes et la vie quotidienne difficile.
4. Les deux personnages situés au premier plan sont des civils : un homme et une enfant. Ils représentent l'arrière. Debout, dans une tranchée, ils tendent une grenade, une caisse contenant sans doute des munitions, au troisième personnage. Ce dernier est un « poilu », un combattant de la Première Guerre mondiale. Il jette un coup d'œil au front, un fusil à la main. Le paysage représenté évoque les ravages de la guerre de position, symbolisés par la présence de l'arbre mort situé à l'arrière-plan.
5. Cette affiche s'adresse aux civils. Ils sont appelés à participer au quatrième emprunt de guerre. Grâce à l'argent des Français prêté à l'État, ce dernier finance l'effort de guerre. En 1918, la reprise de la guerre mobile permet d'entrevoir la fin du conflit. C'est ce qu'évoque le slogan de l'affiche, qui mentionne les « dernières cartouches ».
6. La Première Guerre mondiale a mobilisé de nombreux hommes qui combattent entre 1914 et 1918. Cependant la mobilisation des civils, et notamment des femmes, constitue un aspect important du conflit.
La mobilisation des civils est nécessaire pour soutenir les soldats envoyés au front. Dans les écoles, les élèves écrivent des lettres pour soutenir le moral des poilus. Des femmes, telles que les marraines de guerre, entretiennent également une correspondance avec les soldats partis au front. La population est invitée à souscrire aux emprunts de guerre. L'État emprunte pour financer les armes et les moyens nécessaires pour remporter la victoire. L'industrie participe également au conflit. Des industriels convertissent leurs chaînes de production, contribuant à l'effort de guerre. Ainsi, les usines Renault commencent à fabriquer les premiers chars d'assaut dès 1916.
Les femmes jouent un rôle particulier dans l'effort de guerre. Bien qu'elles ne combattent pas, certaines se retrouvent près du front pour soigner les soldats. Marie Curie milite pour l'emploi de la radiographie afin de faciliter les soins à apporter aux blessés. Elle est à l'origine de l'envoi des centres de radiographie mobiles au plus près des zones de combat. Les hommes, partis au front, sont remplacés par les femmes aux champs ou dans l'industrie. Certaines travaillent dans les usines fabriquant les différentes munitions, comme les obus. Elles héritent du surnom de « munitionnettes ». Enfin, il y eut toutes celles qui, par leur travail dans l'agriculture ou le secteur des transports, ont permis de « nourrir » la population et de soutenir l'économie du pays jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918.
Les civils eurent donc un rôle important et décisif durant le premier conflit mondial dont ils subirent aussi les souffrances.
La mobilisation des civils est nécessaire pour soutenir les soldats envoyés au front. Dans les écoles, les élèves écrivent des lettres pour soutenir le moral des poilus. Des femmes, telles que les marraines de guerre, entretiennent également une correspondance avec les soldats partis au front. La population est invitée à souscrire aux emprunts de guerre. L'État emprunte pour financer les armes et les moyens nécessaires pour remporter la victoire. L'industrie participe également au conflit. Des industriels convertissent leurs chaînes de production, contribuant à l'effort de guerre. Ainsi, les usines Renault commencent à fabriquer les premiers chars d'assaut dès 1916.
Les femmes jouent un rôle particulier dans l'effort de guerre. Bien qu'elles ne combattent pas, certaines se retrouvent près du front pour soigner les soldats. Marie Curie milite pour l'emploi de la radiographie afin de faciliter les soins à apporter aux blessés. Elle est à l'origine de l'envoi des centres de radiographie mobiles au plus près des zones de combat. Les hommes, partis au front, sont remplacés par les femmes aux champs ou dans l'industrie. Certaines travaillent dans les usines fabriquant les différentes munitions, comme les obus. Elles héritent du surnom de « munitionnettes ». Enfin, il y eut toutes celles qui, par leur travail dans l'agriculture ou le secteur des transports, ont permis de « nourrir » la population et de soutenir l'économie du pays jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918.
Les civils eurent donc un rôle important et décisif durant le premier conflit mondial dont ils subirent aussi les souffrances.