I. L'apprentissage du « métier de roi »
• Né tardivement de l'union de Louis XIII et de la reine Anne d'Autriche, Louis XIV devient roi et orphelin avant d'avoir atteint l'âge de 5 ans, le 14 mai 1643. Sa mère assure la régence et son éducation en collaboration avec le cardinal Mazarin, ministre et successeur du grand Richelieu. Elle inculque au jeune roi de profonds sentiments religieux et le sens de la grandeur royale. Surtout, Mazarin lui donne une solide formation politique en le faisant assister en spectateur aux différents conseils royaux dès l'âge de 12 ans.
• Une révolte des parlements et des princes du royaume perturbe le pays de 1648 à 1653. Ils souhaitent profiter de la minorité de Louis XIV pour renforcer leurs pouvoirs. Cette Fronde, qui oblige le roi à fuir momentanément sa capitale avant d'y effectuer un retour triomphal, le marque profondément. À la mort de Mazarin en 1661, Louis XIV décide, à la surprise générale, de ne plus prendre de Premier ministre.
• S'il ne souhaite plus partager ou déléguer son pouvoir, Louis XIV a besoin de collaborateurs. Tirant les leçons de la Fronde, il refuse de les choisir parmi la haute noblesse ou le haut clergé. Les grands du royaume sont cantonnés à la vie de Cour. C'est parmi la bourgeoisie que le roi choisit ses serviteurs. Il fait leur fortune, ce qui les rend totalement dévoués à leur tâche et à sa personne.
II. Un monarque absolu
• Toutes les décisions reviennent au roi. Monarque de droit divin, Louis XIV est persuadé que le Créateur influence ses décisions, ce qui leur donne un poids inégalable. Les grandes mesures sont prises par le Conseil d'en haut, qui siège à peu près un jour sur deux. Le roi y convoque selon son bon plaisir. Le fait d'y avoir été nommé une fois donne le titre rare et envié de ministre d'État.
• Parmi les ministres du « Roi-Soleil », deux hommes ont particulièrement marqué sa politique. Le premier, Colbert (1619-1683), obtient le titre le contrôleur des Finances en 1665. Il contrôle toute l'administration et développe l'industrie et le commerce du royaume en utilisant des mesures protectionnistes. Malgré les crises périodiques qui affaiblissent les campagnes, la France de Louis XIV est une puissance économique reconnue. Le second, Louvois (1639-1691), s'occupe de l'armée la plus puissante d'Europe et mène la politique extérieure de la France avec une certaine brutalité.
• En 1685, le roi adopte l'une des décisions les plus critiquées de son règne. Soucieux de ne pas laisser aux Habsbourg le rôle de défenseur de la religion catholique, il révoque l'Édit de Nantes, qui autorisait le culte protestant. Les effets sont désastreux. L'élite protestante quitte massivement le royaume pour s'établir dans des territoires réformés. Cette émigration affaiblit l'économie française.
III. Un roi chevalier
• C'est essentiellement la recherche de la gloire qui explique la politique extérieure de Louis XIV. Sa devise reflète son orgueil : Nec pluribus impar (« Non inégal à plusieurs », c'est-à-dire supérieur à tous). Pour lui, « s'agrandir est la plus digne et la plus agréable occupation des souverains ». D'autres préoccupations viennent appuyer cet amour avoué pour la guerre : le renforcement des frontières, la défense du catholicisme, les rivalités économiques ou encore ses prétentions au trône d'Espagne.
• Une première période allant de 1661 à 1684 se caractérise par de nombreux succès militaires dus à l'excellence de son armée, de sa marine et de ses chefs de guerre Condé et Turenne. Fort de la neutralité de l'Angleterre, Louis XIV combat l'Espagne, les Provinces-Unies ainsi que l'Empire des Habsbourg. Il obtient l'Artois, de nombreuses villes du Nord dont Lille, la Franche-Comté, ainsi que l'Alsace et Strasbourg. Signée le 15 août 1684, la trêve de Ratisbonne marque le point culminant de l'expansion française et sans doute l'apogée du règne de Louis XIV.
• Malgré les victoires, ces guerres pèsent à la population française qui doit consentir au paiement d'impôts toujours plus lourds. La seconde partie du règne de Louis XIV est marquée par de longues guerres coûteuses et parsemées de revers militaires. La plus terrible d'entre elles est la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714). Elle lui permet tout de même de placer son petit-fils sur le trône d'Espagne.
• En 1715, à l'âge de 77 ans, Louis XIV meurt à Versailles, dans ce palais qu'il a fait construire à sa gloire, qu'il a voulu symbolique de la magnificence de son règne. Son arrière-petit-fils, Louis XV, lui succède.
Exercice n°1
Louis XIV devient roi à l'âge de :
Cochez la bonne réponse.
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Sa mère assure la régence et son éducation en collaboration avec le cardinal Mazarin, ministre et successeur du grand Richelieu
Exercice n°2
Au milieu du xviie siècle, quelle catégorie de la population s'oppose au pouvoir royal lors d'une révolte appelée « La Fronde » ?
Cochez la bonne réponse.
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Cette révolte des parlements et des princes du royaume perturbe le pays de 1648 à 1653.