La durée du conflit, le nombre de belligérants, l'implication des civils dans la guerre, l'utilisation d'armements nouveaux ainsi que la politique d'extermination menée par les nazis ont fait de la Seconde Guerre mondiale le conflit le plus meurtrier de l'histoire. À quoi ressemble le monde en 1945 ? Comment reconstruire la paix après une guerre si traumatisante ?
I. Le lourd bilan d'une guerre totale
1. Des pertes humaines considérables
• Le nombre de morts de la Seconde Guerre mondiale est estimé entre 50 et 60 millions.
• Il faut ajouter à cela d'importants transferts de population (exodes, déportations, changements de frontières). En Europe, on estime à 30 millions le nombre de personnes déplacées.
2. Des territoires ravagés, des économies désorganisées
• Les destructions sont considérables. Si le Japon a été dévasté par les bombes, c'est en Europe que les destructions sont les plus importantes : 2 millions de tonnes de bombes ont été déversées sur le continent européen. Des villes entières, comme Francfort, Varsovie, Stalingrad et Caen, doivent être reconstruites. Le territoire russe a grandement souffert de la tactique de la terre brûlée. La Pologne a perdu 80 % de son potentiel industriel. Les populations doivent encore attendre plusieurs années avant de voir le rationnement et la pénurie alimentaires prendre fin.
3. Le choc moral de la guerre
• La Seconde Guerre mondiale a particulièrement marqué les consciences en raison du nombre sans précédent des victimes, mais aussi et surtout des méthodes utilisées. En 1945, on découvre l'ampleur de la Shoah.
• L'utilisation de la bombe atomique par les Américains sur deux villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki, frappe également fortement les esprits. Le monde sait qu'il est désormais capable de s'autodétruire.
• Les Alliés entreprennent le procès des vaincus : pour la première fois dans l'histoire, les vainqueurs déclarent que cette guerre fut l'œuvre de criminels qui doivent être jugés en conséquence. À partir d'octobre 1945, le tribunal international de Nuremberg juge vingt-trois responsables nazis du génocide juif et en condamne douze à mort pour crimes contre la paix, crimes de guerre, manquement à la convention de Genève et crimes contre l'humanité. À Tokyo, vingt-cinq personnes sont également jugées (sept seront exécutées).
II. Organiser la paix
1. Yalta, la coopération des Alliés
• Réunis à Yalta (en Crimée) en février 1945, Churchill, Staline et Roosevelt s'entendent d'abord sur la stratégie à adopter pour terminer la guerre. Ils prévoient ensuite d'occuper les pays vaincus et d'y organiser des élections libres. Enfin, ils s'accordent sur le principe de la création d'un organisme international chargé de maintenir la paix mondiale.
2. Les changements territoriaux
• Les Alliés ont imposé à l'Allemagne et au Japon une capitulation sans condition : ces pays doivent se soumettre à l'occupation des troupes alliées. L'Allemagne, dont la frontière orientale est ramenée à la ligne Oder-Neisse, est divisée en quatre zones, administrées par l'Union soviétique, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. La Pologne est « décalée » vers l'ouest, jusqu'à la ligne Oder-Neisse. L'Union soviétique est en position de force en Europe de l'Est. Les États-Unis occupent le Japon (qui a perdu la Corée et la Mandchourie). Pour accueillir les survivants des massacres nazis et les autres Juifs qui le souhaitent, l'État d'Israël est créé en Palestine.
3. La naissance de l'Organisation des Nations Unies
• Le projet, déjà évoqué en 1941 dans la Charte de l'Atlantique, voit le jour à San Francisco en avril-juin 1945. L'Organisation des Nations Unies (ONU) a pour ambition de remplacer efficacement la malheureuse SDN. Elle doit disposer de moyens armés pour protéger la paix. En 1948, l'ONU adopte la Déclaration universelle des droits de l'homme.
III. Un nouvel ordre mondial
1. Le déclin de l'Europe
• La guerre a accentué le déclin de l'Europe, déclin qui a commencé au début du xxe siècle. La puissance financière de la Grande-Bretagne est très affaiblie. La France, après la défaite de 1940 et la collaboration, a du mal à retrouver le rang d'une grande puissance.
