Conseils de vocabulaire
Qu'est-ce qu'un lexique ?
Notre lexique est composé de mots qu'on emploie, de mots que l'on connaît sans jamais les employer et de mots que l'on comprend sans pouvoir en donner le sens exact. L'enrichissement de son lexique comporte donc trois phases :
• l'appropriation de termes que l'on ne connaissait pas auparavant ;
• l'emploi courant et fréquent de termes soutenus ;
• la connaissance précise du sens de termes déjà entendus.
La préparation de vos questions vous a conduit à rencontrer plusieurs termes techniques. Mais au-delà de ceux-ci, il est conseillé d'entreprendre d'enrichir votre vocabulaire général, qui vous servira bien au-delà de l'épreuve et du baccalauréat.
La règle générale à suivre est d'être toujours le plus précis possible. « Guilleret » n'est pas le strict équivalent de « joyeux ». N'est pas forcément « exaspéré » quelqu'un qui ressent de « l'amertume ». Un homme « maigre » n'est pas « mince ».
La règle générale à suivre est d'être toujours le plus précis possible. « Guilleret » n'est pas le strict équivalent de « joyeux ». N'est pas forcément « exaspéré » quelqu'un qui ressent de « l'amertume ». Un homme « maigre » n'est pas « mince ».
Les répétitions
Évitez autant que possible les répétitions. Les pronoms personnels de troisième personne sont d'un bon secours : « Les atomes sont les plus petites parties d'un corps simple. Ils peuvent se combiner chimiquement entre eux. »Les synonymes permettent aussi à un texte d'être moins redondant : « Le conducteur a pris le virage à toute vitesse avant de finir dans le mur. Le tournant était trop serré pour pouvoir le négocier correctement à cette allure.»
En réalité, vous allez surtout employer des parasynonymes (des termes qui sont presque synonymes) à cette fin : « L'euphémisme permet d'atténuer l'expression d'une idée terrible. Cette figure de style est souvent utilisée dans l'expression de condoléances. » Les euphémismes appartiennent à la catégorie des figures de style. Avec l'emploi du déterminant démonstratif et du parasynonyme, l'enchaînement des deux phrases est rendu plus fluide qu'en répétant le terme « euphémisme ».
Certains termes génériques peuvent ainsi être employés comme parasynonymes dans beaucoup de situations différentes : « phénomène », « événement », « situation », « contexte », « période », « effet »…
Pour autant, certaines répétitions sont essentielles. Par exemple, si votre discours porte sur les mouvements sociaux, il est normal que les termes « manifestation » et « grève » apparaissent souvent.
Substitutions
Par souci d'élégance, et surtout de précision, certains verbes courants peuvent être substitués. Voici quelques exemples loin d'être exhaustifs.La réussite de votre substitution dépend de votre sens de la nuance. Aucun de ces termes n'est strictement synonyme des autres dans l'absolu. Des verbes absents de ces listes sont même plus adaptés. Par exemple : « Il a fait des remontrances à son employé » peut devenir « Il a adressé des remontrances à son employé ».
Ne cherchez pas non plus à éliminer coûte que coûte tous ces termes. Parfois, il vaut mieux les utiliser pour éviter qu'une phrase sonne faux ou empruntée. Par ailleurs, les verbes « être » et « avoir » comme auxiliaires sont inévitables. Ne considérez pas que vous avez trop répété ces verbes s'ils apparaissent seulement en tant qu'auxiliaires.
Les locutions verbales « c'est » et « il y a », passe-partout, gagnent à être éliminées. « Il y a une anomalie dans ces chiffres » peut être formulé ainsi : « Ces chiffres comportent une anomalie ». Ou encore : « Il y a un lapin qui court dans ce tableau » est plus fluide ainsi : « Un lapin court dans ce tableau ».
Enfin, évitez d'employer les termes : « ça », (et même « cela »), « chose ». Il existera toujours un terme plus approprié. Très souvent, la solution pour éviter les répétitions ou les formulations stéréotypées reste la précision.
