L'expansion arabo-musulmane


Fiche

Mahomet est parvenu en vingt ans à jeter les bases d'une nouvelle religion monothéiste. Mais, à sa mort, aucune disposition concernant sa succession n'a été prise. Ses disciples se sentent abandonnés par Allah lui-même.
Comment l'islam parvint-il à survivre sans le Prophète ?
I. La division des successeurs de Mahomet
•  À la mort du Prophète, des rivalités divisent la communauté musulmane. Omar et Abu Bakr, amis et disciples de Mahomet (Muhammad) pensent qu'ils peuvent seuls assurer la continuité de l'islam, tandis qu'Ali revendique la succession en tant que parent (gendre du Prophète, il est aussi le père des deux petits-fils). Abu Bakr est finalement désigné comme successeur. Il prend le titre de calife (en arabe khalifa signifie « successeur » du Prophète ).
•  Durant son califat (632-634), il lance un premier mouvement d'expansion qui se prolonge sous les deux califats suivants : l'islam s'étend en Arabie, en Palestine, en Syrie, en Égypte, en Libye, en Mésopotamie, ainsi qu'en Arménie et en Perse.
•  Le califat d'Ali (656-661) est cependant à l'origine d'un schisme : les chiites, partisans d'Ali, ne reconnaissent comme successeur qu'un descendant de Mahomet ; ils s'opposent aux sunnites pour qui le califat revient au meilleur des musulmans. À la suite de révoltes, Ali est assassiné en 661. Le califat passe alors aux mains de la famille sunnite des Omeyyades, qui installe sa capitale à Damas.
II. Des conquêtes impressionnantes
•  Sous le califat omeyyade (661-750) commence une deuxième vague de conquêtes : le djihad (« effort », en arabe et par extension, la « guerre sainte »). Dès 710, l'Afrique du Nord est conquise. L'année suivante, les musulmans parviennent en Europe, pénètrent en Espagne puis, à l'Est, en Inde et en Chine. L'élan des Arabes est arrêté par les Byzantins devant Constantinople (en 718) et par les Francs devant Toulouse (en 721) et à Poitiers (en 732).
•  Ces conquêtes s'appuient sur une administration très efficace. Le calife est assisté d'une part par le vizir qui dirige de nombreux fonctionnaires, regroupés en bureaux, d'autre part par des gouverneurs militaires dans les provinces, les émirs. L'armée, d'abord composée d'Arabes, fait ensuite appel à des Iraniens et à des Berbères.
III. Un empire fragile
•  L'empire, victime de sa grande taille, se morcelle. En 750, les Omeyyades de Damas sont massacrés par les Abbassides qui transfèrent leur capitale à Bagdad, en Iraq. Cependant, un prince omeyyade parvient à s'échapper ; il gagne l'Espagne où il fonde l'émirat de Cordoue (756-1030). En Égypte, un descendant d'Ali installe au Caire la dynastie chiite des Fatimides (969-1171). Ainsi, au Xe siècle, trois califes rivaux règnent en même temps : à Bagdad, à Cordoue et au Caire.
•  Après l'an mille, l'autorité des califes s'affaiblit face aux révoltes militaires conduites par les émirs. Le calife de Bagdad fait appel aux musulmans turcs seldjoukides. Ces excellents cavaliers relancent la guerre sainte contre Constantinople.
•  Une double menace apparaît alors. À l'ouest, les chrétiens, qui souhaitent reconquérir Jérusalem, organisent les croisades (1096-1254) ; à l'est, l'invasion mongole est conduite par Gengis Khan. Bagdad tombe en 1258. Les derniers défenseurs de l'islam demeurent les Turcs.
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