I. L'aspect des villes
• À l'exception de Paris, les villes occidentales ne sont pas très peuplées au Moyen Âge. Seules quelques cités comme Milan, Venise, Florence, Gênes et Naples atteignent ou dépassent 100 000 habitants. La plupart des citadins viennent de la campagne environnante.
• La ville médiévale est protégée par des remparts. Ses rues sont étroites et sinueuses, rarement pavées et souvent sales, du fait de l'absence d'égouts. Ses maisons, hautes et serrées, sont presque toujours construites en bois et en torchis (un mélange de terre grasse et de paille). C'est pourquoi, le soir, chacun doit éteindre les lumières et couvrir les braises du foyer lorsque sonne le couvre-feu. Cependant, malgré ces précautions et l'interdiction des toits de chaume, les incendies sont fréquents.
• Chaque quartier s'organise souvent autour d'une place ou d'une église. Les ateliers et les boutiques occupent le bas des maisons. En général, les artisans exerçant un même métier sont rassemblés dans un même quartier ou dans une même rue.
II. La vie urbaine
La vie des habitants de la ville se déroule dans le cadre de groupes très unis.
• Des confréries religieuses rassemblent les habitants d'un quartier ou les hommes d'une même profession. Ce sont des sociétés de secours mutuel, assistant les pauvres, les malades, les veuves et les orphelins. Lors de la fête de leur saint protecteur, elles organisent une procession, des cérémonies religieuses et un banquet.
• Dans de nombreuses villes, les professions sont organisées en associations, appelées corporations ou métiers. Chaque métier possède un règlement écrit qui fixe les horaires, les procédés de fabrication, les prix, le nombre d'artisans, règlement conçu afin de limiter la concurrence, d'assurer la qualité de la production et de garder le contrôle du marché.
• Pourtant, les tensions sociales se développent dans les villes au cours du Moyen Âge. Quelques riches marchands exercent leur domination, formant ce que l'on appelle le « patriciat », par opposition au peuple. Ils possèdent les terrains à bâtir, les maisons, fixent les loyers et les prix des denrées alimentaires. Ils élisent seuls les hommes qui gouvernent la ville, fixent les impôts sans en payer.
III. L'administration des villes
• Vers l'an mil, la ville, comme la campagne, dépend d'un seigneur. Mais l'autorité de ce dernier gêne les marchands dans leurs activités (prélèvement de taxes et de péages aux portes des villes et sur les marchés). Les plus riches d'entre eux s'organisent en guildes ou hanses pour défendre leurs intérêts. Souhaitant s'affranchir de l'autorité du seigneur, les habitants de la ville (les bourgeois) s'unissent alors pour former une association que l'on nomme commune. Tous prêtent un serment collectif (se promettant aide mutuelle et paix entre eux). Parti de Lombardie (en Italie) au XIe siècle, ce mouvement d'affranchissement des villes gagne la plupart des villes d'Europe occidentale.
• Les seigneurs accordent alors aux villes une charte énumérant les libertés ou franchises octroyées à la population. Parfois la ville devient totalement indépendante : elle est alors administrée par un conseil et des magistrats (maire, échevins ou consuls) élus parmi les bourgeois les plus riches. La ville se dote d'un tribunal, d'un sceau, et d'une milice. En Italie et en Allemagne, certaines cités deviennent ainsi des républiques indépendantes.
• Toutefois, l'administration reste souvent aux mains du seigneur qui la confie à un prévôt. En revanche, dans le domaine économique, la ville obtient d'immenses privilèges. Les bourgeois les plus riches profitent de son affranchissement.
Exercice n°1
Vrai ou faux ?
Dans de nombreuses villes, les professions sont organisées en associations, appelées corporations ou métiers.
Cochez la bonne réponse.
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Pour s'affranchir du seigneur, les habitants de la ville (les bourgeois) s'associent et forment les communes.
Cochez la bonne réponse.
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Les villes indépendantes sont administrées par le seigneur.
Cochez la bonne réponse.
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Les villes indépendantes sont administrées par un conseil et des magistrats (maire, échevins ou consuls) élus parmi les bourgeois les plus riches.