Versification et formes poétiques
Fiche
La poésie est universelle et est sans doute l'une des expressions les plus anciennes de la littérature. On regroupe sous cette appellation des formes aussi diverses que L'Odyssée d'Homère, la production des griots africains, celle des Grands Rhétoriqueurs du Moyen Âge, les vers de Victor Hugo, ceux de Jean Tardieu ou encore les haïkus japonais ! Cependant, à travers l'extrême variété des formes et des fonctions, un point commun subsiste : la poésie fait toujours un usage particulier du langage.
• Un poème se distingue d'un texte en prose par sa disposition dans la page :
- chaque vers est suivi d'un retour à la ligne ;
- les vers s'organisent le plus souvent en strophes.
Il existe certaines formes fixes : par exemple, le sonnet composé de deux strophes de quatre vers (les quatrains) et de deux strophes de trois vers (les tercets).
Il existe certaines formes fixes : par exemple, le sonnet composé de deux strophes de quatre vers (les quatrains) et de deux strophes de trois vers (les tercets).
• Dans la poésie « traditionnelle », les vers d'un poème comptent un nombre régulier de syllabes. Les vers les plus connus sont les pentasyllabes (5 syllabes), les hexasyllabes (6), les heptasyllabes (7), les octosyllabes (8), les décasyllabes (10), les alexandrins (12).
• Pour compter les syllabes, les e muets doivent être prononcés sauf s'ils se trouvent à la fin d'un vers ou devant un mot commençant par une voyelle.
Les Hiboux in les Fleurs du mal
« Sans remuer ils se tiendront
Jusqu'à l'heure mélancoliqu(e)
Où, poussant le soleil obliqu(e),
Les ténèbres s'établiront. »
Jusqu'à l'heure mélancoliqu(e)
Où, poussant le soleil obliqu(e),
Les ténèbres s'établiront. »
Charles Baudelaire
Dans ces quatre octosyllabes : on prononce les e muets des mots heure et ténèbres parce qu'ils se trouvent chacun à l'intérieur d'un vers, devant un mot commençant par une consonne.
• D'autre part, on peut rencontrer une diérèse (une diphtongue est comptée pour deux syllabes), à distinguer de la synérèse (une diphtongue compte pour une syllabe).
Dans l'exemple ci-dessus, le mot remuer du premier octosyllabe se décompose en trois syllabes (au lieu de deux dans la langue courante) ; on pratique la diérèse re-mu-er pour obtenir les huit syllabes nécessaires.
Dans l'exemple ci-dessus, le mot remuer du premier octosyllabe se décompose en trois syllabes (au lieu de deux dans la langue courante) ; on pratique la diérèse re-mu-er pour obtenir les huit syllabes nécessaires.
• Dans un alexandrin, on a une coupe à la fin du vers et sur la sixième syllabe ; cette coupe, baptisée césure, scinde donc le vers en deux hémistiches égaux de six syllabes.
Lucie in Poésies nouvelles
« Nous écoutions la nuit/; la croisée entr'ouverte
Laissait venir à nous/les parfums du printemps »
Laissait venir à nous/les parfums du printemps »
Alfred de Musset
• Les vers réguliers sont caractérisés également par la rime. La rime est le retour, en fin de vers, du ou des mêmes sons. Elle peut être :
- pauvre (trahi/obéi) ;
- suffisante (langueur/cœur) ;
- riche quand elle présente au moins trois sons en commun (mélancolique/oblique).
• Selon leur disposition, les rimes sont :
- plates ou suivies (AA BB CC DD) ;
- croisées ou alternées (ABAB CDCD) ;
- embrassées (ABBA CDDC).
© 2000-2024, rue des écoles