L'UE est marquée par une grande diversité : d'États, de langues, de cultures, de religions. Les élargissements – au nord vers les pays scandinaves, à l'ouest aux îles Britanniques, au sud aux pays méditerranéens, à l'est aux pays d'Europe centrale et orientale – ont contribué à accroître les disparités, alors que les six pays de 1957 étaient relativement proches les uns des autres.
I. Europe de l'Ouest, Europe de l'Est
1. À l'échelle continentale
• Si l'on observe l'indice de développement humain (IDH) en Europe, on remarque que l'Ouest européen jouit d'IDH nettement plus élevés ; la ligne de partage se situe entre la Finlande et la Russie, entre l'Allemagne et la Pologne, entre l'Italie et la Slovénie.
• À l'ouest figurent certains des États les plus développés de la planète : la France (au 20e rang mondial sur 187, avec un indice de 0,884), les Pays-Bas (3e avec 0,910) et, en tête du classement, la Norvège (1re avec 0,943). L'État le plus mal classé de cette Europe occidentale au sens large est le Portugal (41e avec 0,809).
• À l'est de cette ligne, le premier pays est la Slovénie (21e avec 0,884). La République tchèque est 27e (0,865), la Slovaquie 35e (0,834). Les plus mal classés sont hors de l'UE : l'Albanie (70e avec 0,739), l'Ukraine (76e avec 0,729) et la Moldavie (111e avec 0,649). Plusieurs États, souvent proches de l'Europe de l'Ouest (Slovénie, République tchèque, Slovaquie, Pologne, etc.), ont vu leur IDH progresser sensiblement ces dernières années, notamment en raison de leur intégration à l'UE.
2. À l'échelle régionale
• Si l'on analyse les inégalités de développement à l'échelle régionale, on s'aperçoit que chaque ensemble possède ses caractéristiques propres.
• L'Europe de l'Ouest, en dépit de son homogénéité fondamentale, se décompose en plusieurs sous-ensembles : l'Europe scandinave, puis l'Europe du Nord-Ouest, suivie, plus loin, d'une Europe plus périphérique, de l'Irlande à la Grèce. La récente crise de la dette souveraine et la récession économique qu'elle entraîne chez les PIGS (Portugal, Irlande et Italie, Grèce, Espagne ; nom insultant – pigs signifie « cochons » en anglais – inventé par les marchés financiers pour regrouper ces États en grande difficulté) tendent à accroître ces disparités.
• En Europe de l'Est, les différences sont plus significatives. Un double gradient peut être repéré : l'un va des régions les plus industrielles à l'ouest, vers les plus rurales à l'est ; l'autre va des cultures les plus proches de l'Occident vers des pays longtemps marqués, par exemple, par l'empreinte de la domination ottomane (Balkans) ou de l'Empire russe. Une première couronne, la plus occidentale, comprend la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne, la Slovénie et la Hongrie, mais aussi les États baltes et la Croatie : tous des pays intégrés dans l'UE. Une deuxième couronne regroupe les pays de l'ex-URSS, ceux de l'ex-Yougoslavie et l'Albanie hors UE.
II. Centre et périphéries
1. La mégalopole centre-européenne
• Au cœur de l'Europe se trouve une zone de fort développement, centrée sur la vallée du Rhin, mais qui la déborde largement. Cette zone, la mégalopole centre-européenne, s'étend du bassin de Londres à la plaine du Pô en Italie du Nord en passant par le Benelux, l'Allemagne rhénane et la Suisse (certains y rattachent la région parisienne).
• Cette région est très densément peuplée. Les villes sont à la fois nombreuses et proches les unes des autres. Les plus dynamiques d'Europe s'y trouvent rassemblées : Londres, Bruxelles, Amsterdam, Francfort, Munich, Zurich, Milan, Turin, etc. Cette mégalopole, ou dorsale européenne, est parfaitement intégrée à l'archipel mégalopolitain mondial.
• Les réseaux de communications y sont très développés : des liaisons autoroutières relient toutes ces métropoles entre elles, complétées aujourd'hui par des lignes ferroviaires à grande vitesse interconnectées.
• Les activités industrielles ont beaucoup évolué depuis la crise des années 70. Les reconversions ont été rapides, pour la plupart, et de nombreuses industries de haute technologie se trouvent localisées dans la mégalopole centre-européenne. Cette dernière assure les fonctions de commandement de l'essentiel de l'économie européenne dans le cadre de la mondialisation.
2. Différents types de périphéries
• La première périphérie, immédiatement jointive à la mégalopole centre-européenne, lui est fortement intégrée : les Länder orientaux de l'Allemagne, l'Italie centrale, le Bassin parisien, le Nord et l'Est français, les Midlands britanniques. Les investissements sont souvent originaires de la mégalopole centre-européenne ou de la région parisienne.
• La deuxième périphérie est formée de régions dont le retard est plus important, les populations peu denses, les villes encore moins nombreuses. Une part de cette zone constitue une réserve (espace de loisirs et de villégiature) : du Grand Nord scandinave, auquel il faut rattacher l'Islande, en passant par l'Écosse, l'Irlande, l'Espagne centrale, l'Italie du Sud et la Grèce. Les pays appartenant à l'Union européenne bénéficient d'aides au développement importantes de la part du FEDER (Fond européen pour le développement régional).
