Le rôle des descriptions
• Pourquoi un narrateur arrête-t-il son récit pour décrire un lieu, un personnage ou un objet ? Contrairement à ce que pourrait penser le lecteur impatient, ces pauses sont rarement gratuites. Très souvent, une description apporte des informations qui éclairent l'action.
Quand l'auteur du Bossu, Paul Féval, interrompt son récit pour décrire la distribution du château de Caylus, c'est pour permettre au lecteur de mieux comprendre l'attentat qui va suivre.
• D'une manière générale, les descriptions dotent les lieux et personnages du récit d'une plus grande réalité et contribuent à façonner l'atmosphère du récit
Croquis et description minutieuse
• Certaines descriptions sont très rapides. Il s'agit de notations descriptives. Tout se passe comme si le romancier se contentait de faire un croquis du lieu ou du personnage évoqué. Voici par exemple Paul Féval esquissant à grands traits la vallée de Louron, théâtre de l'action à venir : « C'est la vallée de Louron avec ses oasis fleuries, ses torrents prodigieux, ses roches fantastiques et sa rivière, la brune Clarabide […], avec ses forêts étranges et son vieux château vaniteux, fanfaron, invraisemblable comme un poème de chevalerie. » (Paul FÉVAL, Le Bossu)
• Une description minutieuse suit, elle, un ordre précis. S'il s'agit d'un lieu, le regard peut aller, par exemple, de gauche à droite ou du premier plan à l'arrière-plan.
Les portraits
• Si c'est un personnage qui est décrit, on parle de portrait. Comme le portraitiste, le narrateur cherche à mettre en évidence, mais avec des mots, les traits dominants de son modèle : « Gonzague était un homme de trente ans, un peu efféminé de visage, mais d'une beauté rare au demeurant. […] Ses cheveux noirs, soyeux et brillants, s'enflaient autour de son front plus blanc qu'un front de femme […]. Ses yeux noirs avaient le regard clair et orgueilleux des gens d'Italie. Il était grand, merveilleusement taillé ; sa démarche et ses gestes avaient une majesté théâtrale. » (op. cit.)
• Selon le cas, le narrateur peut croquer son personnage (« C'était une fille de Madrid, aux yeux de feu, au cœur plus ardent que ses yeux, » (op. cit.) ) ou en faire un portrait minutieux (voir l'exemple du portrait précédent) ; dans ce cas, le portrait physique est le plus souvent associé à un portrait moral ; ainsi du portrait de Philippe de Gonzague se dégage l'impression d'un personnage gâté par la vie et vaniteux.
• Le personnage peut être montré immobile ou en action ; voici une servante d'auberge montrée dans l'exercice de son métier : « Une jeune fille, ayant la jupe éclatante et le corsage lacé des paysannes de Foix, servait avec empressement, apportant brocs, gobelets d'étain, feu pour les pipes dans un sabot […]. » (op. cit.)
Exercice n°1
Complète cette description d'île avec les groupes de mots cités ci-dessous.
Faites glisser les étiquettes dans les zones prévues à cet effet.
à une pointe,
à l'autre
En bas,
enfin là-haut,
puis
Les Lettres de mon moulin
« Figurez-vous une île rougeâtre et d'aspect farouche ; le phare
imcAnswer1?
imcAnswer2?
une vieille tour génoise où, de mon temps, logeait un aigle. imcAnswer3?
au bord de l'eau, un lazaret en ruine, envahi de partout par les herbes ; imcAnswer4?
des ravins, des maquis, de grandes roches, quelques chèvres sauvages, de petits chevaux corses gambadant la crinière au vent ; imcAnswer5?
tout en haut, dans un tourbillon d'oiseaux de mer, la maison du phare, avec sa plate-forme en maçonnerie blanche, où les gardiens se promènent de long en large, la porte verte en ogive, la petite tour de fonte, et au-dessus, la grosse lanterne à facettes qui flambe au soleil et fait de la lumière même pendant le jour… » A. Daudet, Le phare des Sanguinaires
• Le groupe de mots à l'autre fait référence au groupe de mots à une pointe ; les deux groupes se suivent donc dans la première phrase.
• La suite de la description est organisée par les connecteurs spatiaux : En bas, puis, enfin là-haut.
Exercice n°2
Lis ce portrait, puis coche les adjectifs qui correspondent au personnage.
Les Ritals
« Il rit tout le temps, papa. Il s'arrête pile en pleine rue pour rire aux bêtises qu'il raconte. Il se plante sur deux cuisses, les poings enfoncés à deux bras dans les poches de sa veste. Il renverse la tête en arrière et il lance à pleines mâchoires son rire au ciel. Les gens s'arrêtent. Ils rient aussi. Pas moyen de s'en empêcher. Il tire son mouchoir violet à carreaux, grand comme un drap. Il le roule en gros tampon, puis il l'étale sur sa figure. Il s'empoigne le nez à travers le mouchoir. Il se mouche. Pouêt ! Les oiseaux s'envolent. C'est la panique. le voilà reparti. Vingt mètres plus loin, ça recommence. »
Cavanna
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
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Dans ce portrait, l'auteur met l'accent sur l'exubérante gaieté de son père. Le personnage rit et fait rire (mais de bon cœur, pas à ses dépens) : il est donc également comique.
Exercice n°3
Sélectionne les trois connecteurs spatiaux dans le texte suivant.
Sélectionnez la (ou les) bonne(s) réponse(s) dans le texte.
en violet
« Je venais d'entrer dans un autre monde. , un mur végétal. Devant moiBasses futaies infranchissables. , Par-dessusdes arbres. À ma droiteune longue allée. Elle s'éloignait vers une clairière où des pins mêlés à des chênes s'inclinaient les uns vers les autres […]. »
Henri Bosco
Ces connecteurs situent les éléments décrits dans l'espace.
Exercice n°4
Lis ce portrait, puis sélectionne les adjectifs qui correspondent au personnage.
Eugénie Grandet
« Les manières de cet homme étaient fort simples. Il parlait peu. Généralement, il exprimait ses idées par de petites phrases sentencieuses et dites d'une voix douce. Il ne disait jamais ni oui ni non et n'écrivait point. Lui parlait-on ? Il écoutait froidement, se tenait le menton dans la main droite en appuyant son coude droit sur le revers de la main gauche, et il se formait en toute affaire des opinions desquelles il ne revenait point. Il méditait longtemps les moindres marchés. Il n'allait jamais chez personne, ne voulait ni recevoir, ni donner à dîner ; il ne faisait jamais de bruit, et semblait économiser tout, même le mouvement. »
Honoré de Balzac
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
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Le père Grandet est en premier lieu économe (il semblait économiser tout), mais aussi taciturne (Il parlait peu), froid (Il écoutait froidement), réfléchi (Il méditait longtemps les moindres marchés), solitaire (Il n'allait jamais chez personne).