La Gaule, province de l'Empire


Fiche

En 52 av. J.-C. la Gaule est conquise par Rome. Elle subit largement son influence : c'est le temps de la romanisation.
I. Les provinces gauloises
•  Rome organise rapidement les nouvelles conquêtes en Gaule. En plus de la Narbonnaise (une région méridionale conquise au Ier siècle av. J.-C.), trois provinces sont créées : la Gaule Belgique au Nord-Est, la Lyonnaise (de la Bretagne à la cité de Lyon) et l'Aquitaine, au Sud-Ouest.
•  Les gouverneurs sont chargés de lever les impôts que payent les Gaulois. Ils veillent également à l'entretien des voies romaines. De Lyon partent les trois voies principales  : l'une s'oriente vers le sud et longe le Rhône en direction de Rome, une autre se dirige vers le nord et la dernière vers l'océan Atlantique. Lyon est également le lieu où se réunissent les représentants des trois Gaules : chaque année, ils élisent un grand prêtre, chargé du culte de Rome et de l'empereur.
II. L'organisation des cités
•  Dans chacune des quatre provinces, les populations et les territoires sont regroupés en cités. Il existait déjà des villes (comme Avaricum) mais les Gaulois vivaient surtout dans des villages. Les Romains créent quelque quatre-vingts cités (à peu près une par peuple gaulois). Certaines, comme Lyon, sont des colonies de citoyens romains, anciens légionnaires ou Gaulois devenus citoyens. Chacune de ces cités a ses propres magistrats, personnages riches et influents.
•  Au total, la présence romaine est bien établie, grâce aux gouverneurs des provinces, aux voies romaines, aux légions et aux cités. Pour autant, elle n'est pas trop pesante : les hommes envoyés par Rome sont peu nombreux, les impôts peu élevés et les Gaulois ne se révoltent que très exceptionnellement. C'est le cas pourtant en 68 apr. J.-C., Sabinus, un riche Gaulois de Langres, à l'Est de la Gaule, se proclame empereur. Vaincu par les légions, il se fait passer pour mort ; après neuf ans de vie clandestine dans un souterrain, il est découvert et exécuté. L'échec de Sabinus montre que Rome a su gagner les Gaulois à sa cause.
III. Nîmes, ville gallo-romaine
•  Nîmes, dans le sud de la France actuelle, est un site déjà occupé au Néolithique. Mais c'est au VIe siècle qu'un peuple celte, les Volques Arécomiques, s'installe autour du Mont Cavalier, qui devient l'oppidum de la ville. En 120 av. J.-C., ils se sont étendus et occupent alors 24 oppida dans la région. Ils accueillent sans résistance les légions romaines. Deux ans plus tard, la Via Domitia, qui relie l'Italie à l'Espagne, traverse la ville. La ville est intégrée dans la Narbonnaise, province romaine, et devient une étape majeure.
•  Au Ier siècle av. J.-C., Nîmes devient une colonie de droit latin : elle se peuple de colons romains, anciens légionnaires ayant combattu en Égypte et qui reçoivent des terres à la fin de leur service. Une période de prospérité commence, marquée par le triomphe de la romanité, souhaité par l'empereur Auguste lui-même au Ier siècle ap. J.-C. La ville est enceinte d'une muraille de 7 km et compte environ 25 000 habitants. De nombreux monuments sont construits et sont encore visibles de nos jours : les « arènes », d'une capacité de 24 000 spectateurs, la « Maison carrée » (en fait, un temple, le temple romain le mieux conservé au monde), le temple de Diane, un forum et même un aqueduc de 50 km de long – merveille technologique dont le Pont du Gard demeure le plus beau vestige – et qui servait à alimenter les thermes, marqueur par excellence de la romanité. Nîmes a même donné à Rome un empereur, Antonin le Pieux (138-161).
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