• La troisième périphérie, au sort beaucoup plus incertain, rassemble les pays de l'ex-URSS, dont le développement est plus chaotique, où les investissements sont plus hasardeux, les mafias plus puissantes, les densités moindres, les populations moins instruites ou la guerre plus présente (Caucase, Balkans). Une partie de cette périphérie, aujourd'hui intégrée dans l'UE, connaît des avancées significatives : Slovénie, Croatie ; Bulgarie, Roumanie ; États baltes surtout.
III. Anciens et modernes
1. La reconversion des régions anciennement industrialisées
• Au sein de l'UE, on peut également distinguer les régions anciennement industrialisées (qui ont souffert de la crise des années 70) et certaines zones à fort potentiel de développement (dont les capacités industrielles sont aujourd'hui maximales dans le domaine des hautes technologies).
• Certaines des régions anciennement industrialisées font partie de la mégalopole centre-européenne (bassin houiller de la Ruhr en Allemagne rhénane), d'autres appartiennent aux périphéries intégrées (pays noirs anglais des Midlands, Nord et Est français, Silésie allemande et polonaise, Pays basque espagnol). Leurs activités traditionnelles ont connu la crise dès les années 50 : extraction houillère, sidérurgie, chantiers navals, chimie de base, textile ont souffert de la concurrence internationale.
• Le déclin de ces activités a entraîné une hausse du chômage d'autan plus importante (de 20 à 35 %) que ces régions n'ont souvent développé que ce type d'activités. Des zones entières ont été sinistrées et livrées aux friches industrielles. Le solde migratoire est devenu par endroits fortement déficitaire.
• Depuis une vingtaine d'années, cependant, la reconversion a progressé. Les sites non rentables ont été fermés, les paysages ont été réaménagés : certains terrils, dont la fonction était de stocker les déchets miniers après extraction du charbon, sont même transformés en piste de ski synthétiques ! Les vieilles usines sont rasées, certaines sont transformées en musées industriels, d'autres reconverties en logements collectifs. Cependant, en dehors de la mégalopole centre-européenne, privilégiée à cet égard, peu d'industries de pointe se sont implantées.
2. Les régions atlantiques et méridionales de haute technologie
• Dans les régions atlantiques et méridionales de l'Europe, l'absence de gisements énergétiques (comme le charbon) n'a pas permis le développement des activités qui sont entrées en crise à partir des années 50. La population y est cependant généralement plus diplômée, le cadre naturel agréable, le solde migratoire positif.
• Ainsi s'est progressivement constituée une zone de développement atlantique et méridionale en Europe. Le phénomène est très marqué aussi bien à l'échelle du continent (un arc de développement atlantique, du Silicon Glen en Écosse à l'Ouest français en passant par l'Irlande, et un axe de développement méditerranéen, de la Catalogne au golfe de Gênes en passant par le Midi français) qu'à l'échelle des États : le Grand Sud anglais, la Bavière et le pays de Bade en Allemagne ou le Midi français se sont beaucoup développés.
On trouve ainsi, par exemple, l'informatique en Irlande et en Écosse, la construction aéronautique à Toulouse, le complexe technologique de Sophia-Antipolis dans l'arrière-pays niçois, le laboratoire de recherche IBM à Montpellier, etc.
On trouve ainsi, par exemple, l'informatique en Irlande et en Écosse, la construction aéronautique à Toulouse, le complexe technologique de Sophia-Antipolis dans l'arrière-pays niçois, le laboratoire de recherche IBM à Montpellier, etc.
• L'UE reste donc marquée par des disparités régionales qui définissent trois sous-ensembles : l'Europe du Nord-Ouest, à forte densité et fort PIB par habitant, plus dynamique, qui comprend la dorsale européenne (ou mégalopole centre-européenne) ; l'Europe méditerranéenne, en dépression démographique et économique en raison de son endettement catastrophique (PIGS) ; l'Europe Orientale, en phase de convergence, qui bénéficie des aides communautaires et des délocalisations compétitives venues des autres pays membres.
Exercice n°1
Quelle région européenne est une zone de grand développement ?
Cochez la bonne réponse.
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Cette zone s'étend du bassin de Londres à la plaine du Pô, en Italie. Elle est constituée de nombreuses mégalopoles.
Exercice n°2
Dans les régions méridionales de l'Europe, quel type d'activités se développe ?
Cochez la bonne réponse.
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Progressivement, en Europe, s'est constituée une zone de développement méridionale. Ce phénomène, très marqué, est visible aussi bien à l'échelle du continent qu'à celle des États.
Exercice n°3
Qu'est-ce qui caractérise la mégalopole centre-européenne ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
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La mégalopole centre-européenne est une construction humaine qui a peu à voir avec la présence de matières premières et où la main-d'œuvre, souvent très qualifiée, est tout sauf à bon marché. La densité de population qualifiée, bénéficiant de réseaux à grande vitesse, en fait un espace de commandement de niveau mondial.