Corrigé
L'analyse du sujet
Ici, les trois mots clés du sujet sont « intégration », « mondialisation » et « recomposition ». Réfléchissez à des exemples précis, qui peuvent inclure votre territoire de proximité. Ce sujet renvoie au thème conclusif du programme de géographie, qui fait la synthèse de toutes les connaissances acquises durant l'année : adoptez une approche transversale et mobilisez des exemples issus de différents chapitres.
Définition des termes du sujet : La recomposition d'un territoire renvoie à son réagencement sous l'effet de facteurs internes ou externes. L'insertion de la France dans l'Union européenne et dans la mondialisation entraîne des dynamiques de réorganisation des territoires qui s'inscrivent dans la durée : la mondialisation, qui se traduit par l'intensification de flux de toute nature, conduit à une mise en concurrence des territoires et une hiérarchisation renforcée à toutes les échelles. Certains d'entre eux sortent gagnants de ces recompositions tandis que d'autres restent en marge de la croissance et du développement.
Contextualisation et variation des échelles : La France est un pays historiquement intégré dans les flux de la mondialisation, et fait partie des pays fondateurs de la Communauté européenne. Son intégration à ces deux ensembles est ancienne, et les recompositions territoriales qui en découlent s'inscrivent dans la durée. Si, à l'échelle nationale, la France est pleinement intégrée dans l'Union européenne et la mondialisation, on observe à plus grande échelle des gagnants et des perdants parmi les territoires qui la composent. Ces recompositions spatiales, dues à des dynamiques spécifiques à l'ouverture sur les espaces européen et mondial, font l'objet de tentatives de rééquilibrage par de multiples acteurs.
La problématique et l'annonce de plan
En quelle mesure l'intégration de la France à l'UE et à la mondialisation recompose-t-elle ses territoires ? Si certains territoires sont pleinement intégrés à l'UE et à la mondialisation, d'autres sont marginalisés, raison pour laquelle l'UE met en place des politiques d'aménagement du territoire.
I. Des territoires pleinement intégrés à l'UE et la mondialisation
1. La métropolisation, une conséquence de l'intensification des flux à l'échelle européenne et mondiale
Les métropoles françaises sont les grandes gagnantes de l'intégration. Parmi elles, Paris est la seule ville ayant une influence à l'échelle mondiale (quartier d'affaires au rayonnement international, sièges d'organisations supranationales comme l'UNESCO ou l'OCDE).
D'autres métropoles comme Lille, Lyon ou Marseille ont un rayonnement à l'échelle européenne.
2. Les territoires qui bénéficient d'une bonne accessibilité
Les territoires qui bénéficient d'une bonne accessibilité, car situés à proximité de voies de communication stratégiques (routières, ferroviaires, aériennes) ou de grandes métropoles, sont pleinement intégrés et attractifs.
Le réseau terrestre français s'organise en étoile autour de Paris pour desservir les grandes métropoles, qui sont ainsi reliées au reste de l'Union européenne mais aussi au reste du monde via les aéroports internationaux.
3. Les territoires aux atouts spécifiques
Certains territoires possèdent des atouts spécifiques pour être attractifs dans l'espace européen et l'espace mondial : c'est le cas des espaces littoraux (côtes atlantique et méditerranéenne, territoires ultramarins), qui bénéficient à la fois de la littoralisation des activités et des retombées du tourisme balnéaire, mais aussi des territoires transfrontaliers (NE de la France).
Les espaces productifs spécialisés bien insérés dans la mondialisation se renforcent : c'est le cas des espaces agricoles productivistes (Beauce, Picardie).
II. Des territoires en difficulté et marginalisés
1. Une accentuation du modèle centre/périphérie
La hiérarchisation renforcée des territoires induite par la mondialisation s'observe également à l'échelle locale, par exemple dans la région Île-de-France. Paris concentre les fonctions de commandement et les activités, tandis que certains espaces périphériques, éloignés des réseaux de transport, constituent des poches de pauvreté.
