L'enjeu environnemental de la production de pétrole et de gaz de schiste aux États-Unis (dissertation)
Énoncé
Dissertation : l'enjeu environnemental de la production de pétrole et de gaz de schiste aux États-Unis
La bonne méthode
Le plan d'une dissertation donne sa structure : il permet l'organisation et la hiérarchisation des idées. Le plan sert de ligne de conduite au rédacteur lorsqu'il écrit, mais il est également très utile au lecteur. En effet, mieux les idées sont organisées et plus facilement le lecteur comprend le contenu de la dissertation.Il est de rigueur d'annoncer le plan à la fin de l'introduction : on rédige deux ou trois phrases affirmatives qui annoncent les sujets des grandes parties. On peut les formuler ainsi : « nous allons d'abord étudier… puis… » ou bien « dans un premier temps, nous verrons… dans un deuxième temps… ».
Chaque paragraphe doit débuter par une phrase introductive, qui annonce son sujet sous une forme affirmative. Le lecteur sait par convention que chaque paragraphe développe l'idée mentionnée dans la première phrase.
De la même façon, il faut commencer chaque grande partie par une phrase qui donne son thème, comme un titre rédigé et intégré à la rédaction.
Corrigé
Introduction
[Analyse du sujet et problématisation] Le pétrole et le gaz de schiste sont des hydrocarbures, c'est-à-dire des composés de carbone fossile, contenus dans des roches poreuses. Contrairement au pétrole et au gaz naturel, ils sont difficiles à extraire : il ne suffit pas de puiser dans une nappe souterraine, il faut procéder par fracturation hydraulique. Leur exploitation est donc chère et polluante, ce pourquoi elle a commencé tardivement. Alors que les premiers puits de pétrole datent du xixe siècle, l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste commence seulement dans les années 2000, lorsque les hydrocarbures traditionnels deviennent très chers. Les États-Unis ont été pionniers dans l'exploitation des roches de schiste. Leurs réserves en gaz de schiste seraient les quatrièmes du monde, et ils en sont aujourd'hui le premier producteur. Pourtant, l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste, aussi appelés hydrocarbures non conventionnels, pose d'importants problèmes écologiques.[Annonce du plan] Cette technologie, très lucrative mais polluante, place les États-Unis devant une alternative délicate. L'étude de la question des hydrocarbures non conventionnels permet de souligner les ambiguïtés de la politique environnementale des États-Unis, qui demeure encore très inféodée aux enjeux économiques, mais se heurte à des résistances locales.
I. Les problèmes environnementaux liés aux hydrocarbures non conventionnels
L'exploitation du pétrole et du gaz de schiste pose des problèmes environnementaux de plusieurs types : pollutions, perturbation de la sismographie et réchauffement climatique.
1. La question de l'eau
La fracturation hydraulique consomme beaucoup d'eau, et nécessite l'injection de nombreux produits chimiques mélangés à de l'eau dans le sol, ce qui peut polluer les sols et les nappes phréatiques. Ainsi, l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA) a pointé du doigt la pollution des eaux potables liée à l'extraction du gaz de schiste dans un rapport publié en 2016. La santé des habitants est donc menacée lorsqu'ils consomment l'eau du sous-sol dans une zone exploitée.2. Le problème sismique
Par ailleurs, la fracturation crée des séismes répétés, qui peuvent se révéler inquiétants. « Au cours des cinq dernières années, l'USGS [institut américain de géologie] a rapporté des secousses puissantes et des dégâts dans des endroits situés dans les six États les plus à risques, et ces tremblements de terre ont résulté pour la plupart d'activités de fracturation », mentionne en 2016 Mark Petersen, responsable de la cartographie sismique à l'USGS. Le danger est suffisant pour que le Royaume-Uni suspende la fracturation en 2019.3. L'impact sur le réchauffement climatique
Mais l'impact est aussi plus global : une équipe de chercheurs de l'université de Cornell a calculé que les émissions de méthane et de CO2 liées au gaz de schiste en faisaient une énergie qui contribue plus au réchauffement climatique que le pétrole et le charbon. L'augmentation de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels accroît les ressources en carbone fossile à consumer, et donc la possibilité du réchauffement climatique.II. Les intérêts économiques de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels
L'exploitation des hydrocarbures non conventionnels est une manne économique pour les États-Unis qui ont décidé d'investir massivement ces nouvelles sources d'énergie.
1. L'indépendance énergétique
Les États-Unis ont un intérêt particulièrement important à l'exploitation des gaz et pétrole de schiste. Très dépendants du pétrole pour leur industrie, ils ont besoin d'approvisionnements réguliers et abondants. Cela leur était fourni non seulement par leurs propres réserves de pétrole conventionnel, notamment au Texas, mais aussi par l'importation de pétrole saoudien, sécurisée par le pacte du Quincy signé en 1945. Or, ils possèdent les quatrièmes réserves mondiales de gaz de schiste, ce qui les rend potentiellement indépendants d'un point de vue énergétique.2. Le boom économique
Les gouvernements d'Obama et de Trump ont favorisé l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste dans un souci de croissance économique et de relocalisation des activités productives. De fait, le choix de l'exploitation massive des roches de schiste par les États-Unis leur a permis de connaître un véritable boom énergétique : grâce à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, la production d'énergie a augmenté de 8 % en 2018, et les États-Unis sont devenus en 2019 le premier producteur mondial de pétrole, devant l'Arabie Saoudite. Le pays prévoit de redevenir exportateur de pétrole en 2021. L'exploitation du pétrole et du gaz de schiste a déjà eu des effets très importants à l'échelle mondiale, favorisant une baisse généralisée des prix du gaz et du pétrole.III. Les résistances à l'exploitation
Si des oppositions importantes et structurées existent en Europe, la contestation l'est beaucoup moins aux États-Unis.