De tous les philosophes des Lumières, il en est un qui a marqué son époque et demeure une référence jusqu'à aujourd'hui : Voltaire. Voltaire est sans doute le premier philosophe engagé, témoin et acteur de son temps.
I. Voltaire, philosophe engagé
• Le courant philosophique des Lumières traverse le xviiie siècle, remettant en cause les fondements des systèmes politiques, notamment du royaume de France : monarchie de droit divin, concentration des pouvoirs, intolérance religieuse. Voltaire (1694-1778) est l'un des principaux philosophes des Lumières. Il occupe une place toute particulière, jusqu'à aujourd'hui, dans la mémoire collective.
• Voltaire est un nom de plume : François-Marie Arouet naît en 1694 à Paris, où il meurt en 1778. Il prend ce surnom par anagramme avec son nom en latin : AROVET LI (Arouet Le Jeune : u et v, i et j sont les mêmes lettres en latin). Voltaire apparaît comme le premier philosophe engagé, vouant ses écrits et ses interventions au service de la liberté de penser, de croire, de la tolérance et de la justice.
II. Voltaire, philosophe déiste
• Contrairement à plusieurs des philosophes des Lumières, Voltaire n'est pas athée : il est déiste. Cela signifie qu'il croit qu'il existe un dieu-horloger, qui a créé le monde. Il l'exprime ainsi : « L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer / Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger. »
• En revanche, Voltaire est un farouche adversaire du fanatisme religieux et de l'intolérance. Il dénonce les superstitions qui éloignent l'homme de la raison.
III. Voltaire et la justice
• Lors de nombreuses affaires, Voltaire lutte pour la mise en œuvre d'une véritable justice. La France de l'Ancien Régime n'est pas toujours juste, et Voltaire se confronte plus d'une fois à l'arbitraire : l'affaire Sirven en 1764, l'affaire du chevalier de la Barre en 1766, l'affaire Lally-Tollendal en 1776. Mais la plus connue reste l'affaire Calas en 1762.
• En 1761, à Toulouse, le fils de la famille Calas est découvert pendu dans la boutique familiale. Les Calas, de religion protestante, sont accusés du meurtre : les voisins prétendent que le fils souhaitait se convertir au catholicisme et que c'est la raison pour laquelle le père l'aurait assassiné. Le père, Jean Calas, est alors soumis à la question, c'est-à-dire à la torture, pour avouer le crime. Malgré ses dénégations, Jean Calas est condamné à mort après un jugement sommaire et exécuté le 10 mars 1762.
• Contacté par la famille, Voltaire publie en 1763 une de ses œuvres majeures : Le Traité sur la tolérance, dans lequel il critique le fanatisme religieux et les superstitions et prône la tolérance entre les religions. Calas est réhabilité en 1765.
IV. Voltaire et le pouvoir
• Les déclarations et les écrits de Voltaire lui valent à plusieurs reprises d'être emprisonné à la Bastille : en 1717-1718, après une critique trop peu discrète — en vers ! - contre le Régent, Philippe d'Orléans ; en 1726, après une dispute avec un noble, le chevalier de Rohan. Voltaire choisit alors l'exil volontaire en Angleterre où il découvre les libertés politiques et la tolérance religieuse, puis l'exil forcé jusqu'en 1749, pour avoir publié sans autorisation royale.
• La censure royale est en effet impitoyable : la plupart des œuvres de Voltaire sont interdites, souvent même brûlées. Il est alors édité en Hollande ou en Suisse. Il s'installe finalement à Ferney, à 500 m de la frontière suisse, en 1758.
• Entre-temps, Voltaire est invité à la cour du roi de Prusse, Frédéric II, qui s'intéresse au despotisme éclairé et s'est entiché du philosophe, dont les écrits sont déjà célèbres à travers toute l'Europe. Mais, plus despote qu'éclairé, Frédéric II déçoit Voltaire.
• Lu partout en Europe, Voltaire a exercé une influence considérable sur son temps. Ses idées ont imprégné tant les révolutionnaires américains de 1776 que les Français de 1789. Il est toujours lu aujourd'hui, surtout pour ses contes (Candide, Zadig) ou son Dictionnaire philosophique, un peu moins pour ses 23 000 lettres — car Voltaire écrivait à toute l'élite intellectuelle de l'Europe — ou son théâtre.
Exercice n°1
Quelle est l'attitude de Voltaire face à la religion ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
| ||
| ||
| ||
|
Déiste, Voltaire n'est pas athée, contrairement à plusieurs des philosophes des Lumières. Il croit en l'existence d'un dieu-horloger qui a créé le monde : « L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer / Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger. » Voltaire, en revanche, est un farouche adversaire du fanatisme religieux et de l'intolérance, et il a dénoncé les superstitions qui éloignent l'homme de la raison.
Exercice n°2
Finalement, dans l'affaire Calas, pour lequel Voltaire intervient, Calas :
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
| ||
| ||
| ||
|
À Toulouse, en 1761, le fils de la famille Calas est découvert pendu dans la boutique familiale. De religion protestante, les Calas sont accusés du meurtre, car les voisins prétendent que le fils voulait se convertir au catholicisme et que le père l'aurait assassiné pour cette raison. Le père, Jean Calas, est alors questionné, c'est-à-dire soumis à la torture. Jean Calas est condamné à mort, malgré ses dénégations, après un jugement sommaire. Il est exécuté le 10 mars 1762. Voltaire, contacté par la famille, publie en 1763 une de ses œuvres majeures : Le Traité sur la tolérance. Il y critique le fanatisme religieux et les superstitions et prône la tolérance entre les religions. Calas est réhabilité en 1765.
Exercice n°3
Quelle est l'attitude de Voltaire face à la censure royale ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
| ||
| ||
| ||
|
Les écrits et les déclarations de Voltaire lui valurent à plusieurs reprises d'être emprisonné à la Bastille. C'est le cas en 1717-1718, après une critique trop peu discrète — en vers ! — contre le Régent, Philippe d'Orléans ; en 1726, après une dispute avec un noble, le chevalier de Rohan. Voltaire choisit ensuite l'exil volontaire, en Angleterre. La censure royale était impitoyable : la plupart des œuvres de Voltaire furent interdites, souvent même brûlées. C'est pourquoi il fut le plus souvent édité en Hollande ou en Suisse. C'est, d'ailleurs, à Ferney, à 500 m de la frontière suisse, qu'il s'installe en 1758.