2. Des territoires enclavés ou en déprise
À plus petite échelle, certains territoires, à l'écart des principaux axes de communication et des métropoles, se trouvent marginalisés et parfois en déprise (voir croquis).
D'autres ont des handicaps qui freinent leur intégration et créent une situation d'enclavement, par exemple les territoires ultramarins.
3. Des territoires en désindustrialisation
Les régions industrielles en reconversion (nord de la France, Massif central) ont largement pâti de la mondialisation : la concurrence des pays émergents a entraîné une désindustrialisation et l'apparition de friches industrielles. Ces espaces sont aujourd'hui en cours de reconversion.
III. Des politiques d'aménagement du territoire pour une intégration plus harmonieuse dans l'UE et la mondialisation
1. L'État, un acteur déterminant
En France, l'État a longtemps été l'unique acteur de l'aménagement (loi Littoral, loi Montagne, DATAR, etc.). Il reste encore aujourd'hui un acteur déterminant. Il mène des actions visant à rééquilibrer les territoires (ex. : la « Politique de la ville », ensemble d'actions pilotées par l'État pour réduire les inégalités sociales à l'échelle urbaine).
2. Des acteurs multiples de l'aménagement du territoire
Les politiques de délocalisation ont amené au transfert d'une partie des compétences de l'État vers les collectivités territoriales. Parmi elles, les régions sont des acteurs majeurs de l'aménagement. Elles bénéficient des aides européennes (FEDER, FSE) et interagissent avec l'État et les communes pour développer leur territoire, à travers, entre autres, l'accessibilité par l'aménagement du réseau de transport (en région Île-de-France, le projet Grand Paris Express) ou la compétitivité par la construction de technopôles, de quartiers d'affaires, etc.
La concertation entre les différents acteurs permet de réguler les effets de concurrence, éviter les fractures territoriales et renforcer la cohésion.
Pour conclure, l'intégration de la France dans l'UE et dans la mondialisation entraîne des recompositions territoriales. Certains territoires en sortent gagnants, notamment les métropoles, les zones portuaires ou encore les systèmes productifs tournés vers l'international. D'autres territoires, en revanche, sont marginalisés car trop éloignés des axes de communication et des centres d'impulsion. Cette hiérarchisation des territoires introduit une mise en concurrence que de nombreux acteurs cherchent, par l'aménagement du territoire et la mise en place de politiques de cohésion, à réguler.
Par ailleurs, les nouveaux enjeux posés par la crise du modèle libéral-productiviste et la question climatique peuvent sur le long terme entraîner de nouvelles recompositions, qu'il s'agira d'observer sur la durée.
Ne pas confondre…
Métropole, métropolisation et mégalopole
La métropolisation désigne le processus de concentration des hommes et des activités au sein de grandes villes appelées métropoles. Ce processus est favorisé par la mondialisation, puisque les métropoles sont des lieux privilégiés de réception des flux de marchandises, d'hommes et de capitaux : elles bénéficient en effet d'une position centrale dans les réseaux de transport et sont donc très accessibles. La métropolisation conduit au renforcement de la hiérarchie urbaine, en faveur des métropoles déjà influentes.
Même si le terme « mégalopole » est proche phonétiquement, il n'est absolument pas synonyme de « métropole ». Une mégalopole est un ensemble de métropoles reliées entre elles par un réseau de communications dense, qui exerce un rayonnement mondial. Par exemple, la mégalopole européenne englobe plusieurs métropoles, comme Londres et Milan. Le réseau urbain n'est pas forcément continu, ce qui fait que cet ensemble n'est pas délimité dans l'espace. Ainsi, certains géographes intègrent également la région parisienne, cœur économique français, à la mégalopole européenne.
il permet de gagner du temps : il suffit de renvoyer au croquis au lieu de développer la description de l'organisation d'un territoire ;
il permet de se démarquer par rapport aux autres copies, en mettant en valeur des compétences bien spécifiques à la géographie.