La séance
Extrait à regarder : 19'50-21'
Il s'agit de la première séance chez Lionel Logue. Le « docteur » fait remarquer au prince l'anxiété et la fermeture d'esprit dont il fait preuve. Pour obtenir des résultats, il faut avoir confiance en son médecin et la défiance est grande de la part du patient. Il s'emporte rapidement, à la moindre question intime par exemple. Élevé dans une ambiance très protocolaire, il apparait comme un être constamment dans le contrôle et sur la défensive. Au contraire, le docteur, personnage excentrique, comédien à ses heures perdues, se distingue par sa décontraction et son humour. Le patient n'étant pas prêt à se livrer, Lionel lui propose un dernier exercice : enregistrer sa voix.
Logue place alors un casque sur les oreilles du duc pour écouter de la musique et lui tend un extrait de Shakespeare à lire en même temps. Pour faire durer le suspense, le cinéaste ne nous livre dans cette scène que la musique écoutée par le prince. Excédé par ce qui lui semble inutile, le patient part brusquement, le disque de l'enregistrement sous le bras.
Ce n'est que plus tard que nous aurons le résultat, et il a l'effet d'un électrochoc : à l'écoute du disque, le duc d'York et sa femme sont émus d'entendre une voix fluide, posée et entonnée. Ainsi, en écoutant de la musique, le bègue n'a pas bégayé. Il est fascinant de voir le pouvoir de la musique et son action sur le cerveau. Dans de nombreux cas, et les avancées des neurosciences le prouvent aujourd'hui, la musique peut être un élément déterminant pour atteindre la fluidité. D'ailleurs, Lionel demande souvent au duc de chanter ce qu'il veut dire quand il ne parvient pas à s'exprimer, chose que le patient voit comme humiliant au début de la thérapie.
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