La Chine des Han
Fiche
1. La dynastie Han
• En 206 av. J.-C., Liu Bang, un ancien soldat d'origine paysanne, devenu général d'armée en rébellion, dépose le dernier empereur de la dynastie Qin. En 202, après avoir éliminé ses alliés, il s'empare du pouvoir et proclame l'avènement de la dynastie Han. La dynastie Han restera sur le trône pendant quatre siècles, jusqu'en 220 ap. J.-C. Cette période est considérée comme un des âges d'or de l'histoire de la Chine.
• L'Empire Han s'étendait sur une bonne moitié orientale de la Chine actuelle. Cet immense territoire fut organisé en commanderies, au nombre d'une cinquantaine, administrées directement par le pouvoir central. Un certain nombre de royaumes, semi-indépendants, furent progressivement rattachés de facto à l'Empire. Le pouvoir impérial s'appuyait sur des fonctionnaires lettrés, recrutés par concours, les mandarins. L'armée impériale jouait évidemment un grand rôle dans le contrôle du territoire.
• L'Empereur, théoriquement « fils du ciel » comme dans la plupart des régimes politiques antiques, exerce un contrôle direct et étroit sur la société et sur l'économie. Les Empereurs Han ont d'ailleurs renforcé ce contrôle en faisant adopter une écriture et une monnaie uniques.
2. L'expansion territoriale et commerciale
• L'expansion territoriale Han est surtout sensible sous le règne de l'Empereur Han Wu (ou Wudi, ce qui signifie Empereur guerrier) de 140 à 87 av. J.-C. L'empire han s'étend : vers le sud (Chine du sud et Vietnam actuels), vers le nord-est (Corée), vers le nord contre les nomades Xiongnu, vers l'ouest jusqu'au bassin du Tarim.
• Les Xiongnu, peuple semi-nomade de Mongolie et de Chine du nord (et qui sont peut-être les ancêtres des Huns), étaient particulièrement remuants et agressifs. En 200 av. J.-C., ils contraignirent le nouvel empereur Liu Bang à payer tribut. Les empereurs de la dynastie Qin avaient déjà commencé à ériger contre eux des fortifications dont les dimensions étaient telles qu'on les baptisa la « Longue Muraille » (aujourd'hui communément appelée « Grande Muraille ». Han Wudi repoussa durablement les Xiongnu vers le nord et étendit la Muraille vers l'ouest, vers le désert de Gobi. La Grande Muraille totalisait alors 6 700 km de long et protégeait notamment la nouvelle route commerciale : la route de la soie.
• La soie ! Cette étoffe précieuse dont seule la Chine avait le secret de fabrication était acheminée par caravanes vers le monde perse, puis vers la Méditerranée. Fort prisée à Rome – ce qui faisait râler le philosophe Sénèque le Jeune, scandalisé de cette matière « qui donne à peine à une femme le droit d'assurer qu'elle n'est pas nue » – la soie voyageait en compagnie de bien d'autres produits. La route de la soie témoigne de l'expansion han et de la mise en relation de la Chine avec le reste du monde.
3. Un apogée technique, culturel, artistique
• Les échanges ont favorisé ce qui, à cette période, constitue un apogée technique, culturel et artistique. Sur le plan de la pensée, l'empereur Han Wudi adopta le confucianisme, qui devint la philosophie officielle de l'Empire en 136 av. J.-C. Les échanges favorisèrent par la suite la diffusion du bouddhisme, d'origine indienne, vers le ier siècle ap. J.-C.
• Outre la fabrication de la soie, les techniques chinoises sont très avancées pour l'époque : les Han inventent la boussole, le gouvernail, le sismographe, la brouette, le papier, la porcelaine, etc. La médecine chinoise invente l'anesthésie générale. Les techniques agricoles se développent : soc d'araire en fonte, traction animale, systèmes d'irrigation, rotation élaborée des cultures, etc.
• La période Han est également celle d'une production artistique foisonnante, dans les domaines les plus variés. Les objets d'art conservés proviennent le plus souvent du mobilier funéraire : figurines en terre cuite peintes de personnages ou d'animaux, objets laqués ou en jade, porcelaines, soies peintes, calligraphie, poésie, etc.
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