Connecteurs logiques
Les connecteurs logiques font partie du vocabulaire indispensable à intégrer dans votre discours et même dans certaines réponses. En voici un tableau :
Addition | Et, De plus, Puis, En outre, Non seulement… mais encore… |
But | Afin que, De peur que, De façon à ce que, Pour que, En vue de |
Cause | Car, Puisque, En effet, En raison de, Effectivement, Vu que, Comme, Étant donné que, Dans la mesure où, Par, Grâce à, Parce que |
Comparaison | Comme, De même, Si… que, Moins que, De même que, Non moins que, Ainsi que, Aussi… que, Selon que, Autant que, Plus que, Comme si |
Concession | Malgré, Quel que soit, Évidemment, En dépit de , Même si, Il est vrai que, Quoique, Ce n'est pas que, Toutefois, Bien que, Certes/ Bien sûr, Alors que |
Conclusion | En conclusion, Ainsi, Finalement, Pour conclure, Donc, Enfin, En guise de conclusion, En résumé, En définitive, En somme, En un mot |
Condition, supposition | Si, En admettant que, Dans le cas où, Au cas où, Pour peu que, Probablement, À condition que, Sans doute, Pourvu que, En supposant que, À moins que, Dans l'hypothèse où |
Conséquence | Donc, Si bien que, De sorte que, Aussi, D'où, En conséquence, Alors, Par conséquent, Ainsi, C'est pourquoi, Si bien que |
Classification, énumération | D'abord, En deuxième lieu, En troisième lieu, Tout d'abord, Deuxièmement, Puis, En premier lieu, Après, En dernier lieu, Premièrement, Ensuite, De plus, Enfin, Quant à |
Explication | À savoir, C'est-à-dire, Soit |
Illustration | Par exemple, C'est ainsi que, Entre autres, Comme, C'est le cas de, En particulier, Ainsi, Notamment |
Opposition | Mais, Pourtant, Pour sa part, Cependant, Au lieu de, D'un autre côté, Or, Tandis que, En dépit de, En revanche, Néanmoins, Malgré Alors que, au contraire |
Restriction | Ne… que, Sauf, En dehors de, Excepté, Uniquement, Hormis, Mis à part, Simplement |
Temps | Quand, Après que, Depuis que, Lorsque, Alors que, Comme, Dès lors que, Pendant que, Avant que, Tandis que |
Attention à ne pas en abuser non plus, surtout à l'oral. Certains de ces connecteurs logiques sont plus adaptés à l'écrit, comme « en outre », « néanmoins », « au demeurant », « en définitive ». Dans la pratique, un connecteur logique toutes les quatre phrases suffit à l'oral.
Le reste du temps, la logique transparaît de l'enchaînement de vos idées, de synonymes et de l'emploi de déterminants démonstratifs : « ce », « cette », « ces », auxquels peuvent s'ajouter les particules « -ci » et « -là ». Par exemple : « La neurofibromatose est une maladie génétique rare. Cette maladie-là engendre une formation de kystes sur tout le corps. »
Les pronoms démonstratifs fonctionnent aussi souvent : « celui-ci », « celui-là », « ces derniers », et toutes leurs déclinaisons.
Le reste du temps, la logique transparaît de l'enchaînement de vos idées, de synonymes et de l'emploi de déterminants démonstratifs : « ce », « cette », « ces », auxquels peuvent s'ajouter les particules « -ci » et « -là ». Par exemple : « La neurofibromatose est une maladie génétique rare. Cette maladie-là engendre une formation de kystes sur tout le corps. »
Les pronoms démonstratifs fonctionnent aussi souvent : « celui-ci », « celui-là », « ces derniers », et toutes leurs déclinaisons.
Les modalisateurs
Dans votre chemin vers la précision figurent les modalisateurs, à utiliser intelligemment. Ceux-ci distinguent ce qui est certain de ce qui est probable, souhaitable ou douteux.Pour exprimer ces nuances, on peut avoir recours à des tournures impersonnelles avec adjectifs (« il est certain que », « il est probable que »), des adverbes (« indéniablement », « assurément », « sans doute », « éventuellement »), au conditionnel (« Elle aurait pris la route de Clermont-Ferrand. ») ou simplement l'intonation.
Et les figures de style ?
