Du fait de son histoire, de sa démographie, de son économie et de sa culture, New York est un symbole de la mondialisation. Depuis sa conquête par les Français puis par les Hollandais et enfin par les Britanniques à l'époque moderne, elle est une terre d'accueil pour les migrants du monde entier. Capitale industrielle au xixe siècle, elle est aujourd'hui une ville mondiale qui préside aux destinées économiques de la planète. Elle est au cœur de la mégalopole nord-américaine, qui s'étend de Boston à Washington, et concentre tous les pouvoirs. Mais cette puissance incontestable n'est pas sans failles et New York a devant elle encore des défis à relever.
New York, une ville mondiale
Une population dense et cosmopolite
Le concept de « ville mondiale » (global city) a été proposé dans les années 1990 par la sociologue et économiste Saskia Sassen pour désigner les métropoles ayant un rôle déterminant dans le jeu économique mondial. Avec ses 23 millions d'habitants, la métropole new-yorkaise est la première des États-Unis en population. Au milieu du xixe siècle, elle se développe de façon continue et rapide autour de nouveaux quartiers où s'installent les migrants européens et franchit le cap du million d'habitants vers 1850. Si tous ne se fixent pas à New York, ce ne sont pas moins de 10 millions de personnes qui transitent par Ellis Island, à l'embouchure du fleuve Hudson, entre 1820 et 1890. L'État de New York reste encore aujourd'hui, avec la Californie, celui qui compte le plus d'habitants d'origine étrangère et accueille près de 120 000 immigrants par an. La ville s'est donc organisée en fonction de ce melting pot de plus de 150 nationalités. Dans Manhattan et les quatre districts qui l'entourent (Brooklyn, Bronx, Queens et Staten Island), les quartiers ethniques se multiplient. Chinatow, Little Italy, Little Odessa, Harlem reflètent le cosmopolitisme exceptionnel de la Big Apple (« grosse pomme »). New York est donc la première ville américaine avec ses 8 millions d'habitants, et la métropole new-yorkaise (l'agglomération proprement dite et ses banlieues), avec ses 23 millions d'habitants, est la plus importante de la mégalopole qui s'étend de Washington, au sud, à Boston, au nord.
Un carrefour de réseaux
La mégalopole nord-américaine (ou BosWash du nom des deux villes qui en sont les extrémités) est reliée aux mégalopoles européennes et japonaises par un faisceau de réseaux qui se concentrent particulièrement dans la métropole new-yorkaise. Outre l'étroit maillage de routes et de transports en commun qui la connecte à l'ensemble de la mégalopole, la ville est desservie par deux aéroports internationaux, John F. Kennedy et Newark Liberty qui représentent près de 100 millions de passagers par an, et par l'aéroport de La Guardia dédié aux vols intérieurs. Le port de New York/New Jersey est le plus grand port à conteneurs de la côte est des États-Unis et le troisième du pays. Elle est également au cœur des réseaux d'information de la planète. Le premier téléport mondial (centre de recueil des données fournies par satellite) est installé sur Staten Island en 1989, et abrite de nombreux centres de données (data center). La métropole new-yorkaise est également le lieu où arrive la moitié des câbles sous-marins transatlantiques.
Un pôle de commandement économique et politique
Au
xixe siècle, en même temps qu'elle connaît un formidable essor industriel, New York s'affirme comme une place financière d'importance. La bourse, nommée le New York Stock Exchange (ou
NYSE), est fondée en 1792 et s'installe à Wall Street. C'est la
plus grande place financière au monde, avec un volume de plusieurs milliards de titres échangés quotidiennement. Juste derrière le
NYSE, le
NASDAQ est le premier marché électronique d'actions, essentiellement dans le domaine des hautes technologies. À eux deux, ils représentent un tiers de la capitalisation mondiale. New York est également le siège d'une vingtaine des plus grandes
FTN, comme American Express, Pfizer ou
CBS.
Dans le domaine politique, c'est à New York que siègent les 193 ambassadeurs permanents de l'Organisation des Nations unies au sein du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social.
