Réponse à une question problématisée : en quoi la mondialisation génère-t-elle des tensions et des politiques de coopération entre les territoires à toutes les échelles ?
Énoncé
Réponse à une question problématisée : en quoi la mondialisation génère-t-elle des tensions et des politiques de coopération entre les territoires à toutes les échelles ?
La bonne méthode
Au brouillon, analyser les mots-clés et faire la liste des connaissances nécessaires. Les liens logiques permettent de construire une problématique.Moduler les mots-clés du sujet à plusieurs échelles, en pensant à la diversité des acteurs.
Soigner particulièrement l'introduction, en écrivant certaines parties au brouillon. Les étapes de l'introduction : une accroche (idée générale, citation ou événement important) ; la définition du sujet (termes importants, enjeux du sujet) ; la problématique ; l'annonce du plan.
Si un croquis est réalisé, s'appuyer dessus lors de la rédaction.
Ce qu'il ne faut pas faire
Ne penser qu'aux États comme acteurs de la mondialisation, et axer votre réponse uniquement sur les tensions et les politiques de coopération entre les puissances internationales, en oubliant de traiter les échelles régionale et locale. C'est le travail préparatoire d'analyse du sujet qui vous permet d'éviter les impensés.Se contenter de définir les mots-clés du sujet en introduction : vous devez aussi présenter les enjeux majeurs qui s'en dégagent.
Développer un exemple dès l'introduction : celle-ci doit être synthétique. Les exemples précis sont réservés au développement.
Corrigé
L'émergence du mouvement des « gilets jaunes » en novembre 2018 est révélatrice des tensions sociales qui divisent la France, pourtant 6e puissance mondiale. Ce mouvement populaire, d'origine périurbaine, rassemble les Français qui estiment être les perdants de la mondialisation. [L'accroche aurait également pu porter sur le Brexit ou sur un exemple de tension internationale liée à la mondialisation (guerre commerciale Chine/États-Unis, sanctions américaines en Iran, compétition pour les ressources en Arctique, etc.).]
Celle-ci désigne un processus de mise en relation des différentes parties du monde par l'intensification des flux de toute nature et par la diffusion mondiale de l'économie de marché. Le libre-échange, fondement économique de la mondialisation, entraîne une mise en concurrence et une hiérarchisation des territoires. Ainsi, en quoi la mise en relation desterritoires induite par la mondialisation génère-t-elle des tensions à toutes les échelles, mais aussi des politiques de coopération entre différents acteurs ?
La mise en concurrence des territoires engendre des tensions qui peuvent dégénérer en conflits. Cela dit, des tentatives de régulation existent à toutes les échelles : des politiques de coopération, d'intégration et de cohésion sont mises en place par différents acteurs pour s'inscrire dans la compétition mondiale en luttant contre les inégalités.
Celle-ci désigne un processus de mise en relation des différentes parties du monde par l'intensification des flux de toute nature et par la diffusion mondiale de l'économie de marché. Le libre-échange, fondement économique de la mondialisation, entraîne une mise en concurrence et une hiérarchisation des territoires. Ainsi, en quoi la mise en relation desterritoires induite par la mondialisation génère-t-elle des tensions à toutes les échelles, mais aussi des politiques de coopération entre différents acteurs ?
La mise en concurrence des territoires engendre des tensions qui peuvent dégénérer en conflits. Cela dit, des tentatives de régulation existent à toutes les échelles : des politiques de coopération, d'intégration et de cohésion sont mises en place par différents acteurs pour s'inscrire dans la compétition mondiale en luttant contre les inégalités.
I. Une mise en concurrence des territoires qui génère des tensions
1. Un phénomène de mise en concurrence qui favorise certains territoires
L'intégration différenciée des territoires à la mondialisation a plusieurs causes. À l'échelle mondiale, la NDIT (nouvelle division internationale du travail) entraîne une spécialisation des territoires dans des domaines particuliers, qui avantage les pays du Nord et les grandes métropoles du fait de la valeur ajoutée.
Exemple : le cas d'une grande ville mondiale, comme Londres ou New York.
