Comment peut-on expliquer le commerce international ? Sujet de métropole, mai 2022 (épreuve composée complète)
Énoncé
Épreuve composée.
Cette épreuve comprend trois parties :
Partie 1 – Mobilisation des connaissances : montrez, à l’aide de deux exemples, que l’engagement politique peut prendre des formes variées. Il est demandé au candidat de répondre à la question en faisant appel à ses connaissances acquises dans le cadre du programme.
Partie 2 – Étude d'un document : il est demandé aux candidats de répondre aux questions en mobilisant ses connaissances acquises dans le cadre du programme et en adoptant une démarche méthodologique rigoureuse, de collecte et de traitement de l'information.
Cette épreuve comprend trois parties :
Partie 1 – Mobilisation des connaissances : montrez, à l’aide de deux exemples, que l’engagement politique peut prendre des formes variées. Il est demandé au candidat de répondre à la question en faisant appel à ses connaissances acquises dans le cadre du programme.
Partie 2 – Étude d'un document : il est demandé aux candidats de répondre aux questions en mobilisant ses connaissances acquises dans le cadre du programme et en adoptant une démarche méthodologique rigoureuse, de collecte et de traitement de l'information.
Taux de croissance du PIB (en %) et contributions à la croissance du PIB (en point de %) dans quelques pays (2010-2019)
Note : la somme des différentes contributions n'est pas toujours parfaitement égale à la croissance du PIB en raison des arrondis.
| 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
France | ||||||||||
Contribution du facteur travail | 0,5 | 0,9 | 0,0 | – 0,6 | 0,0 | 0,2 | 0,6 | 0,1 | 1,0 | 0,7 |
Contribution du facteur capital | 0,5 | 0,5 | 0,6 | 0,6 | 0,5 | 0,6 | 0,6 | 0,7 | 0,7 | 0,7 |
Contribution de la PGF (1) | 0,9 | 0,8 | – 0,3 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | – 0,1 | 1,5 | 0,0 | 0,1 |
Taux de croissance annuel du PIB | 1,8 | 2,2 | 0,4 | 0,6 | 1,0 | 1,0 | 1,0 | 2,4 | 1,8 | 1,5 |
Corée du Sud | ||||||||||
Contribution du facteur travail | 0,6 | 0,5 | 0,7 | 0,6 | 0,6 | 1,0 | 0,1 | – 0,9 | – 0,6 | – 0,1 |
Contribution du facteur capital | 1,4 | 1,4 | 1,4 | 1,4 | 1,4 | 1,4 | 1,3 | 1,4 | 1,2 | 1,0 |
Contribution de la PGF (2) | 4,7 | 1,7 | 0,3 | 1,1 | 1,2 | 0,5 | 1,5 | 2,6 | 2,3 | 1,1 |
Taux de croissance annuel du PIB | 6,8 | 3,7 | 2,4 | 3,2 | 3,2 | 2,8 | 2,9 | 3,2 | 2,9 | 2,0 |
Danemark | ||||||||||
Contribution du facteur travail | – 1,4 | 0,7 | – 1,2 | 0,1 | 0,0 | 0,6 | 1,4 | 0,7 | – 0,1 | 0,9 |
Contribution du facteur capital | 0,6 | 0,4 | 0,4 | 0,4 | 0,5 | 0,5 | 0,7 | 0,6 | 0,6 | 0,5 |
Contribution de la PGF (3) | 2,6 | 0,3 | 1,0 | 0,4 | 1,1 | 1,2 | 1,1 | 1,5 | 1,6 | 1,4 |
Taux de croissance annuel du PIB | 1,9 | 1,3 | 0,2 | 0,9 | 1,6 | 2,3 | 3,2 | 2,8 | 2,2 | 2,8 |
Note : la somme des différentes contributions n'est pas toujours parfaitement égale à la croissance du PIB en raison des arrondis.
Questions :
1. À l'aide du document, vous présenterez les sources de la croissance du Danemark en 2019. (2 points)2. À l'aide des données du document et de vos connaissances, vous montrerez que l'accroissement de la productivité globale des facteurs est une source de croissance économique. (4 points)
Partie 3 – Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire : il est demandé au candidat de traiter le sujet :
– en développant un raisonnement ;
– en exploitant les documents du dossier ;
– en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
– en composant une introduction, un développement, une conclusion.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
– en développant un raisonnement ;
– en exploitant les documents du dossier ;
– en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
– en composant une introduction, un développement, une conclusion.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
Sujet : À l'aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que l'approche en termes de classes sociales, pour rendre compte de la société française, peut être remise en cause.
