Les régimes totalitaires et la Seconde Guerre mondiale
Fiche
Les régimes totalitaires sont nés dans certains pays européens à cause de la brutalisation des sociétés induites par la Première Guerre mondiale. Le concept de totalitarisme fait référence à des régimes fondés sur un parti unique et une idéologie exclusive, véhiculée par une propagande active, marquée par un culte du chef et un embrigadement de la société. Le régime soviétique et le nazisme allemand ont remis en cause l'ordre issu du traité de Versailles en menant des coups de force qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale. Cette dernière est le conflit le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité, impliquant l'ensemble des continents et mobilisant les économies. C'est également une guerre d'extermination. Après sa défaite en 1940, la France, quant à elle, connaît à la fois la collaboration menée par le régime de Vichy et la Résistance.
Les régimes totalitaires
Le régime soviétique
Le régime soviétique est fondé sur le marxisme-léninisme. Il vise l'instauration du communisme, situation économique dans laquelle la propriété collective est instaurée. La première étape est celle de la dictature du prolétariat, mise en place par Lénine dès 1917, pendant laquelle l'État confisque tous les biens et exerce un pouvoir absolu. L'État et le parti communiste se confondent dans les conseils ou soviets. Une police politique, la Tchéka, puis la Guépéou, est créée pour repérer et éliminer les opposants.À la mort de Lénine, en 1924, Staline arrive au pouvoir. À partir de 1929, il met en place une économie planifiée et collectivisée : des plans quinquennaux définissent les objectifs et donnent la priorité aux matières premières et aux grands travaux. Dans les campagnes, les kolkhozes et les sovkhozes remplacent les petites propriétés. Staline intensifie la dimension totalitaire du régime en éliminant les opposants au sein du parti communiste et purge l'administration et l'armée lors des grands procès de Moscou, en 1937 et 1938. Les opposants sont exécutés ou envoyés dans des camps de travail, appelés les Goulag par extension, où sont internées jusqu'à 2,5 millions de personnes.
Le régime nazi
En Allemagne, les partis nationalistes s'opposent au traité de Versailles. En 1923, le NSDAP (parti national-socialiste), dirigé par Adolf Hitler, tente un coup d'État en Bavière, avorté. Ce parti associe des idées socialisantes et un nationalisme revanchard. Emprisonné, Hitler rédige Mein Kampf, livre dans lequel il expose ses objectifs. En 1932, dans le contexte de la crise économique et sociale, le parti nazi gagne les élections, marquées par des violences que le parti organise lui-même. Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier. Le 2 août 1934, il devient le Führer (guide) d'une Allemagne où il instaure le IIIe Reich.L'idéologie nazie est profondément raciste et antisémite. Elle considère que le peuple germanique, qualifié d'aryen, constitue une race supérieure qui doit établir un « espace vital » dans les territoires slaves et dominer l'Europe. Le peuple juif, prétendument responsable de la ruine économique de l'Allemagne, doit être éliminé. Une violente politique antisémite est mise en place. Les lois de Nuremberg, en 1935, instaurent une ségrégation entre juifs et non-juifs et privent ces derniers de leurs droits civiques. Les persécutions s'intensifient dans les années suivantes. Des camps de concentration sont ouverts pour enfermer les opposants politiques. Les Jeunesses hitlériennes embrigadent les jeunes Allemands. Une intense propagande est organisée par le ministre Joseph Goebbels.
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La Seconde Guerre mondiale
Un conflit mondial
Hitler met en œuvre une politique visant à intégrer au Reich les territoires peuplés de minorités allemandes situés dans les États voisins. En mars 1938, il réalise l'Anschluss (intégration de l'Autriche au Reich). Les 29 et 30 septembre 1938, lors de la conférence de Munich, il obtient des Français et des Britanniques l'annexion de la région tchèque des Sudètes.L'Allemagne est alliée depuis 1936 à l'Italie fasciste de Mussolini ; Hitler signera le 23 août 1939 un pacte germano-soviétique avec Staline.
La France et la Grande-Bretagne sont alors seules face aux puissances de l'Axe et à leur allié soviétique. Le 1er septembre 1939, Hitler attaque la Pologne. Le 3 septembre, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne. À l'Ouest, ni les Alliés ni les Allemands ne passent pour le moment à l'offensive. C'est la « drôle de guerre ».
Le 10 mai 1940, l'Allemagne attaque la Belgique et la France. La tactique de la guerre éclair (Blitzkrieg) provoque la défaite de la France en quelques semaines. Le 22 juin 1940, un armistice est signé. La Grande-Bretagne se retrouve seule face à l'Allemagne, qui s'engage dans des bombardements massifs (le Blitz).
Le 22 juin 1941, l'Allemagne se retourne contre l'URSS en lançant l'opération Barbarossa. Le 7 décembre 1941, le Japon attaque la flotte américaine à Pearl Harbor, entraînant l'entrée en guerre des États-Unis. À partir de 1944, la défaite de l'Axe se profile. Le 6 juin 1944, l'opération Overlord permet le débarquement des Alliés occidentaux en Normandie. Sur le front de l'Est, l'opération Bagration met en marche le « rouleau compresseur » de l'Armée rouge le 22 juin 1944.
