Jacques Chirac, discours au sommet mondial du Développement durable, Johannesburg, le 2 septembre 2002, « Notre maison brûle… et nous regardons ailleurs »

Le contexte
Si vous voulez un exemple d'accroche, en voici un très beau ! Nous sommes le 2 septembre 2002, à Johannesburg, au sommet mondial du Développement durable. Jacques Chirac, alors président de la République française, prend la parole devant la tribune et débute ainsi.
« Notre maison brûle… et nous regardons ailleurs. »
Jacques Chirac, discours au sommet mondial du Développement durable, Johannesburg, le 2 septembre 2002, « Notre maison brûle... et nous regardons ailleurs » - illustration 1
La solennité de l'orateur
Cette phrase choc restera dans les mémoires et sert d'exorde dans la structure de son discours. Quel est le but de Jacques Chirac ? Sur un ton solennel appuyé par un rythme lent qui donne de l'emphase au propos, l'homme politique théâtralise son discours au service de la gravité du sujet traité. Il veut interpeller, alerter et il use de la rhétorique pour atteindre ses objectifs.
Jacques Chirac, discours au sommet mondial du Développement durable, Johannesburg, le 2 septembre 2002, « Notre maison brûle... et nous regardons ailleurs » - illustration 2
Source : Shutterstock/© Vadim Axel
L'art de la métaphore
C'est par la métaphorisation qu'il s'exprime sur le constat catastrophique de l'état de notre planète, notre maison que nous mettons à mal, en toute conscience, impuissants. Cette maison, c'est notre bien, et nous la laissons se détériorer, pire, nous faisons comme si de rien n'était. Jacques Chirac accuse, il nous accuse et s'inclut dans cette accusation de sorte que nous nous sentons davantage touchés par ses mots. Cette technique rhétorique de culpabilisation est bien connue des orateurs.
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Source : Shutterstock/© Hafid Firman
Zoom sur… la théâtralisation
Théâtraliser ne veut pas dire jouer la comédie. Il s'agit plutôt de livrer un message intelligible avec une diction soignée et un ton adapté. Chez Jacques Chirac, la voix est au service de la gravité du sujet qu'il aborde.
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Zoom sur… l'exode et la captatio benevolentiae
L'exorde est la première partie d'un discours, elle correspond à l'entrée en matière. C'est aussi dans cette ouverture que l'on place la captatio, l'élément qui va attirer l'attention et « la bienveillance de l'auditoire » selon Aristote. Il peut s'agir d'une citation, d'un trait d'humour ou d'un autre élément destiné à obtenir l'adhésion du public.

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