Production graphique : l'organisation du territoire français dans la mondialisation

L'organisation du territoire français dans la mondialisation

D'abord, la France est un territoire bien connecté à toutes les échelles. À l'échelle mondiale, trois façades maritimes (Manche, Atlantique, Méditerranée) lui permettent de s'intégrer aux échanges internationaux. Plusieurs zones industrialo-portuaires (ZIP de Dunkerque, Marseille, Le Havre, Saint-Nazaire) sont aménagées à partir des années 1960 pour faire face à l'accélération des flux et la maritimisation de l'économie. Plusieurs aéroports internationaux desservent les principales métropoles françaises (Roissy–Charles-de-Gaulle et Orly en Île-de-France, aéroport Saint-Exupéry à Lyon, aéroport Nice–Côte-d'Azur à Nice, aéroport Marseille-Provence) et permettent par la suite d'accéder à tout le territoire national par les voies terrestres (réseau routier, LGV). Paris se situe au cœur du réseau de transports du pays : les autoroutes et voies ferrées sont organisées en étoile autour de la capitale. Un axe européen majeur Lille-Paris-Lyon-Marseille s'est dessiné, suivi par un axe secondaire Lille-Paris-Bordeaux. Les métropoles de Lille et Strasbourg sont reliées directement à la capitale et connectent celle-ci à un espace transfrontalier très dynamique et moteur dans la mondialisation. En revanche, certains territoires restent en marge de ces réseaux et sont relativement enclavés.
La France est également un territoire attractif dans la mondialisation pour son patrimoine et la diversité de ses paysages : c'est en effet la première destination touristique mondiale. Le littoral normand et breton ainsi que la façade atlantique attirent de nombreux touristes balnéaires, tandis que la Côte d'Azur et le littoral corse bénéficient des avantages de l'héliotropisme. Les Alpes sont une destination internationale pour les sports d'hiver et attirent des touristes du monde entier. Enfin, Paris est la première métropole touristique mondiale avec 33,8 millions d'entrées hôtelières en 2017. Le tourisme est ainsi un levier majeur dans l'économie du pays.
Par ailleurs, pour s'inscrire dans la compétition mondiale, la création de pôles de compétitivité mondiaux est encouragée. Ils s'installent dans les métropoles, comme à Paris, Lyon, Grenoble et Toulouse. Pour toutes ces raisons, le territoire français bénéficie des retombées positives de la mondialisation en étant la troisième destination mondiale des investissements directs étrangers (IDE).
Ainsi, certains territoires sont les grands gagnants de la mondialisation : les plus hauts revenus se concentrent dans et autour des métropoles, où les emplois du tertiaire supérieur et de l'innovation garantissent des salaires élevés. Parmi elles, Paris a un statut à part : ville mondiale accueillant un quartier d'affaires de portée internationale (La Défense), elle concentre les hommes, les fonctions de commandement et les activités. Elle a ainsi un rôle d'impulsion sur l'Île-de-France, qui représente à elle seule 31 % du PIB français. Cette région forme avec le Centre-Val de Loire et une partie des Pays de Loire et de la Normandie le centre économique du territoire français, porté par le dynamisme de Paris et une agriculture céréalière productiviste. Les autres métropoles françaises sont classées par le géographe E. Libourel selon leur insertion dans les flux de la mondialisation : on peut ainsi distinguer les métropoles d'envergure européenne (Lille, Strasbourg et Lyon), nationale (Marseille, Bordeaux et Nantes) et régionale (Toulouse, Montpellier, Nice). Ces métropoles sont le moteur de la vitalité économique française. La façade atlantique et méditerranéenne, le littoral corse, le sud-est de la France et sa frontière est sont considérés comme une périphérie dynamique bénéficiant des logiques de métropolisation et de littoralisation de l'économie.
Cela dit, malgré la croissance économique, les inégalités se creusent en France : la pauvreté augmente et concerne aussi bien les espaces industriels en reconversion (Hauts-de-France, centre de la région Grand Est), qui ont souffert de la concurrence internationale, que des régions rurales en déprise (diagonale des faibles densités, allant du nord de la région Grand Est au nord de l'Occitanie, et centre de la Corse).