Étudier le mètre d'un poème

• Pour déterminer le mètre d'un vers, on compte le nombre de syllabes.
Et/ les/ voi/le/s au/ loin/ des/cen/dant/ vers/ Har/fleur/. (V. HUGO)
Ce vers compte 12 syllabes. Il s'agit d'un alexandrin. Attention, en le lisant, à faire la liaison voiles au loin.
• Les mètres les plus courants sont :
  •  l'alexandrin (12 syllabes),
  •  le décasyllabe (10 syllabes),
  •  l'octosyllabe (8 syllabes).
• Dans le décompte des syllabes, le e muet pose problème :
  •  il ne se prononce pas en fin de vers ou quand il est suivi d'un mot débutant par une voyelle ou un h muet ;
  •  il compte pour une syllabe quand il est suivi d'un mot débutant par une consonne ou un h aspiré. Exemple : Donne-lui tout de mêm(e) à boire, dit mon pèr(e). (V. HUGO)
Exercice n°1
Indique le nombre de syllabes des vers suivants.
Écrivez les réponses dans les zones colorées.
1. Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne… (V. Hugo)
→ Nombre de syllabes :
2. Il pleure sur mon cœur… (P. Verlaine)
→ Nombre de syllabes :
3. Ce toit tranquille où marchent les colombes… (P. Valéry)
→ Nombre de syllabes :
• Le e muet final de aube, heure, campagne, tranquille, colombes ne se prononce pas.
• Celui de pleure et de marchent compte pour une syllabe (parce qu'il est suivi d'une consonne).
Exercice n°2
Dans les vers ci-dessous, sélectionne les e qui comptent pour une syllabe.
Sélectionnez la (ou les) bonne(s) réponse(s) dans le texte.
en violet

1. 
« Mais il me reste un fils. Vous saurez quelque jour,
Madame pour un fils jusqu'où va notre amour. »
J. Racine

2. 
« Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre… »
C. Baudelaire

Le e final compte pour une syllabe quand il est suivi d'une consonne.
Exercice n°3
Ces quatre alexandrins forment la première strophe du poème Ma Bohême de Rimbaud. Lis-les à voix haute et sélectionne les e muets qui se prononcent.
Sélectionnez la (ou les) bonne(s) réponse(s) dans le texte.
en violet

Je m'en allais, les poings dans mes poches crees ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

• Le e final de Muse, qui est suivi du son voyelle [e] (et) ne compte pas.
• On vérifie en comptant le nombre de syllabes du vers : J'al/lais/ sous/ le/ ciel,/ Mu/s(e) ! et/ j'é/tais/ ton/ fé/al. On a bien douze syllabes dans cet alexandrin.