À la frontière entre le vocabulaire et la syntaxe, certaines figures de style enrichissent considérablement un discours :La comparaison : rapprochement entre deux termes avec un outil de comparaison. Ex : « Un papillon, c'est comme une marguerite qui vole. »
La métaphore : rapprochement entre deux termes sans un outil de comparaison. Ex : « Un papillon, c'est une marguerite qui vole. »
L'hyperbole : exagération. Ex : « Mille soucis le tracassent en ce moment. »
L'euphémisme : atténuer la vérité. Ex : « Il a disparu il y a trois ans. »
La litote : dire moins (ou nier l'inverse) pour suggérer plus. Ex : « Nous ne sommes pas peu fiers de toi ! »
Au-delà de l'épreuve
Un vocabulaire riche améliore la capacité à se faire comprendre, à exprimer des idées et émotions précises et à se sentir à l'aise dans une multitude de contextes. Surtout, il fait la différence lors d'entretiens d'embauche, de conversations formelles et, de façon générale, dans la première impression que l'on produit.Essayez donc d'assimiler de nouveaux mots chaque jour, et d'employer des mots auxquels vous ne songiez pas jusqu'alors. Trois mots par semaine suffisent pour progresser !
Ci-dessous figure une liste de mots soutenus et polyvalents. Aucun d'entre eux n'est véritablement technique. Vous pouvez donc vous en servir dans une multitude de contextes. Un seul sens est précisé à chaque fois, mais il peut en exister d'autres.
Liste de vocabulaire soutenu
Verbes
Abhorrer : détester très fortement.Faire accroire qqch à qqn : faire croire ce qui n'est pas vrai.
Admonester : faire un reproche sévère à qqn.
Annihiler : réduire à néant.
S'astreindre à : se forcer à.
Corroborer : valider scientifiquement une hypothèse.
Désavouer : renier.
Se dédire : renoncer, abandonner, se désengager.
Éconduire : rejeter.
Fustiger : critiquer très sévèrement.
Parer à : remédier à.
Substantifs
Acception (n.f.) : signification d'un mot.Acmé (n.f.) : point culminant.
Allégation (n.f.) : affirmation mal fondée, mensongère.
Analepse (n.f.) : figure de style, flash-back en littérature.
Anomie (n.f.) : absence de normes ou d'organisation stable.
Apologie (n.f.) : défense publique de quelqu'un ou de quelque chose.
Carcan (n.m.) : contrainte très forte, qui emprisonne.
Déliquescence (n.f.) : décomposition, ruine, dégradation.
Dichotomie (n.f.) : différence radicale entre deux camps.
Dissension (n.f.) : désaccord.
Grief (n.m.) : sujet de reproche grave.
Panacée (n.f.) : remède efficace universel.
Occurrence (n.f.) : événement, cas, donnée, apparition.
Sinécure (n.f.) : situation de tout repos ; emploi payé sans rien faire.
Truchement (n.m.) : intermédiaire.
Adjectifs
Irréfragable : qui ne peut pas être discuté, remis en question.Biaisé : subjectif, faussé à cause d'un intérêt personnel.
Dithyrambique : très élogieux.
Factice : faux.
Opaque : qui n'est pas transparent.
Fastidieux : ennuyant, lassant.
Édulcoré : affaibli, atténué.
Exacerbé : intense, aigu, fort.
Exhaustif : qui comporte tout.
Inextinguible : qui ne peut pas être éteint.
Lapidaire : qui frappe de manière percutante et précise, comme un jet de pierre.
Limpide : très clair.
Nébuleux : pas clair, obscur comme les nuages.
Adverbes
Pléthore de : beaucoup de.Indubitablement : sans aucun doute.
Promptement : sans tarder, rapidement.
Subrepticement : de façon discrète et furtive.
Bon an mal an (expr.) : en moyenne sur la durée.
À éviter coûte que coûte
Se répéter inutilement.
Employer un terme général ou courant quand un terme nuancé et précis convient.
Oublier les connecteurs logiques.
Employer un terme à mauvais escient.
Employer un terme général ou courant quand un terme nuancé et précis convient.
Oublier les connecteurs logiques.
Employer un terme à mauvais escient.
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