La première étape de la réflexion philosophique consiste en l'analyse du sujet proposé pour le construire comme un problème. On ne peut pas répondre immédiatement à la question posée : une question philosophique implique, en son sein, plusieurs concepts qui s'opposent ou qui doivent être clarifiés. C'est cet enjeu sous-jacent qui doit être révélé au travers de ce que l'on appelle la problématisation.
On se trouve devant le sujet suivant : « La solitude est-elle la clé du bonheur ? » On peut le problématiser en suivant ces différentes étapes :
1. Déterminer le type de sujet. Quelle(s) notion(s) aborde-t-il ? Cette étape permet d'établir l'enjeu du sujet et la réponse attendue : est-ce une réflexion sur les conditions d'accès à quelque chose ? sur notre devoir ? sur une activité ou une connaissance ?, etc.
2. Définir les termes du sujet. Il ne faut pas hésiter à proposer plusieurs définitions au brouillon, pour ensuite rejeter celles qui semblent trop imprécises, synthétiser les propositions ou distinguer plusieurs sens.
3. Confronter les différentes définitions. Quel lien y a-t-il entre les différents termes du sujet ? Est-ce que le lien fonctionne pour tous les sens identifiés ? Quel rapport existe-t-il entre les différents termes ? Sont-ils en opposition ? Est-ce qu'un terme permet l'existence de l'autre ? Est-ce qu'il en est sa condition ? Est-ce un obstacle, une aide, une limite ?
Le terme clé suppose que la solitude permet d'accéder au bonheur. Donc, le concept de solitude serait la condition d'accès au bonheur. À l'inverse, en l'absence de solitude, le bonheur serait impossible. On pourrait donc reformuler le sujet de la manière suivante : « Faut-il être seul pour être heureux ? » La reformulation n'est pas la problématisation d'un sujet : ce n'en est qu'une étape.
4. Opposer deux thèses crédibles, soit parce qu'il y a des oppositions dans les définitions, soit parce que le sujet envisage un point de vue qui n'est pas évident. En procédant ainsi, on oppose la réponse évidente (c'est-à-dire le présupposé) au sujet, avec remise en question de ce présupposé pour montrer que la réponse demande réflexion.
Ainsi, on peut défendre légitimement que la solitude permet de se ressourcer et d'éviter de souffrir à cause des autres, comme on peut défendre simultanément et avec autant de raison que la solitude prolongée peut mener à se sentir isolé, à manquer des autres, ce qui tendrait à prouver que l'on a besoin des autres pour être heureux.
1. Déterminer le type de sujet. Quelle(s) notion(s) aborde-t-il ? Cette étape permet d'établir l'enjeu du sujet et la réponse attendue : est-ce une réflexion sur les conditions d'accès à quelque chose ? sur notre devoir ? sur une activité ou une connaissance ?, etc.
2. Définir les termes du sujet. Il ne faut pas hésiter à proposer plusieurs définitions au brouillon, pour ensuite rejeter celles qui semblent trop imprécises, synthétiser les propositions ou distinguer plusieurs sens.
3. Confronter les différentes définitions. Quel lien y a-t-il entre les différents termes du sujet ? Est-ce que le lien fonctionne pour tous les sens identifiés ? Quel rapport existe-t-il entre les différents termes ? Sont-ils en opposition ? Est-ce qu'un terme permet l'existence de l'autre ? Est-ce qu'il en est sa condition ? Est-ce un obstacle, une aide, une limite ?
Le terme clé suppose que la solitude permet d'accéder au bonheur. Donc, le concept de solitude serait la condition d'accès au bonheur. À l'inverse, en l'absence de solitude, le bonheur serait impossible. On pourrait donc reformuler le sujet de la manière suivante : « Faut-il être seul pour être heureux ? » La reformulation n'est pas la problématisation d'un sujet : ce n'en est qu'une étape.
4. Opposer deux thèses crédibles, soit parce qu'il y a des oppositions dans les définitions, soit parce que le sujet envisage un point de vue qui n'est pas évident. En procédant ainsi, on oppose la réponse évidente (c'est-à-dire le présupposé) au sujet, avec remise en question de ce présupposé pour montrer que la réponse demande réflexion.
Ainsi, on peut défendre légitimement que la solitude permet de se ressourcer et d'éviter de souffrir à cause des autres, comme on peut défendre simultanément et avec autant de raison que la solitude prolongée peut mener à se sentir isolé, à manquer des autres, ce qui tendrait à prouver que l'on a besoin des autres pour être heureux.
I. Définir un terme
La complexité de la définition réside dans le passage de l'idée vague que l'on s'en fait à la construction d'un sens précis. Il convient de se poser les questions suivantes :
• Quel est le contraire de ce terme ?
• Dans quelle situation l'utilise-t-on ?
• Quel(s) exemple(s) pourrais-je en donner ?
• À quel terme similaire me fait-il penser ?
• Qu'est-ce qui distingue ces deux termes ?
• Le terme de bonheur est une notion du programme de philosophie : sa définition doit être connue, et elle pourra faire l'objet d'une interrogation au cours de la dissertation à partir des éléments vus en classe. Le terme de solitude, en revanche, ne fait pas à proprement parler l'objet d'un enseignement. Le dictionnaire n'étant pas autorisé lors de l'épreuve, il faut dès lors essayer de le définir à partir des questions qui viennent d'être exposées. La solitude, c'est le contraire d'être accompagné. Le terme fait aussi penser au terme isolement. Or, on parle de cellule d'isolement en prison : l'état de solitude qui en résulte n'est pas la conséquence d'un choix et peut être à l'origine d'une souffrance. La solitude, elle, n'est pas nécessairement pénible : elle peut se comprendre comme le choix volontaire de se tenir à l'écart des autres.
La bonne méthode
Les définitions doivent envisager les différents sens possibles des termes, qui ouvriront les perspectives. Par exemple, sens peut désigner la direction ou la signification ; fin désigne autant le terme que le but, etc.
En cours, plusieurs définitions traditionnelles du bonheur peuvent être proposées : état de bien-être maximal, sérénité, plaisir sans douleur… Comment chacune de ces définitions est-elle en accord ou en désaccord avec le terme de solitude ?
En cours, plusieurs définitions traditionnelles du bonheur peuvent être proposées : état de bien-être maximal, sérénité, plaisir sans douleur… Comment chacune de ces définitions est-elle en accord ou en désaccord avec le terme de solitude ?
On peut désirer être seul pour être tranquille : on retrouve alors la définition du bonheur comme sérénité.
La solitude peut produire un isolement et l'on sent le manque des autres : c'est alors contraire à la sérénité.
Les autres permettent aussi d'accéder à certains types de plaisir que l'on ne peut connaître seul (le plaisir de la discussion, de la relation amoureuse, etc.), donc la solitude est contraire au maximum de plaisir…
Trois erreurs à éviter
Proposer une question contraire au sujet (« Être accompagné est-il la clé du bonheur ? »).
Déplacer l'enjeu du sujet (« Peut-on vraiment faire confiance à autrui ? »).
Limiter le sujet à une seule de ses dimensions (« Quelles sont les conditions du bonheur en général ? »).