• Les puissances coloniales européennes ont montré leurs faiblesses, ce qui encourage les mouvements indépendantistes dans les colonies.
2. L'émergence de deux nouvelles puissances
• Les États-Unis sortent du conflit renforcés, surtout sur le plan économique. Leur production industrielle a globalement doublé entre 1939 et 1945, date à laquelle ils détiennent 80 % du stock d'or mondial. De plus, jusqu'en 1949, ils possèdent le monopole de l'arme atomique.
• L'Union soviétique jouit également d'un grand prestige. La victoire de Stalingrad reste pour le monde entier la première défaite de l'Allemagne nazie. L'Union soviétique accroît son territoire de plus de 70 000 km2 et son influence est importante dans les régions qu'elle a libérées.
3. La désunion des vainqueurs
• Dès la conférence de Potsdam, qui s'ouvre le 17 juillet 1945 près de Berlin, la méfiance s'installe entre les Alliés. L'avancée de l'Armée rouge en Europe de l'Est inquiète Churchill, qui soupçonne Staline de ne pas vouloir organiser des élections libres. L'Europe apparaît comme un enjeu que se disputent les grandes puissances. La Grande Alliance contre le nazisme montre très rapidement ses limites ; une fois l'ennemi commun abattu, chacun reprend sa propre politique.
Exercice n°1
Sachant la victoire proche, l'URSS, les États-Unis et l'Angleterre se rencontrent en février 1945 à :
Cochez la bonne réponse.
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Les Alliés se sont réunis fréquemment, pour préparer la fin de la guerre et organiser l'après-guerre. Si Yalta puis Potsdam sont des conférences importantes, Nuremberg est une ville emblématique du nazisme, celle où ont été organisés les grands congrès du parti nazi.
Exercice n°2
Complète les phrases suivantes.
Écrivez les réponses dans les zones colorées.
Pour la première fois, une arme de destruction massive, la , est utilisée sur des populations civiles japonaises à Nagasaki et à , causant des centaines de milliers de victimes.
La guerre terminée, on dénombre plus de millions de morts, dont la majorité n'est pas composée de soldats, mais de .
La guerre terminée, on dénombre plus de millions de morts, dont la majorité n'est pas composée de soldats, mais de .
Les bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki sont l'exemple ultime de la guerre d'anéantissement que constitue la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, il paraît évident que les explosions nucléaires précipitent la fin de la guerre dans le Pacifique, permettant aux États-Unis d'éviter une invasion du territoire japonais très coûteuse en vies américaines.
Exercice n°3
L'Allemagne vaincue doit accepter l'occupation de son territoire, qui est divisé en quatre zones. Quels pays occupent ces zones ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
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Les quatre vainqueurs (URSS, États-Unis, Royaume-Uni et France) sont ceux qui occupent l'Allemagne. À noter que la France doit son statut de « vainqueur » à l'action de la France Libre du général de Gaulle. Elle aurait pu être considérée comme alliée de l'Allemagne, en raison de la politique de collaboration de l'État français du Maréchal Pétain.
Exercice n°4
Complète les phrases suivantes.
Écrivez les réponses dans les zones colorées.
Après la victoire, les Alliés entreprennent le procès des vaincus. Le tribunal international de juge les criminels nazis.
Pour protéger la paix, est créée l'ONU (Organisation ).
Deux grandes puissances émergent du conflit : les États-Unis et l'.
Pour protéger la paix, est créée l'ONU (Organisation ).
Deux grandes puissances émergent du conflit : les États-Unis et l'.
Le monde de la deuxième partie du xxe siècle, jusque vers 1991-2001, naît de la Seconde Guerre mondiale. Ses structures sont celles héritées de la guerre, notamment à travers l'ONU ou la guerre froide entre les deux Grands, États-Unis et URSS.
C'est au procès de Nuremberg qu'est définie pour la première fois la notion de crime contre l'humanité, utilisée pour qualifier la « solution finale » mise en œuvre par les nazis contre les Juifs d'Europe.
C'est au procès de Nuremberg qu'est définie pour la première fois la notion de crime contre l'humanité, utilisée pour qualifier la « solution finale » mise en œuvre par les nazis contre les Juifs d'Europe.