Document 1
« Imaginons un instant que nous sommes dans une réunion sociale. On demande aux participants de se présenter. Selon la teneur de la demande, ils le feront certainement de différentes manières (profession, âge, vie familiale, etc.). Mais si on leur demande de dire « qui » ils sont « vraiment », ils se livreront probablement devant nous à un étrange exercice. Ils nous diront qu'ils sont « ceci » ou « cela », mais aussi qu'ils ne sont pas vraiment « ceci » ou « cela » […]. Certes, conviendront-ils, ils sont jeunes ou vieux, ingénieurs ou employés, hommes ou femmes, mais ils ne sont pas vraiment comme les autres vieux ou jeunes, employés ou ingénieurs, femmes ou hommes […]. Tout se passe comme si les identités sociales étaient de moins en moins capables de cerner notre singularité(4). Et parfois même, de rendre compte de nos capacités d'action […]. Mais la sensibilité accrue envers la singularité se repère surtout du côté de la conception que nous nous faisons de nos places sociales. Hier, l'individu était cerné par une position sociale, sinon toujours unique, au moins largement dominante, associée d'une manière ou d'une autre à une perspective de classe ou tout au moins à une strate sociale. Sans disparaître, cette vision est désormais concurrencée par une autre, nous rendant plus familier un monde dans lequel chacun d'entre nous est au centre de différents réseaux de sociabilité. […] Tout cela renforce, bien sûr, le goût pour les logiques affinitaires(5) au détriment des logiques sociales entre groupes. »Source : Danilo Martucelli, La Société singulariste,2010
Document 2
Sentiment d'appartenance à une classe sociale (en %)« Avez-vous le sentiment d'appartenir à une classe sociale ? Et, si oui, laquelle ? »
Sentiment d'appartenance | 1966 | 2001 | 2010 | 2015 |
Total NON | 39 | 46 | 36 | 35 |
Total OUI | 61 | 54 | 64 | 65 |
– dont la classe bourgeoise | 4 | 2 | 3 | 1 |
– dont les classes dirigeantes | – | – | – | 0 |
– dont les cadres | 1 | 3 | 2 | 3 |
– dont les classes moyennes | 13 | 27 | 38 | 38 |
– dont la classe ouvrière | 23 | 9 | 6 | 6 |
– dont les travailleurs, les salariés | 3 | 2 | 1 | 3 |
– dont les paysans, les agriculteurs | 3 | 1 | 1 | 0 |
– dont les commerçants | 1 | – | – | 0 |
– dont les pauvres | 3 | 1 | 2 | 3 |
– dont « autres » | 8 | 6 | 10 | 11 |
Source : L'État de l'opinion, TNS-Sofres, 2016.
Note : la somme des différentes données n'est pas toujours parfaitement égale au total en raison des arrondis.
Document 3
Équipement des ménages en biens durables selon la catégorie socioprofessionnelle en 2019 (en %) Type d'équipement | Agriculteurs exploitants | Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | Cadres et professions intellectuelles supérieures | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers (y compris ouvriers agricoles) |
Téléviseur couleur | 95,2 | 91,0 | 88,9 | 94,2 | 95,0 | 97,1 |
Téléphone portable | 97,3 | 98,8 | 99,5 | 99,5 | 99,7 | 99,3 |
Micro-ordinateur (y compris portable) | 82,9 | 96,4 | 98,6 | 96,3 | 90,1 | 86,4 |
Connexion à Internet | 85,6 | 96,7 | 98,5 | 97,4 | 93,2 | 93,3 |
Voiture | 94,7 | 91,0 | 86,7 | 90,4 | 81,2 | 89,0 |
Deux voitures ou plus | 47,9 | 46,7 | 42,9 | 45,1 | 31,1 | 46,4 |
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages dont la personne de référence a 16 ans ou plus.
Source : Insee, 2020.
Corrigé
Première partie : Mobilisation des connaissances (4 points)
Montrez, à l'aide de deux exemples, que l'engagement politique peut prendre des formes variées.
La réponse à la question de la première partie de l'épreuve composée (« mobilisation des connaissances ») doit être précise, complète et concise. Il faut veiller à bien répondre à la question (ici par exemple, il est demandé au candidat de « montrez, à l'aide de deux exemples ») et de ne pas « trop en dire » (un candidat qui donnerait un seul ou, au contraire, cinq exemples serait sanctionné). Il ne s'agit pas de réciter l'intégralité du cours, mais de répondre à une question précise et circonscrite.
