L'Empire de Charlemagne
Fiche
I. La formation d'une dynastie nouvelle
• Les derniers rois mérovingiens perdent leur pouvoir et leur richesse. L'autorité appartient désormais aux maires du palais.
• L'un d'eux, Charles Martel, jouit d'un grand prestige depuis sa victoire sur les musulmans en 732, à Poitiers. Il apparaît comme le véritable défenseur de la chrétienté. Son fils, Pépin le Bref, rassemble les Francs sous son pouvoir : il est élu roi en 751. De plus, l'évêque Boniface lui donne l'onction d'huile sainte : c'est le premier sacre en Gaule. La dynastie carolingienne bénéficie ainsi de l'appui de l'Église.
• Pour asseoir sa domination, Pépin se lance dans une politique de conquête. Son fils, Charlemagne (768-814), repousse les Slaves à l'Est, enlève l'Italie du Nord aux Lombards (qui menacent les États du pape) et fait reculer les Saxons. Bien qu'il ne parvienne pas à conquérir l'Espagne musulmane, Charlemagne se présente à son tour comme le défenseur de la chrétienté.
II. Le rétablissement de l'Empire
• Parce que ses liens avec l'Empire byzantin se sont relâchés, la papauté recherche un soutien en Occident. Les hommes d'Église rêvent de reconstituer l'Empire d'Occident et de donner à la chrétienté latine un chef (le pape) et un défenseur (l'empereur).
• À l'occasion d'un séjour à Rome en 800, Charlemagne reçoit la couronne impériale des mains du pape Léon III. À Constantinople, on est scandalisé de voir un Barbare se poser ainsi en successeur des empereurs romains. L'Empire carolingien ne constitue cependant pas une simple restauration de l'Empire romain. Charlemagne est un Franc, son Empire s'étend de l'Elbe à l'Èbre, et sa capitale se trouve à Aix-la-Chapelle.
III. L'œuvre de Charlemagne
• Dans ce vaste empire, la principale difficulté est de faire connaître et exécuter la volonté du souverain. Pour cela, Charlemagne nomme deux cents comtes, investis de fonctions administratives, judiciaires et militaires. Une ou deux fois par an, tous se rendent au palais pour préparer les expéditions militaires avec l'empereur. À cette occasion sont approuvées les lois (les capitulaires), qui sont ensuite diffusées et appliquées sous la surveillance vigilante des envoyés de l'empereur, les missi dominici.
• Charlemagne se considère comme responsable de ses sujets devant Dieu : il réforme le clergé et s'efforce d'améliorer sa moralité. Les moines sont soumis à la règle de saint Benoît ; les offices religieux sont désormais célébrés partout de la même façon. La messe du dimanche et le baptême des enfants deviennent obligatoires.
• Charlemagne, enfin, veut établir un clergé plus instruit et des administrateurs capables de lire les capitulaires et de correspondre avec le palais. Il favorise le développement des écoles au sein des monastères, fait venir à sa Cour des lettrés et des savants. Les livres, les textes de lois, les inventaires de domaines se multiplient. Une nouvelle écriture plus lisible est mise au point : la minuscule caroline.
• La Renaissance carolingienne s'accompagne d'un développement des arts. Les palais et les églises s'inspirent de la tradition romaine et adoptent les modèles byzantins. Si cette « renaissance » est limitée dans le temps (elle dure moins d'un siècle), elle est le relais majeur entre l'Antiquité et le XIIe siècle.
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