La Chine conquérante ?

Les espaces extra-atmosphériques et marins en sont deux territoires d'affirmation comme le rappelle le Livre blanc de la défense chinoise en 2019. S'appuyant sur une armée de plus de 2,7 millions de soldats, dont 230 000 marins, le régime chinois entend s'imposer sur la scène internationale comme un acteur militaire majeur. Disposant du Liaoning, porte-avions soviétique rénové, et ayant procédé à une rétro-ingénierie pour en construire un second, la Chine dispose d'un outil de projection important avec des avions de dernière génération J-15 et un groupe de combat aéronaval complet. Elle possède aussi de nombreux sous-marins, dont des SNLE, et développe un réseau de facilités et de ports dans sa sphère d'influence. La Chine s'approprie ainsi des espaces disputés, comme les îles Paracels avec la construction de ports militaires et d'aéroports sur de petits îlots en multipliant les polders. Si le premier taïkonaute est une réalité atteinte en 2003, la Chine rattrape rapidement son retard, devenant la première nation à parvenir à poser un module sur la face cachée de la Lune en 2019, et qu'une station spatiale chinoise est prévue pour 2024-2025.

Les nouvelles routes de la soie lancées par Xi Jinping vers l'Europe ont aussi un pendant maritime avec des investissements massifs de la part de la Chine dans des ports, de l'Inde à l'Italie. La stratégie dite du « collier de perles » s'étale dans l'océan Indien dans un contexte de rivalités grandissantes avec l'Inde. Les investissements financiers consentis sont lourds, et suscitent de la méfiance de la part des partenaires internationaux. Si la coopération est en marche sur le plan scientifique avec l'Union européenne, les accusations d'espionnage industriel ne sont pas rares face à une Chine débordante d'activisme. La Chine bouleverse aussi l'exploration spatiale, mettant au cœur de son programme lunaire l'exploitation des ressources potentielles du satellite terrestre.