Pour répondre correctement au sujet, il est souvent utile de se référer aux « objectifs d'apprentissage » du programme. Ici, par exemple, la question posée fait clairement référence à l'objectif d'apprentissage suivant : « comprendre que l'engagement politique prend des formes variées (vote, militantisme, engagement associatif, consommation engagée) ».
Il est souvent pertinent de citer « telles quelles » les notions des objectifs d'apprentissage.
Pour répondre correctement au sujet, il est souvent utile de se référer aux « objectifs d'apprentissage » du programme. Ici, par exemple, la question posée fait clairement référence à l'objectif d'apprentissage suivant : « comprendre que l'engagement politique prend des formes variées (vote, militantisme, engagement associatif, consommation engagée) ».
Il est souvent pertinent de citer « telles quelles » les notions des objectifs d'apprentissage.
L'engagement politique désigne la participation plus ou moins active des individus à la vie politique. Dans les sociétés modernes, l'engagement politique peut recouvrir des formes diverses et ne se limite donc pas au fait d'aller voter lors des élections.
Tout d'abord, un individu peut participer plus ou moins activement à « la vie de la cité » en militant au sein d'un parti politique, d'un syndicat ou d'une association. Il peut participer à des mobilisations collectives (par exemple, en se rendant à une manifestation en faveur de la défense du droit des femmes), distribuer des tracts, coller des affiches ou prendre part à des débats sur des sujets d'ordre politique. On parle, dans ce cas, de militantisme politique, syndical ou associatif. Par exemple, une personne qui a participé activement à la campagne d'un candidat lors de l'élection présidentielle de 2022 en distribuant des tracts sur les marchés peut être qualifiée de « militante », c'est une personne engagée politiquement.
Ensuite, l'engagement politique peut également passer par la consommation dite « engagée ». Celle-ci consiste à acheter ou, au contraire, à ne pas acheter (« buycott ») tel ou tel produit pour des raisons éthiques, environnementales ou sociales. Par exemple, certaines personnes vont consommer des aliments produits localement pour des raisons sociales ou environnementales et/ou vont éviter de consommer des produits importés pour limiter l'impact écologique de leur consommation (certaines personnes n'achètent plus de Nutella car ce produit est notamment composé d'huile de palme et les palmiers à huile remplacent progressivement les forêts dans certaines régions du monde).
Tout d'abord, un individu peut participer plus ou moins activement à « la vie de la cité » en militant au sein d'un parti politique, d'un syndicat ou d'une association. Il peut participer à des mobilisations collectives (par exemple, en se rendant à une manifestation en faveur de la défense du droit des femmes), distribuer des tracts, coller des affiches ou prendre part à des débats sur des sujets d'ordre politique. On parle, dans ce cas, de militantisme politique, syndical ou associatif. Par exemple, une personne qui a participé activement à la campagne d'un candidat lors de l'élection présidentielle de 2022 en distribuant des tracts sur les marchés peut être qualifiée de « militante », c'est une personne engagée politiquement.
Ensuite, l'engagement politique peut également passer par la consommation dite « engagée ». Celle-ci consiste à acheter ou, au contraire, à ne pas acheter (« buycott ») tel ou tel produit pour des raisons éthiques, environnementales ou sociales. Par exemple, certaines personnes vont consommer des aliments produits localement pour des raisons sociales ou environnementales et/ou vont éviter de consommer des produits importés pour limiter l'impact écologique de leur consommation (certaines personnes n'achètent plus de Nutella car ce produit est notamment composé d'huile de palme et les palmiers à huile remplacent progressivement les forêts dans certaines régions du monde).
Deuxième partie : Étude d'un document (6 points)
1. Selon les chiffres publiés en 2021 par l'OCDE, en 2019, la croissance économique du Danemark a été de 2,8 %, cela signifie que le PIB danois a augmenté de 2,8 % en 2019 par rapport à 2018.
Cette croissance économique danoise en 2019 s'explique par l'accumulation du facteur travail (0,9 point), par l'accumulation du facteur capital (0,5 point) et enfin par l'accroissement de la productivité globale des facteurs (1,4 point).
Ainsi, la croissance du Danemark en 2019 s'explique pour moitié par l'accumulation des facteurs de production (0,9 + 0,5 = 1,4, soit 50 % de 2,8) et pour la moitié restante par l'accroissement de la PGF.
