François Hollande, débat du 2e tour de l'élection présidentielle, Paris, le 2 mai 2012, « Moi, président de la République »
Un discours qui fait date
Qui aurait cru que l'on pouvait répéter quinze fois la même amorce en guise d'anaphore et garder contenance et crédibilité ? Ce maintenant célèbre « Moi, président de la République » a fait mouche lors de ce débat. Peu de Français auraient pu imaginer que le candidat socialiste avait lui aussi la capacité de convaincre au même titre que Nicolas Sarkozy, son adversaire dans cette confrontation, lui-même habile orateur.
La critique implicite de l'adversaire
En effet, François Hollande par son « moi, président de la République » explique ce qu'il fera, et condamne ce que son adversaire a fait.
« Moi, président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée. »
Dans ce premier exemple, il sous-entend qu'il ne fera en aucun cas comme le président sortant et critique son omnipotence. Il distingue bien la présidence et le rôle de l'Assemblée. Il livre en partie sa vision de la démocratie.
Convaincre par la répétition
La plupart des arguments qui seront avancés dans ces quinze « vers » auront le même fonctionnement : se démarquer du président précédent. Ainsi donc, non seulement cette tirade fait office de programme mais décrédibilise le président sortant en dressant un bilan peu glorieux du fonctionnement étatique pendant son mandat.
Le 5 mai 2012, François Hollande est élu avec 51,6 % des voix exprimées. Peut-être son « moi, président de la République » y est-il pour quelque chose…
Le 5 mai 2012, François Hollande est élu avec 51,6 % des voix exprimées. Peut-être son « moi, président de la République » y est-il pour quelque chose…
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