L'analyse de documents

1. 1. Une extraction minière polluante

« En 2018, 1,55 milliard de smartphones ont été vendus à travers le monde. Afin de soutenir le rythme effréné de la société de consommation, les minerais sont exploités dans des conditions de plus en plus néfastes pour les écosystèmes. Leur exploitation requiert des volumes de terre gigantesques et conduit notamment à la destruction d'écosystèmes. 70 kg de matières premières sont mobilisés pour produire, utiliser et éliminer un seul smartphone, soit 583 fois le poids d'un téléphone. L'extraction minière contribue également à des pollutions diverses, notamment de l'eau en raison de l'usage intensif de procédés d'extraction chimique. "Lors de la phase de raffinage, dit Guillaume Pitron, séparer la roche des métaux et les métaux entre eux nécessite une grande quantité d'acide sulfurique. Les eaux, chargées de ces métaux lourds, sont souvent rejetées directement dans la nature." "Ces métaux lourds s'infiltrent dans les nappes phréatiques et jusqu'aux cultures, précise Françoise Berthoud. Ce sont des substances bioaccumulables. C'est-à-dire que les organismes vivants ne sont pas capables de les évacuer. Ils se concentrent dans les organismes et la propagation parcourt toute la chaîne alimentaire." (…) » (Extrait de l'article : La folie du smartphone, un poison pour la planète, 2019, Reporterre, Alexandre Reza-Kokabi)

1. 2. Les matériaux qui se cachent dans un smartphone

a. Comment les métaux extraits sont-ils séparés de la roche ?
b. Quel est l'élément qui est le plus pollué par cette extraction ?
c. Faites une recherche sur la toxicité de l'un de ces métaux pour le corps humain. Quelles en sont les conséquences pour la santé ?

2. Selon l'Unicef, plus de 40 000 enfants travaillent dans des mines en République démocratique du Congo.

Une grande partie d'entre eux œuvrent dans des mines de cobalt et de coltan, minerais stratégiques qui permettent l'élaboration des batteries et des composants électroniques des smartphones.

Photo : Getty Images/AFP/Junior D. Kannah, 2013

a. Décrivez la photo : Qui ? Quoi ? Où ? Comment ?
b. En France, jusqu'à quel âge la loi interdit-elle de faire travailler des enfants ?

3. Plus de cinq milliards de téléphones ont fini à la décharge en 2022.

Des centaines de millions de téléphones dorment dans nos tiroirs alors qu'ils pourraient être recyclés ou reconditionnés. Aujourd'hui, seuls 17 % des déchets électroniques dans le monde sont correctement recyclés.

Source : Shutterstock/© ThamKC

a. Les smartphone et les câbmes associés ne sont pas toujours faits pour être conservés longtemps. Donnez un exemple de cela.
b. En tant que consommateur, comment peut-on agir pour réduire l'impact du smartphone ?
c. Quels sont les moyens d'action des entreprises pour réduire l'impact du smartphone ?

Corrigé

Document 1

1. a. Lors de la phase de raffinage, les métaux sont séparés de la roche en utilisant de l'acide sulfurique. Les eaux chargées de métaux lourds sont souvent rejetées directement dans la nature.
1. b. Il s'agit de l'eau qui, polluée, s'infiltre dans les nappes phréatiques, pénètre dans les cultures et dans l'ensemble de la chaîne alimentaire.
1. c. Par exemple, les effets toxiques de l'aluminium portent essentiellement sur le système nerveux central (encéphalopathies, troubles psychomoteurs) et sur le tissu osseux. Chez les travailleurs, la toxicité de ce métal se manifeste principalement aux niveaux pulmonaire et nerveux.
Source : www.anses.fr

Document 2

2. a. La photographie représente un enfant d'une dizaine d'années, dans un pays d'Afrique. Il travaille dans une mine, en plein soleil, avec seulement une pioche et sans protection. Il n'est pas à l'école.
2. b. En France, le travail des enfants est strictement interdit. Il est possible de travailler à partir de 16 ans (âge jusqu'auquel s'étend la période de scolarité obligatoire), et seulement avec l'autorisation du représentant légal. Quand on parle de « travail des enfants », on désigne « l'ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, santé, développement physique et mental ».
Source : fra.europa.eu

Document 3

3. a. Les smartphones ne sont pas conçus pour durer. Dans la plupart des cas, ils ne sont pas pensés pour être robustes ou réparables, ni compatibles et évolutifs dans le temps. Les batteries sont collées et soudées, il n'y a pas de pièces de rechange disponibles, et la connectique et les systèmes d'exploitation sont exclusifs à chaque marque, ce qui ne permet pas de les réparer. On peut considérer cela comme une forme d'obsolescence programmée.⁽¹⁾
3. b. En tant que consommateur, pour réduire l'impact du smartphone, il est possible de le conserver le plus longtemps possible :

choisir un smartphone plus durable, comme les smartphones réparables, les smartphones reconditionnés. Préférer les écrans de petite taille ;
collecter et recycler les smartphones qui ne sont pas réparables.

3. c. Les entreprises aussi doivent agir :

en limitant l'obsolescence programmée et la course à l'innovation ;
en évitant les publicités incitant à changer d'appareil trop souvent ;
en privilégiant l'écoconception.⁽²⁾