Une hiérarchisation des territoires dans la mondialisation
La mondialisation a pour conséquence une hiérarchisation des territoires en fonction de leur degré d'intégration. Ce gradient entre des territoires moteurs polarisant les flux et des périphéries sous domination est observable à toutes les échelles.
D'abord, les aires de puissance que sont l'Amérique du Nord, l'Europe de l'Ouest et l'Asie de l'Est restent les centres dominants et les piliers de la mondialisation. Cela dit, les pays émergents s'affirment de plus en plus sur la scène internationale : ils ont pour caractéristiques une croissance économique rapide et la persistance de fortes inégalités au sein de leur population.
Ensuite, les grandes métropoles, en premier lieu les villes mondiales comme Londres ou New York, cumulent les fonctions de commandement et constituent des carrefours de communication. Par ailleurs, la littoralisation des sociétés conduit à la constitution de grandes façades maritimes qui sont des centres de la mondialisation. Par exemple, la façade pacifique de l'Asie est constituée de plus de la moitié des 20 premiers ports mondiaux, dont Shanghai.
Enfin, certaines régions transfrontalières profitent des différences entre les espaces nationaux, notamment des variations fiscales ou des écarts de développement. Par exemple, l'interface de la frontière américano-mexicaine est riche en échanges, légaux ou non. De nombreuses entreprises américaines ont installé des ateliers de fabrication du côté mexicain dans des zones franches : les salaires y sont plus faibles qu'aux États-Unis et la fiscalité avantageuse.
Si ces territoires sont les gagnants des recompositions spatiales induites par la mondialisation, il existe également des périphéries plus ou moins en marge des échanges.
Les pays les moins avancés (PMA), principalement en Afrique subsaharienne, sont à la marge de la mondialisation. Ils ont pour caractéristiques d'avoir des économies peu diversifiées, des exportations limitées à des matières premières et souvent une instabilité politique. Ils sont, de plus, à l'écart des grandes voies de communication par manque d'infrastructures.
Il existe également des marginalités au sein des États : les territoires qui les composent sont inégalement insérés dans la mondialisation. Le phénomène de marginalisation d'une partie de la population est particulièrement visible dans les grandes puissances émergentes, comme pour la région du Nordeste au Brésil ou les régions rurales du centre de l'Inde. À l'échelle urbaine, les villes mondialisées comme Sao Paulo ou Mumbai concentrent de très nombreux bidonvilles.
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