Cette croissance économique danoise en 2019 s'explique par l'accumulation du facteur travail (0,9 point), par l'accumulation du facteur capital (0,5 point) et enfin par l'accroissement de la productivité globale des facteurs (1,4 point).
Ainsi, la croissance du Danemark en 2019 s'explique pour moitié par l'accumulation des facteurs de production (0,9 + 0,5 = 1,4, soit 50 % de 2,8) et pour la moitié restante par l'accroissement de la PGF.
La réponse à la question 1 de la deuxième partie de l'épreuve composée doit uniquement se baser sur la lecture du document présenté. Cette première question vise d'abord à vérifier que le candidat a compris comment « se lisent » les chiffres du document. Par exemple, ici, il faut bien faire la différence entre les pourcentages (pour la croissance du PIB) et les points de pourcentage (pour les contributions à la croissance du PIB). Pour répondre correctement à cette question, le candidat doit donc avoir le souci de montrer au correcteur qu'il a compris la signification des chiffres du document.
2. La productivité globale des facteurs (PGF) désigne la part de la croissance économique qui ne s'explique pas par l'accumulation des facteurs de production. La PGF correspond donc à « ce qui reste » de la croissance économique une fois que l'on a pris en compte l'accumulation des facteurs de production. Par exemple, en 2019, en France, sur le 1,5 % de croissance économique, l'accumulation des facteurs de production explique 1,4 point, on en déduit donc par soustraction que la PGF explique 0,1 point de la croissance française de 2019.
L'accroissement de la productivité globale des facteurs est une source de la croissance économique. En effet, l'accroissement de la PGF correspond à l'augmentation de l'efficacité des facteurs de production. Or si les facteurs de production gagnent en productivité, la production augmente générant ainsi un processus de croissance économique. L'accroissement de la PGF s'explique essentiellement par le progrès technique, lui-même résultant d'innovations.
Le poids de la PGF dans la croissance du PIB est variable selon les pays et selon les années, mais on peut remarquer que la contribution de la PGF est souvent importante au Danemark et qu'elle représente plus de deux tiers de la croissance de la Corée du Sud de 2010 (4,7 points sur 6,8 % de croissance sud-coréenne, soit environ 70 %). En 2010, l'accroissement de la PGF représente 50 % de la croissance française (0,9 point sur 1,8 % de croissance, soit la moitié), mais une part infime de la croissance française en 2019 (voir plus haut).
L'accroissement de la productivité globale des facteurs est une source de la croissance économique. En effet, l'accroissement de la PGF correspond à l'augmentation de l'efficacité des facteurs de production. Or si les facteurs de production gagnent en productivité, la production augmente générant ainsi un processus de croissance économique. L'accroissement de la PGF s'explique essentiellement par le progrès technique, lui-même résultant d'innovations.
Le poids de la PGF dans la croissance du PIB est variable selon les pays et selon les années, mais on peut remarquer que la contribution de la PGF est souvent importante au Danemark et qu'elle représente plus de deux tiers de la croissance de la Corée du Sud de 2010 (4,7 points sur 6,8 % de croissance sud-coréenne, soit environ 70 %). En 2010, l'accroissement de la PGF représente 50 % de la croissance française (0,9 point sur 1,8 % de croissance, soit la moitié), mais une part infime de la croissance française en 2019 (voir plus haut).
Pour la seconde question de la deuxième partie de l'épreuve composée, il est impératif de bien suivre ce qui est indiqué dans le libellé de la question : il faut coupler des chiffres extraits du document (« À l'aide des données du document… ») et des éléments du cours (« ... et de vos connaissances »). L'objectif de cette question est souvent de vérifier que le candidat est capable de faire le lien entre un document chiffré et les connaissances du cours.
Comme pour la première question, il faut que le candidat montre au correcteur qu'il a compris la manière dont se lisent les chiffres du document. Le candidat doit mobiliser ces chiffres de manière pertinente en les reliant avec des connaissances du cours. Le candidat doit penser à choisir soigneusement les chiffres qu'il utilise dans sa réponse : ils doivent appuyer les idées extraites du cours.
Pour la seconde question de la deuxième partie de l'épreuve composée, une nouvelle fois, il est souvent pertinent de se reporter aux « objectifs d'apprentissage » du programme.
