Les migrations internationales

• Il existe d'abord des flux des pays du Sud (en développement) vers ceux du Nord (développés). Dans les années 1950-1975, les pays du Nord ont accueilli de nombreux immigrés. Les deux premières régions concernées sont l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest. L'Amérique du Nord reçoit environ 1,4 million de migrants par an, venant principalement d'Asie et d'Amérique du Sud, tandis que l'Europe de l'Ouest reçoit surtout des populations d'Asie et d'Afrique (près d'1 million de migrants chaque année).
L'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine constituent les grandes zones de départ (émigration), c'est le cas, notamment, des Mexicains qui migrent vers les États-Unis, des Turcs vers l'Allemagne, des Maghrébins vers la France ou des populations du Sud-Est asiatique vers l'Australie. Lorsque les États cherchent à freiner les migrations, celles-ci deviennent clandestines. Et les dispositifs les plus drastiques (mur à la frontière des États-Unis avec le Mexique par exemple) ne sont pas d'une efficacité absolue.

• Depuis les années 1970, se développent également des flux Sud-Sud, en particulier des migrations de travail vers les pays du Golfe Persique. Des populations d'Afrique occidentale migrent vers le Gabon (pays pétrolier). Les principales zones d'arrivée sont l'Afrique du Sud, les pays du Golfe Persique et l'Argentine.

• Enfin, il existe également des flux Nord-Nord. Le Japon, par exemple, accueille un fort effectif de migrants venant de Corée du Sud. À l'inverse, des Japonais migrent vers l'Amérique du Nord. Les Européens migrent eux aussi vers d'autres pays d'Europe, en particulier depuis l'Europe centrale et orientale vers l'Europe de l'Ouest, depuis la chute du mur de Berlin et l'éclatement de l'URSS, en 1989-1991.

Ces migrations ont toutes pour origine un différentiel entre la zone de départ et la zone d'arrivée.

• Ce différentiel peut être de nature économique. De nombreuses personnes migrent vers un pays plus riche, ou bien où l'obtention d'un travail est plus aisée. Ce type de flux migratoires est dirigé du Sud vers le Nord, où les conditions de travail et les salaires sont meilleurs. Mais les migrations entre pays du Nord et pays du Sud sont également importantes.

• Le différentiel peut également être de type politique. Certaines personnes fuient leur pays ou leur région d'origine en raison de persécutions politiques ou de guerres. Ces populations sont alors dites réfugiées. Ces réfugiés peuvent être pris en charge par l'UNHCR (Haut-Commissariat pour les réfugiés, une agence spécialisée de l'ONU). Ils peuvent également être encadrés par des organisations humanitaires indépendantes des États, les ONG (organisations non gouvernementales) comme Médecins du Monde. Le nombre de réfugiés a connu une forte hausse, jusqu'en 1995, en raison des nombreux conflits à travers le monde.

• Enfin, le différentiel peut être de nature environnementale. Les personnes qui se déplacent peuvent rechercher un environnement plus agréable pour des raisons touristiques (ce sont alors des migrations touristiques). Le tourisme international concerne au premier chef l'Europe et l'Amérique du Nord, zones à la fois de départ (leur niveau de développement génère un grand nombre de touristes) et d'arrivée (en raison de la proximité). Le nombre de touristes en provenance des grands pays émergents (Chine, Brésil, Inde ou encore Russie) s'est fortement accru depuis une quinzaine d'années.
Les migrants peuvent également être contraints de fuir leurs terres en raison de graves problèmes environnementaux. La remontée du niveau marin résultant du réchauffement climatique pourrait ainsi forcer le départ de 100 à 200 millions de personnes d'ici un siècle. Inondations, séismes, sécheresses figurent parmi les causes de certains mouvements migratoires.

• Les conséquences des migrations dans les pays de départ sont nombreuses et ambivalentes. Depuis les années 1950, le flux migratoire a fortement augmenté, ce qui a contribué à une baisse du taux de chômage. Les migrants, gagnant un meilleur salaire, peuvent envoyer une partie de leur revenu à leur famille restée dans leur pays d'origine (c'est ce qu'on appelle des « remises »), permettant une hausse du niveau de vie ou la scolarisation des enfants. Mais le départ de ces migrants entraîne en même temps la diminution d'une main d'œuvre dynamique et souvent qualifiée.

• Pour les pays d'arrivée, les migrations procurent des avantages conséquents : elles accroissent la population et ralentissent son vieillissement, du fait de la jeunesse des immigrés dans une population souvent plus âgée. Les migrations hautement qualifiées (on parle de brain drain, drainage des cerveaux) contribuent à augmenter le niveau de qualification du pays d'accueil, tandis que les migrations faiblement qualifiées fournissent une main d'œuvre peu coûteuse. Cependant, leur intégration est parfois délicate : les immigrés de culture différente ne sont pas toujours bien acceptés, car souvent perçus comme une menace, notamment en Europe.