Exercice n°1Exercice n°2Exercice n°3Exercice n°4Exercice n°5Exercice n°6Exercice n°7Exercice n°8Un lieu de diffusion du soft power américain
Une capitale culturelle et intellectuelle internationale
Depuis la fondation du Museum d'histoire naturelle en 1869, New York accueille parmi les plus prestigieux musées du monde, comme le MoMa (Museum of Modern Art), le MET (Metropolitan Museum of Art) ou encore le musée Guggenheim. Elle compte également des universités de renom comme Columbia University, New York University et Cornell University, qui reçoivent le plus grand nombre d'étudiants étrangers au monde. C'est aussi une ville marquée par un bouillonnement intellectuel intense, où se côtoient depuis plus d'un siècle les écrivains, artistes et cinéastes. Nombreux sont également ceux qui ont mis la ville au centre de leur œuvre, comme Martin Scorsese ou Woody Allen au cinéma, Paul Auster, Francis S. Fitzgerald ou Toni Morrison en littérature, Antonín Dvorák ou Duke Ellington en musique. Chaque année, plus de 12 millions de touristes viennent visiter ces lieux incontournables de la vie culturelle new-yorkaise et mondiale, sans oublier la statue de la Liberté, Central Park ou encore Times Square.
La course à l'excellence dans les technologies de pointe
New York est aujourd'hui le leader en matière d'innovation dans le domaine des technologies de pointe. Depuis les années 1990, des start-up se sont installées dans la presqu'île de Manhattan et font depuis le dynamisme de ce qui est appelé la Silicon Alley, en référence à la Silicon Valley, pôle historique des
high-tech en Californie. S'y sont installées près de 8 000 start-up qui génèrent près de 200 milliards de dollars. Depuis 2015, le Digital.NYC centralise toutes les données concernant la nouvelle économie digitale de la ville, mettant en réseau entreprises, investisseurs, chercheurs, employeurs, etc. L'université de Cornell s'est en outre dotée d'un campus spécialisé dans ce domaine, Cornell Tech.
Exercice n°9Exercice n°10Exercice n°11Exercice n°12Une ville de contrastes et de défis
Une société inégalitaire
L'image prestigieuse de New York qui trouve son expression dans les gratte-ciel de la skyline de Manhattan cache de profondes inégalités. Le taux de pauvreté y atteint 20 %, avec des disparités suivant les quartiers (16 % à Manhattan contre 28 % dans le Bronx). Le cosmopolitisme new-yorkais est au détriment des populations noires américaines et hispaniques. Les quartiers restent encore largement le reflet d'une forme de ségrégation. Après Manhattan, Harlem et une partie de Brooklyn connaissent depuis une trentaine d'années un processus de gentrification (des quartiers autrefois populaires sont investis et transformés par des habitants plus aisés) tandis que le Queens ou le Bronx restent délaissés et sont en proie à la violence et aux trafics.
Une ville soumise aux aléas géopolitiques
Du fait de sa situation de métropole mondiale, New York cristallise un certain nombre de mouvements sociaux en lien avec la géopolitique, notamment le mouvement Occupy Wall Street (« Occupons Wall Street ») qui dénonce depuis 2011 les excès du capitalisme ou encore Black Lives Matter, qui défend la cause noire américaine et dont le nom a été écrit en lettres géantes au pied de la Trump Tower, à l'initiative du maire de la ville, en juillet 2020.
New York est aussi de façon dramatique une des cibles du terrorisme international, dont elle a été victime d'abord le 11 septembre 2001, avec la destruction des deux tours du World Trade Center et la disparition de 3 000 personnes, puis le 31 octobre 2017 où une voiture percute des cyclistes, des piétons et un autobus scolaire, faisant 8 morts et 12 blessés graves.
La problématique environnementale
La taille et la densité de population de la ville de New York, ainsi que sa situation géographique la met face à des enjeux environnementaux au centre des préoccupations mondiales. En premier lieu, la pollution générée par les transports expose la population à des risques sanitaires importants. En deuxième lieu, sa situation en bord d'océan la confronte à la montée des eaux en raison du réchauffement climatique. Elle est aussi soumise à l'augmentation en nombre et en intensité d'épisodes climatiques violents comme les ouragans et les vagues de froid, qui impactent de façon plus dramatique les populations défavorisées. Ainsi l'ouragan Sandy a fait 48 morts en 2012, quatre mètres d'eau submergeant près de 15 % de la ville.
Face aux épreuves et aux défis qui se présentent, New York parvient à faire preuve de dynamisme pour rebondir. Le développement des espaces verts et de l'agriculture urbaine est encouragé par la création de lignes vertes et la végétalisation des toits de certains quartiers. Manhattan est soumis à un péage pour les automobiles et des parcs à vélos se multiplient. Un gigantesque projet de digue verte (« Big U ») pour protéger la ville contre la montée des eaux est en cours et doit s'achever en 2024. Enfin, sur les ruines de Ground Zero ont été reconstruits des gratte-ciel, dont le One World Trade Center (parfois surnommé « tour de la liberté »), le plus haut du pays, achevé en 2013. Une façon d'affirmer une fois de plus la place de New York comme centre de la mondialisation.
Exercice n°13Exercice n°14Exercice n°15Exercice n°16Exercice n°17