Comme pour la première question, il faut que le candidat montre au correcteur qu'il a compris la manière dont se lisent les chiffres du document. Le candidat doit mobiliser ces chiffres de manière pertinente en les reliant avec des connaissances du cours. Le candidat doit penser à choisir soigneusement les chiffres qu'il utilise dans sa réponse : ils doivent appuyer les idées extraites du cours.
Pour la seconde question de la deuxième partie de l'épreuve composée, une nouvelle fois, il est souvent pertinent de se reporter aux « objectifs d'apprentissage » du programme.
Troisième partie : Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
La réponse à la troisième partie de l'épreuve composée doit être de l'ordre de trois pages et doit être composée d'une introduction, d'un développement structuré en plusieurs parties et d'une conclusion. Conformément au libellé du sujet, la réponse doit comporter des connaissances extraites du cours et une étude pertinente de tous les documents.
Introduction
Dans la tradition sociologique, il existe de nombreuses définitions du concept de « classes sociales ». Par exemple, de grands sociologues comme Karl Marx ou Max Weber ont proposé « leur définition » de classe sociale.
D'un point de vue général, il est possible de définir la notion de classe sociale comme un groupe d'individus qui se distingue des autres par un niveau de vie, un mode vie et des pratiques culturelles spécifiques.
De nos jours, il est possible de montrer qu'une approche en termes de classes sociales, pour rendre compte de la société française, peut être remise en cause.
Dans un premier temps, nous verrons que la réduction des distances interclasses remet en cause la pertinence d'une analyse en termes de classes sociales. Dans un deuxième temps, nous verrons que l'augmentation de la distance intraclasses invite également à cette remise en cause. Dans un troisième temps, nous verrons que l'identification subjective à un groupe social est brouillée en France remettant en cause une analyse en termes de classes sociales. Enfin, nous verrons qu'aujourd'hui il semble nécessaire de prendre en compte d'autres critères que celui de la classe sociale pour rendre compte de la société française actuelle et qu'une articulation avec les rapports sociaux de genre semble aussi judicieuse.
D'un point de vue général, il est possible de définir la notion de classe sociale comme un groupe d'individus qui se distingue des autres par un niveau de vie, un mode vie et des pratiques culturelles spécifiques.
De nos jours, il est possible de montrer qu'une approche en termes de classes sociales, pour rendre compte de la société française, peut être remise en cause.
Dans un premier temps, nous verrons que la réduction des distances interclasses remet en cause la pertinence d'une analyse en termes de classes sociales. Dans un deuxième temps, nous verrons que l'augmentation de la distance intraclasses invite également à cette remise en cause. Dans un troisième temps, nous verrons que l'identification subjective à un groupe social est brouillée en France remettant en cause une analyse en termes de classes sociales. Enfin, nous verrons qu'aujourd'hui il semble nécessaire de prendre en compte d'autres critères que celui de la classe sociale pour rendre compte de la société française actuelle et qu'une articulation avec les rapports sociaux de genre semble aussi judicieuse.
Pour bâtir le plan de votre texte, il est souvent pertinent de s'inspirer des « objectifs d'apprentissage » du programme. Ces objectifs d'apprentissage peuvent être cités « tels quels ».
Il n'est pas recommandé de faire apparaître le plan sur une copie de bac.
Il n'est pas recommandé de faire apparaître le plan sur une copie de bac.
Développement
1. Une réduction des distances interclasses remet en cause la pertinence d'une analyse en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française actuelle
Durant la période 1964-1985, la société française s'est « compressée » : une vaste classe moyenne s'est progressivement constituée. On parle de moyennisation de la structure sociale. Selon le sociologue français Henri Mendras, la société française aurait désormais la forme d'une toupie dont le « ventre » symboliserait l'avènement de cette grande classe moyenne, représentant 90 % de la population. Or, selon Mendras, si 90 % de la population est « moyenne », on ne peut plus parler de « classes sociales » ; il convient d'évoquer désormais des « constellations ». En effet, depuis les années 1960, les inégalités se sont réduites (on constate une réduction des distances interclasses) et les modes de vie sont de plus en plus homogènes. Par exemple, on constate aujourd'hui que les taux d'équipement des ménages sont assez similaires selon la catégorie socioprofessionnelle : posséder une voiture n'est plus l'apanage des plus fortunés (en 2019, 89 % des ouvriers possèdent une voiture soit seulement 2 points de moins que les cadres et professions intellectuelles supérieures [91 %], document 1).Il faut bien veiller à montrer au correcteur que vous avez compris la manière dont se lisent les chiffres des documents.
