Chez les fourmis aboricoles : scène de prédation collective
Ce document montre une sauterelle prise au piège par une armée de fourmis. Pour attraper de grosses proies, ces fourmis arboricoles ont une technique étonnante. Elles construisent des pièges sur les plantes qui les abritent. Pour cela, elles « tissent » des galeries avec les poils des plantes. Elles y ajoutent des débris végétaux et des champignons qui, en se développant, agissent à la manière d'un ciment. Le tout forme un solide réseau de galeries percées d'une multitude de trous. Les fourmis se cachent ensuite dans les galeries, ne laissant dépasser que leurs mandibules.
Lorsque qu'une proie potentielle s'aventure au dessus du piège, les fourmis sortent toutes ensemble de leur cachette pour attraper les pattes et les antennes de l'insecte. Après l'avoir immobilisé, une armée d'ouvrières vient en renfort pour piquer et paralyser la victime avec leur venin. L'insecte est alors découpé et transporté jusqu'aux poches, situées à la base des feuilles, dans lesquelles vivent les fourmis.
Ce comportement de prédation collective a été observé et filmé dans la forêt tropicale de Guyane par des chercheurs français du CNRS (Centre national de la recherche scientifique). La construction collective d'un piège est connue chez certaines araignées sociales mais n'avait encore jamais été observée chez des fourmis. Par ailleurs, grâce à cette technique de chasse, les fourmis ont accès à des aliments riches en azote. Or, cet élément, indispensable à la croissance des larves, est assez rare dans leur milieu de vie arboricole.
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