Réponse à une question problématisée : en quoi les routes maritimes sont-elles des artères de la mondialisation ?
Énoncé
Réponse à une question problématisée : en quoi les routes maritimes sont-elles des artères de la mondialisation ? Vous identifierez les différentes routes maritimes et vous montrerez qu'elles sont au cœur des échanges planétaires.
La bonne méthode
Pour bien délimiter le sujet, il faut le questionner : Qu'est-ce qui est échangé par voie maritime ? Quels sont les principaux itinéraires empruntés ? Pour quelles raisons ? Quels sont les territoires les mieux reliés par ces routes ?Ce qu'il ne faut pas faire
Ne traiter que les échanges de marchandises et ne pas évoquer les autres flux, notamment immatériels, qui empruntent la voie maritime.Oublier le titre et la légende d'un croquis.
Corrigé
Les espaces maritimes couvrent 71 % de la surface terrestre. Ils sont d'immenses espaces naturels qui connaissent aujourd'hui une activité intense. L'explosion et la libéralisation des échanges depuis les années 1970 renforcent la place centrale des mers et des océans dans la mise en relation des territoires à l'échelle planétaire. Ce sont des lieux de communication essentiels dans la mondialisation.
En quoi les routes maritimes sont-elles des artères de la mondialisation ? Afin de répondre à cette question, nous montrerons que les mers et les océans sont des espaces de circulation d'exception où s'échangent des marchandises et des informations.
En quoi les routes maritimes sont-elles des artères de la mondialisation ? Afin de répondre à cette question, nous montrerons que les mers et les océans sont des espaces de circulation d'exception où s'échangent des marchandises et des informations.
I. Les grandes routes maritimes relient les territoires majeurs de la mondialisation
1. Les principaux itinéraires maritimes reliant les pôles économiques
L'amélioration des moyens de transport et de communication a entraîné un accroissement des échanges. Le transport maritime a notamment été révolutionné par la généralisation des porte-conteneurs, navires transportant des boîtes identiques remplies d'une infinie variété de marchandises qui sont chargées et déchargées très rapidement dans les ports.Aujourd'hui, plus de 80 % du commerce mondial se fait par voie maritime. Les principales routes relient les premiers pôles économiques mondiaux. Elles permettent les échanges entre les grandes façades maritimes d'Amérique du Nord, d'Europe occidentale et d'Asie orientale.
2. Les principales routes maritimes
Ces itinéraires passent par les points stratégiques que sont les grands détroits, comme celui de Malacca, reliant la mer de Chine à l'océan Indien, ou les canaux transocéaniques, comme celui de Panamá, qui relie les océans Pacifique et Atlantique.
II. Les différents flux qui empruntent les routes maritimes
1. Des marchandises de plus en plus nombreuses
Sur ces routes, transitent à la fois des produits manufacturés, des produits agricoles et des hydrocarbures. Ainsi, les différents éléments de l'iPhone sont fabriqués à la fois en Europe occidentale et en Asie orientale et assemblés à Shanghai. Une fois le produit terminé, il est expédié dans les conteneurs vers les foyers de consommation, notamment en Amérique du Nord et en Europe occidentale. Le produit emprunte donc les principales routes maritimes.En raison de l'accroissement des échanges, les navires sont de plus en plus nombreux et les risques de collision augmentent lors des passages dans les détroits qui sont alors sous tension. Aussi, l'ouverture de deux nouvelles routes maritimes en Arctique offre de nouveaux débouchés pour le commerce mondial. Par exemple, le trajet Asie-Europe passerait de 13 500 km par la nouvelle route du Nord-Est contre actuellement 21 000 km par Suez. C'est donc un gain de temps et d'argent important pour les armateurs.
2. Les flux immatériels et humains transitant sur des routes invisibles
Des flux d'informations et de capitaux traversent les espaces maritimes. Ils utilisent les câbles sous-marins. Près de 99 % des trafics internationaux de télécommunication, Internet et téléphonie, passent par les 800 000 km de câbles sous-marins reliant les grands pôles de l'économie mondiale. La colonne vertébrale de l'Internet se situe donc au fond des mers.D'autres flux, illicites, traversent les espaces maritimes du Sud vers le Nord, ainsi ceux de la drogue ou les routes migratoires. Ils sont cependant difficiles à quantifier et à contrôler.
Les mers et les océans sont des espaces vitaux pour l'économie mondiale. Ils permettent la circulation de marchandises et d'informations entre les principaux pôles du commerce mondial. Les grandes routes sont alors considérées comme les artères de la mondialisation. Elles sont de plus en plus surveillées par les grandes puissances mondiales afin de sécuriser les échanges, de plus en plus nombreux.
Lieu clé
Le canal de Suez
Cette voie navigable artificielle d'environ 190 km de long, ouverte en 1869, traverse l'isthme de Suez, au nord-est de l'Égypte. Sans écluse, elle est accessible à l'ensemble de la flotte mondiale. Le canal relie la Méditerranée au golfe de Suez ouvert sur la mer Rouge. C'est un raccourci avantageux pour les navires, notamment entre l'Asie orientale et l'Europe.chiffres clés
• 80 % du commerce mondial de marchandises est réalisé par voie maritime.
• La 1re façade maritime mondiale est celle de l'Asie orientale. Plus de 50 % des conteneurs manutentionnés y transitent. Les deux plus grandes routes transocéaniques partent de cette région : l'une est transpacifique et l'autre relie l'Asie orientale à l'Europe.
• La principale route maritime suivie par les pétroliers est celle qui a pour origine le golfe Arabo-Persique à travers le détroit d'Ormuz. Plus de 30 % du pétrole mondial transitent par ce petit passage d'à peine 40 km de large et 63 km de long, contrôlé par l'Iran et Oman.
• 13 des 20 premiers ports mondiaux sont chinois, contre quatre en 2000 (2015).
• Le plus grand porte-conteneurs du monde, le MSC Gülsün, est inauguré en 2019. Ce navire gigantesque mesure 399,9 mètres de long et 61,5 mètres de large et peut transporter plus de 23 000 conteneurs.
• Chaque année, environ 14 000 navires passent le canal de Panamá et 17 500 navires celui de Suez.