2. Une augmentation des distances intraclasses remet en cause la pertinence d'une analyse en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française actuelle
Parallèlement, les catégories socioprofessionnelles sont de moins en moins homogènes : on constate en effet aujourd'hui une augmentation des distances intraclasses. Par exemple, le groupe des « cadres et professions intellectuelles supérieures » est composé d'avocats d'affaires, mais aussi de professeurs du secondaire ou de journalistes aux contrats de travail parfois précaires. Dans la même idée, le groupe socioprofessionnel des employés est parfois qualifié « d'archipel » pour montrer qu'il est de plus en plus composé « d'îlots » recouvrant des réalités économiques et sociales très différentes (par exemple, des statuts de l'emploi différents).Ainsi, les situations sont de plus en plus variées et inégalitaires à l'intérieur d'une CSP, ce constat invite donc à remettre en cause la pertinence d'une analyse en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française actuelle.
Une partie peut très bien ne pas comporter de référence aux documents. Chacun des arguments doit bien faire le lien avec le sujet. Pour cela, il est souvent judicieux de reprendre (voire de répéter) les termes exacts du sujet.
3. Une identification subjective à un groupe social de plus en plus floue invite à remettre en cause la pertinence d'une analyse en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française actuelle
Dans la théorie des classes de Karl Marx, la « conscience de classe » joue un rôle central. Les « classes pour soi » n'existent que si les individus qui la composent ont un sentiment d'appartenance fort qui peut leur permettre de se mobiliser. Or, un sondage de l'institut « TNS-Sofres » nous montre que si 65 % des Français interrogés ont le sentiment d'appartenir à une classe sociale, plus de la moitié d'entre eux (38/65) « s'autositue » dans la classe moyenne (document 2). Si tout le monde se sent « moyens » alors on ne peut plus véritablement parler de classes sociales… Aujourd'hui, seuls 6 % des Français se reconnaissent dans la classe ouvrière (une proportion divisée par quatre depuis 1966), moteur de la lutte de classes aux yeux de Marx.Le candidat ne dispose pas d'une calculatrice lors de l'épreuve de SES, il peut néanmoins procéder à des calculs simples qu'il indiquera entre parenthèses.
4. Une multiplication des facteurs d'individualisation et une articulation avec les rapports sociaux de genre remettent en cause la pertinence d'une analyse en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française actuelle
Dans la société française actuelle, les facteurs d'individualisations sont multiples. De plus en plus d'individus ne se définissent plus uniquement par leur classe sociale. Par exemple, on est d'abord « un jeune » avant d'être un ouvrier, on est avant tout homosexuel avant d'être cadre, etc. Les facteurs d'individualisation sont en effet multiples : positions dans le cycle de vie, croyances religieuses, lieux d'habitation, orientations sexuelles, etc. Dans le document 1, le sociologue Danilo Martucelli montre bien cette idée : « hier, l'individu était cerné par une position sociale » […], « sans disparaître, cette vision est désormais concurrencée par une autre. » Aujourd'hui, il semble que le « genre » soit aussi un critère essentiel pour étudier certains faits sociaux. Une analyse pertinente du marché du travail en France doit par exemple combiner une logique de CSP (« cadres » et « ouvriers ») et une logique du genre (« hommes » et « femmes »).Pour les « documents textes », il est possible de citer de courts passages ou extraire une ou plusieurs idées. Il est important de se demander en quoi les éléments contenus dans le texte peuvent servir l'argumentation.
Conclusion
Ainsi, la pertinence d'une analyse en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française actuelle peut être remise en cause pour plusieurs raisons : la réduction des distances interclasses depuis les années 1960, la hausse des distances intraclasses, le brouillage des identifications subjectives à un groupe social et enfin la multiplication des facteurs d'individualisation et leur articulation avec les rapports sociaux de genre.La première phrase de la conclusion doit reprendre les termes exacts du sujet pour montrer au correcteur que le candidat a eu le souci de répondre à la question posée.
Le récent mouvement dit des Gilets jaunes a pu laisser entrevoir un certain retour d'une « lutte des classes » et la réaffirmation d'une certaine forme de conscience de classe… Dès lors, dans ce contexte, une analyse en termes de classes sociales ne retrouve-t-elle pas une certaine pertinence ?
Une ouverture (ou un élargissement) doit terminer une troisième partie d'épreuve composée. Elle peut, par exemple, avoir la forme d'une question qui prolonge la réflexion.