S'il y a une chose que Jean-Luc Mélenchon maîtrise, c'est bien l'art oratoire. Ancien enseignant, on voit bien que c'est un habitué des grands discours et que l'expérience de la politique a su le mener à un haut niveau. Premièrement, il parle avec une décontraction et une aisance qui emportent l'adhésion de l'auditoire. C'est un véritable conteur dont le pouvoir de conviction est indéniable.

Il fait usage, comme d'autres avant lui, de la citation d'un grand homme, le poète Paul Éluard.

En réalité, il le modifie un peu (« il y a un autre monde et il est contenu dans celui-ci ») et en propose une interprétation liée à l'union des gauches. Ce n'est pas tant ce vers qui attire notre attention que l'habileté à se l'approprier pour asseoir un projet politique commun.

Enfin, il lance ce deuxième vers d'Éluard :

Ainsi, il suscite l'enthousiasme et les applaudissements du public. Il convoque ce faisant les Parques, déesses grecques de la destinée, ce qui lui permet à la fois de faire preuve d'érudition et de donner à son succès aux élections un caractère inéluctable. Jean-Luc Mélenchon peut arborer un sourire, celui de la satisfaction d'avoir trouvé le mot juste, ou plutôt le vers juste, pour toucher son auditoire.

La rhétorique consiste à exposer des idées de façon logique et organisée mais aussi à jouer avec le plaisir des mots. Cela passe par les jeux de mots, les figures de style, l'usage de la poésie, les citations éclairantes, les analogies parlantes et bien d'autres outils stylistiques au service des idées.