« Tourné dans une cité, Petits Frères raconte la vie d'une bande de mômes qui trompent l'ennui pendant l'été. Un film réaliste. Mais aussi une histoire pleine de fantaisie où le cinéaste Jacques Doillon dit sa tendresse pour les « petits » de la banlieue.
L'histoire
Talia, 13 ans, se dispute avec son beau-père qu'elle soupçonne de tripoter sa petite sœur. Elle fugue en compagnie de Kim, sa chienne pitbull, dans une cité où elle compte se faire héberger par un copain. Mais le copain est parti en foyer. Dans la cité, Talia rencontre quatre garçons de son âge : Iliès, Mous, Rachid et Nassim. Après avoir gagné sa confiance, les « petits » lui volent sa chienne et la revendent à des « grands » qui organisent des combats de chiens. Talia est furieuse, mais aussi très malheureuse. Iliès, qui est amoureux d'elle, essaie de rattraper le coup.
Un film réaliste
Documentaire ou fiction ? Le film de Jacques Doillon se situe un peu entre les deux. L'histoire est inventée. Mais avant de l'écrire, le cinéaste a rencontré longuement des enfants vivant en cité ou dans des foyers, pour mieux les connaître. C'est parmi eux qu'il a choisi ses « héros », dont aucun n'est comédien professionnel. Stéphanie, qui vient d'un foyer, est la seule à porter un nom différent dans le film. Iliès, Nassim, Rachid et Mous viennent tous de la cité des Courtilières (93) ou d'un quartier populaire de Paris.
Un pari réussi
À l'arrivée, Petits Frères est une réussite : les jeunes comédiens jouent juste et, très vite, on craque pour ces mômes tiraillés entre la « galère » et l'enfance. C'est vrai : ils volent et il leur arrive de transporter des produits illicites pour les « grands ». mais on se dit qu'avec plus de soutien (de la société, de leurs parents), il en faudrait peu pour qu'ils rentrent « dans le droit chemin ». »