L'art byzantin
Fiche
1. Le premier art byzantin, héritier de Rome
• L'art byzantin se développe à partir de l'art romain, lui-même profondément influencé par l'art grec. Ce double héritage se complète, au ive siècle, par l'influence de l'art chrétien. L'Édit de milan, en 313, qui autorise le culte chrétien – avant que le christianisme ne devienne religion officielle de l'Empire en 392 – permet le développement d'un art chrétien monumental, jusque-là prohibé. La proclamation de Byzance comme nouvelle Rome par Constantin, en 330, en fait un centre artistique majeur.
• La thématique artistique byzantine est fondamentalement impériale et religieuse. Les deux thèmes sont d'ailleurs très souvent associés. Leur importance s'explique par la nature du régime byzantin : dans l'Empire, l'Église et l'Empereur concentraient entre leurs mains l'essentiel de la richesse. Eux seuls avaient donc les moyens de passer commande, auprès des artistes, d'œuvres monumentales, visibles et bien conservées aujourd'hui, par exemple des églises ou des mosaïques. L'art privé s'exprime donc surtout dans des arts « mineurs » (ivoire, orfèvrerie, émaux, céramique, etc.).
2. Les œuvres de la période justinienne
• Le premier art byzantin connaît son apogée sous le règne de Justinien (527-565). La reconquête justinienne correspond, sur le plan artistique, à un programme massif de construction, destiné à ancrer dans la pierre le pouvoir impérial, tant en Orient que dans l'Occident reconquis. Constantinople en est évidemment la première bénéficiaire, où l'Empereur fait construire ou reconstruire de nombreux édifices religieux. Parmi eux, la grande Basilique Sainte-Sophie (en grec, « sagesse divine »), reconstruite par Justinien à l'emplacement d'une première église, sur une colline surplombant la mer de Marmara. Plus de 10 000 ouvriers travaillèrent à l'édifice, dont les dimensions, la richesse des matériaux, venus de tout l'Empire, et la hauteur (55 m) de la coupole (fragile, et donc plusieurs fois détruite par des tremblements de terre, mais toujours reconstruite) en firent immédiatement une œuvre architecturale majeure.
• Dans l'Occident reconquis, le même programme monumental fut appliqué. L'exemple le plus avancé est celui de la Basilique San Vitale de Ravenne (Italie), qui contient les mosaïques les plus célèbres de tout l'art byzantin. Parmi elle, la fameuse mosaïque de Justinien, pure expression du régime impérial byzantin.
Au centre, portant l'auréole qui rappelle son caractère sacré et la couronne impériale, figure Justinien, qui porte une patène (assiette en métal doré dans laquelle sont placés les hosties pour la communion : le « corps du Christ »), qu'il offre à la Basilique récemment construite (sur une autre mosaïque, l'impératrice Théodora offre le calice qui contient le vin : le « sang du Christ »). Autour de Justinien, en toge à bande marron, se tiennent les nobles. À droite, les hommes du clergé (remarquer la tonsure) : celui qui porte la croix est l'évêque de Ravenne, à l'origine de la construction de la Basilique, Maximien (son nom est inscrit au-dessus de sa tête). L'ecclésiastique à droite porte la Bible, celui à l'extrême droite un encensoir. Sur la gauche sont représentés les soldats (avec leurs lances) qui furent l'instrument de la reconquête. On remarque le bouclier, sur lequel figure un chrisme (symbole chrétien fait d'un X et d'un P entrelacés, correspondant aux lettres grecque Ch et R, pour CHRist).
3. L'art maniériste de la dynastie comnène
• La dynastie comnène a régné pour l'essentiel au xiie siècle, à une période où l'art byzantin s'est exprimé dans la continuité des époques précédentes, dans l'architecture, les fresques, les mosaïques, etc. Mais se développe surtout la peinture sur panneau de bois d'images saintes, les icones, sur lesquelles on représente de manière très sensible les sentiments. Ces icones étaient objets de dévotion.
• L'icône la plus célèbre est sans doute celle de la Vierge de Vladimir (xiie siècle), autrefois conservée dans la ville de Vladimir, d'où son nom, aujourd'hui à Moscou. La joue de l'enfant est représentée contre celle de sa mère, dans un geste très humain, d'amour et d'affection.
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