Une mosaïque naturelle et culturelle
Fiche
L'Europe est un petit continent. Sa taille ne l'empêche pas de présenter une diversité extrême, tant sur le plan de la nature qu'en matière culturelle. Quels sont les éléments de cette mosaïque européenne ?
I. Une mosaïque naturelle
1. Europe ouverte, Europe fermée
• Le relief européen laisse apparaître une Europe fermée, au nord et au sud, et une Europe plus ouverte, au centre, des bassins français à la plaine russe.
• Au nord et au sud de l'Europe se trouvent des montagnes, parfois anciennes, comme le Massif central ou les Vosges, parfois récentes et beaucoup plus élevées (jusqu'à 4 807 m au mont Blanc), comme les Alpes ou les Pyrénées. Dans cette partie de l'Europe, les communications n'ont jamais été impossibles, mais toujours plus difficiles que dans l'Europe ouverte.
• Cette dernière s'étend entre les deux zones précédentes. Elle est constituée de larges bassins (Bassins aquitain, parisien, bassin de Londres) et de vastes plaines (plaine germano-polonaise, plaine d'Ukraine, plaine russe) qui s'étendent jusqu'à l'Oural. Les liaisons y sont faciles : c'est la grande route des invasions, des Germains, des Huns, des Hongrois, des armées de Napoléon et de celles de Hitler.
2. Les mécanismes d'une zone climatique privilégiée
• Le climat européen dépend d'abord de la latitude : les températures sont d'autant plus élevées qu'on se rapproche du tropique, vers le sud, et d'autant plus basses qu'on se rapproche du cercle polaire, vers le nord.
• Aux latitudes tempérées, les vents dominants viennent de l'ouest, c'est-à-dire de l'océan Atlantique, et se dirigent vers l'est (l'intérieur du continent), apportant des précipitations importantes et régulières.
• À ces caractéristiques générales s'ajoutent quelques particularités : le relief fait parfois obstacle à ces précipitations (notamment les Alpes scandinaves, où l'influence de l'océan ne joue que sur le versant occidental). Le caractère très découpé des côtes européennes, avec une multitude de golfes, de baies et de mers intérieures, renforce la douceur des climats européens, moins chauds en été, moins froids en hiver que ceux des autres continents. De plus, un courant chaud, la dérive nord-atlantique, apporte une douceur supplémentaire. Elle a favorisé l'extension des activités humaines au nord (plus que sur n'importe quel autre continent) : Oslo, capitale de la Norvège, est établi à la même latitude que la pointe sud du Groenland. Enfin, la présence d'une mer méridionale fermée, la Méditerranée (« la mer au milieu des terres ») garantit à l'Europe du Sud un hiver très clément : les Napolitains prennent, certaines années, des bains de Noël quand les New-Yorkais patinent par – 20 0C (alors que les deux villes sont à la même latitude, environ 410 nord).
• Certaines régions échappent cependant à ce schéma général : dans les zones de montagne, l'altitude entraîne une baisse des températures (de l'ordre de 0,6 0C tous les 100 m dans les Alpes, par exemple) et, parfois, une hausse des précipitations. La végétation s'adapte au froid progressif grâce à un étagement.
3. Trois domaines climatiques
• Le climat océanique se localise sur toutes les côtes occidentales. Il se caractérise par une très faible amplitude thermique (8 0C à Valencia, 11,6 0C à Brest), car la présence de l'océan atténue la chaleur estivale et le froid hivernal. Le temps est instable, les précipitations abondantes et régulières.
• À partir de Berlin commence le climat continental. Les influences océaniques disparaissent, celles du continent asiatique se font nettement sentir : l'amplitude thermique augmente fortement. En hiver, la neige n'est pas très abondante, mais le sol et les cours d'eau sont gelés. Au printemps, le dégel rend la circulation difficile (débâcle, boue). Les précipitations ne sont pas très abondantes (500 mm) et tombent surtout en été.
• Loin de ces extrêmes se trouve le climat méditerranéen. Localisé, comme son nom l'indique, autour de la Méditerranée, il s'agit d'un climat contrasté : l'hiver est doux (8,4 0C à Nice), mais les nuits sont parfois glaciales. L'été est chaud, parfois étouffant (27 0C en juillet à Athènes) et surtout très sec (6 mm à Alicante en juillet). En automne et en hiver, les précipitations sont abondantes et d'une extrême violence, provoquant des inondations, parfois catastrophiques (Nîmes, Vaison-la-Romaine).
II. Une mosaïque culturelle
1. Une très grande diversité
• De nombreux vestiges préhistoriques attestent que l'Europe, avec l'Afrique orientale et l'Extrême-Orient, est l'un des plus anciens foyers de peuplement de la planète. C'est un continent très anciennement humanisé, qui a connu de nombreuses migrations : Indo-Européens (Grecs puis Latins), Celtes, Germains, Slaves, etc. L'Europe a constitué une sorte de carrefour des civilisations.
• La diversité européenne est aussi religieuse. Le catholicisme est ancré à l'ouest, au centre et au sud du continent ; le protestantisme en Europe du Nord ; la religion orthodoxe à l'est et au sud-est ; l'islam s'est historiquement implanté en Albanie et en Bosnie, ainsi que, plus récemment, en France et en Allemagne, via des populations récemment immigrées ; il faut également mentionner le judaïsme, présent dans les pays de l'Europe de l'Ouest et longtemps implanté dans les pays d'Europe centrale, mais qui y a vu ses effectifs dramatiquement réduits par la Shoah.
• Les différences linguistiques sont aussi importantes et rendent souvent compte des différences nationales. L'Europe comprend la plus forte densité d'États différents : c'est sans doute le continent où les nations se sont le plus battues entre elles, depuis le plus lointain passé (guerres entre tribus gauloises, par exemple) jusqu'aux récentes guerres en ex-Yougoslavie, en Bosnie, au Kosovo.
2. Des facteurs d'unité
• L'Europe présente également des facteurs d'unité. Deux exemples : les principales religions européennes sont finalement toutes des religions chrétiennes ; les langues sont pour la plupart des langues indo-européennes, avec des alphabets dérivés du grec ou du latin.
• Les populations européennes partagent des héritages historiques communs, souvent encore présents aujourd'hui dans l'architecture, tel l'art gothique.
• Enfin, les Européens, depuis la chute du mur de Berlin en 1989, partagent globalement un certain nombre de valeurs morales et politiques : la liberté, les droits de l'homme, la démocratie, etc., qui font, du reste, partie des conditions requises pour être admis dans l'Union européenne.
3. Vers l'unité du continent ?
• La fin de la Seconde Guerre mondiale a marqué un tournant dans l'histoire de l'Europe. Certains pays ont jugé qu'il était temps de construire une paix durable. Le 25 mars 1957, par la signature du traité de Rome, six pays d'Europe occidentale formaient un marché commun. En 1963, la réconciliation entre la France et l'Allemagne était scellée par le général de Gaulle et par le chancelier Adenauer. Depuis, neuf pays se sont joints aux fondateurs.
• Cette Communauté économique européenne (CEE), devenue Union européenne (UE) en 1993, ne comprenait à l'origine que des pays d'Europe occidentale. En 1989-1991, les pays d'Europe de l'Est se sont libérés de la tutelle soviétique, les frontières se sont ouvertes. Parmi eux, nombreux sont ceux qui ont rejoint ou l'Union Européenne, en 2004 (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie), en 2007 (Roumanie, Bulgarie) ou en 2013 (Croatie).
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