En avril 1945, les Soviétiques sont à Berlin. Le 23 avril, Hitler se suicide. Le 8 mai, l'Allemagne capitule. En Asie, il faut attendre les bombardements atomiques sur Hiroshima le 6 août, puis Nagasaki le 9 août pour que le Japon capitule le 2 septembre 1945.
Violences et crimes de guerre
Pendant la guerre, l'Allemagne nazie met en œuvre une politique d'extermination à grande échelle. Dès 1941 sur le front de l'Est, des unités spéciales de la SS, les Einsatzgruppen, exterminent les populations slaves et juives. Le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee, les autorités nazies décident de mettre en œuvre la « solution finale », visant à l'extermination des juifs.Les civils sont particulièrement frappés par les violences. Sur le front de l'Est, la guerre que mènent les Allemands contre les Soviétiques est une guerre d'anéantissement. Partout en Europe, les bombardements frappent la plupart des grandes villes, tant en Grande-Bretagne qu'en Allemagne et au Japon. Les civils sont massacrés par les Allemands dans les régions où la résistance est active. Les Japonais commettent également des atrocités dans les pays qu'ils occupent. Les Soviétiques ne sont pas en reste, exécutant des officiers polonais à Katyn de mars à mai 1940. Les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki révèlent l'horreur de l'arme atomique.
La France dans la guerre
À la suite de l'attaque allemande du 10 mai 1940, la France connaît une défaite militaire très rapide. De nombreux civils fuient vers le sud : c'est l'exode. Les députés nomment le maréchal Pétain chef du gouvernement et lui donnent les pleins pouvoirs. Le 22 juin, l'armistice est signé. Ses conditions sont très dures : le pays est divisé entre une zone libre et une zone occupée, une somme importante doit être payée à l'Allemagne et une partie de la production doit lui être livrée.Le fonctionnement normal de la République cesse. Le régime de l'État français installe son siège en zone libre, à Vichy. Le régime adopte une rhétorique nationaliste. Après sa rencontre avec Hitler à Montoire le 24 octobre 1940, Pétain engage le pays dans la voie de la collaboration. Un « statut des juifs » discriminatoire est instauré. À partir de 1942, le régime collabore à la déportation et à l'extermination des juifs d'Europe : il organise à Paris la rafle du Vél' d'hiv'. Le régime accepte le service du travail obligatoire (STO), soit l'envoi de travailleurs français en Allemagne. Une partie des Français refuse la collaboration et choisit la voie de la Résistance. Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance depuis Londres un appel aux Français les exhortant à continuer le combat et les invitant à le rejoindre. Il organise ainsi les Forces françaises libres. Les territoires de l'empire colonial se rallient à lui à partir de l'été 1940. Les résistants s'organisent en maquis, comme dans le Limousin ou dans le Vercors, avec de terribles opérations de représailles de la part des Allemands, notamment à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944.
Le 27 mai 1943, les mouvements de Résistance sont unifiés par Jean Moulin, envoyé par le général de Gaulle, dans le cadre du Conseil national de la Résistance (CNR). Les Forces françaises de l'intérieur sont intégrées aux Forces françaises libres au fur et à mesure de la libération du pays, après le débarquement du 6 juin 1944. Le 25 août 1944, Paris est libéré par les troupes du général de Gaulle. Lors de la Libération a lieu une « épuration », dans certains cas hors de tout cadre juridique. De Gaulle envoie alors des commissaires de la république pour restaurer l'autorité de l'État et mettre en place un cadre pour juger les responsables du régime de Vichy et les acteurs de la collaboration.
Un nouvel ordre international
Au lendemain de la guerre sont organisés deux grands procès. Ils vont être la base d'une juridiction pénale internationale capable de juger les « crimes contre l'humanité », notion juridique nouvelle née des atrocités commises par les nazis. À Nuremberg, du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, comparaissent ainsi 24 des principaux responsables du IIIe Reich face aux quatre juges (américain, russe, français et britannique) du tribunal militaire.Sur le même modèle, le tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient siège à Tokyo du 3 mai 1946 au 12 novembre 1948. Il est présidé par 11 juges internationaux (américain, canadien, britannique, français, hollandais, russe, chinois, philippin, indien, australien et néo-zélandais) afin de juger 28 dirigeants japonais.
Les relations internationales sont également institutionnalisées dans la toute nouvelle Organisation des Nations unies (ONU), le 24 octobre 1945. Issue de la déclaration des Nations unies prononcée par le président américain T. Roosevelt le 1er janvier 1942 appelant les nations à poursuivre la guerre contre l'Axe, sa charte est ratifiée par 51 États fondateurs. L'ONU compte aujourd'hui 193 États membres.
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