L'Union européenne est l'un des trois pôles de la Triade, qui regroupe les régions économiques les plus puissantes au monde. Depuis son élargissement à 28 États, son PIB (produit intérieur brut) nominal (un peu plus de 18 000 milliards de dollars) dépasse celui des États-Unis (15 000) et il distance encore nettement celui de la Chine (7 000). L'UE représente donc un peu plus du quart (26 %) de la richesse mondiale ! Quelles sont les manifestations de la puissance économique européenne ?
I. Une grande puissance commerciale
1. Le poids de l'Union européenne dans le commerce mondial
• L'Union européenne (UE) joue un rôle prépondérant dans les échanges internationaux : elle est le premier pôle commercial du monde (14,6 % des exportations et 17 % des importations dans le monde, hors échanges intracommunautaires). C'est la première zone mondiale exportatrice de marchandises et de services, la première zone réceptrice et émettrice d'IDE (investissements directs à l'étranger).
• Ses principaux partenaires sont les pays industrialisés, essentiellement les États-Unis, mais aussi la Chine émergente (qui représente 9 % de ses exportations, mais 17 % de ses importations). Au cours des dernières années, les pays de l'Est et les pays de l'aire Pacifique sont également devenus des partenaires majeurs de l'UE. C'est le cas notamment de la Turquie, pays émergent également, qui compte pour environ 5 % du commerce de l'UE.
• L'UE est toujours dépendante du reste du monde pour les produits de base, en particulier pour l'énergie. Son taux de dépendance énergétique dépasse les 50 % et pourrait atteindre 70 % d'ici à 20 ans. Sa dépendance vis-à-vis des pays de l'OPEP et de la Russie (12 % de ses importations en 2011) est forte. Elle est toutefois compensée par d'importantes exportations de produits manufacturés, qui permettent de limiter le déficit.
• Les échanges avec les autres pays du Sud ont une importance secondaire. Les liens privilégiés que l'Europe préserve avec l'Afrique pèsent peu sur l'ensemble des échanges.
2. Les échanges intracommunautaires
• Les échanges commerciaux entre les pays membres de l'UE ont permis de consolider la construction de la communauté européenne. Ils représentent à eux seuls le tiers du commerce mondial et deux tiers des échanges de l'UE. Le passage de 15 à 28 États n'a fait que renforcer cette situation.
• Cet accroissement des échanges intracommunautaires est le résultat de l'ouverture des frontières, mise en place par l'Acte unique de 1986, de l'élargissement progressif de la communauté et de la spécialisation des différents espaces européens dans certaines commercialisations. Les économies de l'UE sont donc fortement interdépendantes et complémentaires.
II. Une économie diversifiée
1. Une grande puissance industrielle
• L'industrie européenne est encore globalement la première du monde. Quatre États (Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni) fournissent la majeure partie de la production industrielle de l'UE. On ne peut pas, cependant, parler d'« Europe industrielle », car, dans ce domaine, aucune politique commune n'a été mise en place.
• En ce qui concerne la recherche, l'Europe est souvent dépassée par les États-Unis et par le Japon, ce qui la handicape dans les domaines de pointe, comme l'informatique. Les pays membres ont cependant su mettre en place une coopération efficace dans deux secteurs : l'aéronautique (Airbus Industrie) et l'aérospatiale (Arianespace).
2. Une grande puissance agricole
• L'agriculture est la seule activité où une véritable politique commune, la PAC (politique agricole commune), a été instaurée. Cette politique a porté ses fruits : après une période de modernisation (mécanisation, usage d'engrais, sélection des plantes et des animaux), l'agriculture est devenue exportatrice et concurrence les États-Unis. L'UE se classe dans les premiers rangs mondiaux pour de nombreux produits (blé, vin, viande de porc et de bœuf, etc.). L'industrie agroalimentaire (qui transforme les produits de l'agriculture) européenne est la première du monde.
• La PAC est cependant victime de son efficacité : l'agriculture souffre actuellement de surproduction. Elle est également critiquée par les Américains et par les pays émergents, qui dénoncent une concurrence déloyale.
3. La tertiarisation de l'économie
• Le secteur tertiaire domine l'économie européenne. Les activités concernant le commerce, les transports, les télécommunications, les banques, les assurances et les services aux entreprises représentent les deux tiers du PIB et des emplois de l'UE. La communauté européenne est une grande exportatrice de services.
Exercice n°1
Complète les phrases suivantes.
Écrivez les réponses dans les zones colorées.
L'Union européenne joue un rôle prépondérant dans le commerce mondial. La majorité des échanges a lieu entre les pays (échanges intracommunautaires). Les autres partenaires sont les deux autres pôles de la (États-Unis, Japon). Ces résultats s'expliquent par la puissance (en particulier dans les domaines de l'automobile et de la chimie) et agricole de l'Europe.
Le concept de Triade tend à devenir moins pertinent avec l'affirmation des grands pays émergents, qui n'en font théoriquement pas partie.
Exercice n°2
Complète les phrases suivantes.
Écrivez les réponses dans les zones colorées.
L'industrie européenne est la première du monde. Quatre États fournissent 80 % de la production industrielle de l'Union : l', la France, l'Italie et le Royaume-Uni. Cependant, il n'existe pas de politique industrielle , on ne peut donc pas parler d'une « Europe industrielle ». L'UE a pourtant su mettre en place, entre les pays membres, une coopération efficace dans le domaine de l' (Airbus industrie) et de l'aérospatiale (Arianespace). Les États-Unis et le dépassent souvent l'Europe dans le domaine de la recherche.
Depuis 2008, la crise économique a mis à mal les économies européennes, et notamment leur secteur industriel, surtout en France, en Italie, en Espagne, mais aussi au Royaume-Uni. Si l'Allemagne conserve des positions très fortes, le déclin relatif de l'UE est manifeste dans le domaine industriel.