Les territoires sont également en compétition pour attirer les FTN (firmes transnationales), afin d'accueillir des investissements (IDE) et de l'emploi. Cette compétition mondiale a un caractère multiscalaire.
Exemple : le cas d'une grande ville mondiale, comme Londres ou New York.
Les territoires sont également en compétition pour attirer les FTN (firmes transnationales), afin d'accueillir des investissements (IDE) et de l'emploi. Cette compétition mondiale a un caractère multiscalaire.
2. Des territoires en voie d'intégration, d'autres en marge de la mondialisation
Les pays émergents s'intègrent de manière accélérée à la mondialisation, et deviennent, à leur tour, des centres d'impulsion.Exemple : les FTN chinoises investissent aujourd'hui en Afrique.
En revanche, les territoires les moins intégrés à la mondialisation sont également les plus pauvres : il s'agit des pays les moins avancés (PMA), situés notamment en Afrique subsaharienne, ou des zones rurales à l'échelle infranationale. En effet, si la mondialisation produit un enrichissement global, elle entraîne également une augmentation des inégalités sociales.
3. Des tensions qui peuvent dégénérer en conflits
Cette intégration différenciée des territoires est génératrice de tensions.Exemple : la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ou la course aux ressources en Arctique.
Ces tensions peuvent dégénérer en conflits : conflits armés (guerres diamantaires en Afrique) ou conflit d'usage sur un même territoire.
Exemple : la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
II. Des tentatives de régulation à toutes les échelles
1. Le multilatéralisme, une politique de coopération à l'échelle mondiale
Cela dit, la mondialisation permet également la régulation des tensions par la mise en place de politiques de coopération à l'échelle mondiale. Des institutions internationales comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont pour but d'assurer des règles communes et de prévenir les conflits. Ce multilatéralisme trouve toutefois des limites : ces institutions sont également traversées par des tensions.Exemple : le président américain D. Trump menace de quitter l'OMC en 2019 car il juge que l'organisation accorde un traitement de faveur à la Chine.
2. Des économies intégrées à l'échelle régionale
Face à ces limites, de nombreuses organisations régionales de coopération sont mises en place dans les années 1990 : l'Union européenne, l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) ou encore le Mercosur. Elles mettent en place un marché commun et un espace de libre-échange, ainsi qu'une politique d'aide aux périphéries marginalisées dans le cas de l'UE. Cela dit, ces organisations sont confrontées elles aussi à des tensions, qui portent notamment sur la question des souverainetés nationales.Exemple : le Brexit.
3. Des politiques de cohésion à l'échelle infranationale
Enfin, des politiques de cohésion et de redistribution sont mises en place à l'échelle infranationale pour lutter contre les inégalités.Exemple : les politiques de décentralisation en France (lois Deferre 1982) ou le rôle accru accordé aux collectivités territoriales (2003-2004).
Zoom sur…
Les institutions internationales chargées de réguler l'économie mondiale
En juillet 1944, la conférence internationale de Bretton Woods (États-Unis) aboutit à la création du FMI et de la Banque mondiale. Depuis les années 2000, le fonctionnement de ces institutions est critiqué pour le manque de reconnaissance politique des pays émergents ainsi que pour leur inefficacité à faire reculer la pauvreté et les inégalités. Certains acteurs cherchent à mettre en place des alternatives : en 2015, les BRICS (puissances émergentes) inaugurent la Nouvelle Banque de développement, un organisme de crédit entre nations émergentes, indépendantes des établissements de crédit occidentaux.
En juillet 1944, la conférence internationale de Bretton Woods (États-Unis) aboutit à la création du FMI et de la Banque mondiale. Depuis les années 2000, le fonctionnement de ces institutions est critiqué pour le manque de reconnaissance politique des pays émergents ainsi que pour leur inefficacité à faire reculer la pauvreté et les inégalités. Certains acteurs cherchent à mettre en place des alternatives : en 2015, les BRICS (puissances émergentes) inaugurent la Nouvelle Banque de développement, un organisme de crédit entre nations émergentes, indépendantes des établissements de crédit occidentaux.