Un territoire varié, propice à l'occupation humaine

Fiche

Le territoire de la France actuelle est peuplé depuis la préhistoire. Les populations qui s'y sont succédé ont tenté d'exploiter, avec plus ou moins de réussite, la combinaison de potentialités offertes par un territoire varié.

I. Un territoire ouvert

1. L'Hexagone

• L'espace français est situé au cœur de la zone tempérée, à égale distance du pôle et de l'équateur. Le méridien de Greenwich passe près de Paris ; le 45^e parallèle (le milieu de l'hémisphère Nord) passe à Bordeaux.

• Sa surface (551 000 km²) se répartit en une forme compacte, quasi géométrique : un hexagone (d'où le surnom qui est donné au pays). Aucun point du territoire n'est situé à plus de 600 km de la mer, ce qui favorise les influences maritimes. Les deux points les plus distants du territoire sont Brest et Menton, à un peu plus de 1 000 km l'un de l'autre.

2. Une situation stratégique

• L'Europe est à la pointe de l'Eurasie, la France à la pointe de l'Europe, en situation de finisterre. La situation stratégique de la France a provoqué le brassage des populations, des coutumes, des langues, etc. De nos jours, les flux touristiques qui traversent la France allant du nord-ouest vers le sud témoignent de son rôle toujours actuel de point de passage.

• La France compte quatre façades maritimes : Méditerranée, Atlantique, Manche et mer du Nord. Ses façades maritimes lui assurent une grande ouverture sur le monde, bien que la France n'ait jamais été une grande puissance maritime. Enfin, son histoire lui garantit la permanence de « confettis d'empire » que sont aujourd'hui la France d'outre-mer.

II. Une grande variété de reliefs

• La France présente une grande variété de reliefs, des plaines les plus plates aux montagnes les plus élevées (comprenant notamment le point culminant du continent, le mont Blanc, à 4810 m). 61 % du territoire français sont situés au-dessous de 250 m d'altitude.

• Au nord et à l'ouest se trouvent les grands bassins sédimentaires : Bassin parisien, Bassin aquitain, une partie de la grande plaine du Nord, en Flandre. Ces étendues planes sont accompagnées de massifs montagneux aujourd'hui érodés (comme le Massif armoricain).

• Au sud et à l'est, la France des altitudes rassemble des montagnes moyennes (Massif central, Vosges, Jura) ou hautes (Pyrénées, Alpes) ponctuées par de profondes vallées ou des bassins d'effondrement (plaine du Languedoc, vallée du Rhône, plaine d'Alsace).

• Le relief ne présente pas de contraintes insurmontables, et ses ressources pédologiques (c'est-à-dire les qualités agronomiques du sol) associées au climat tempéré représentent un potentiel agricole de premier choix. En revanche, le sous-sol a toujours été fort pauvre en énergie et en matières premières. Les risques naturels concernent essentiellement l'outre-mer (cyclones, volcanisme).

• La France est un territoire très anciennement humanisé. La pression exercée aujourd'hui sur le milieu par la croissance urbaine, périurbaine ou par l'agriculture productiviste a rendu nécessaires des politiques de préservation de l'environnement. Le lobbying environnemental va cependant jusqu'à empêcher l'exploration de nouvelles ressources, comme les gaz et huiles de schiste, qui pourraient réduire la dépendance énergétique de la France.

III. Un climat très favorable

1. Quatre saisons thermiques

• Le climat tempéré permet à la France d'éviter les excès climatiques : le climat connaît certes des irrégularités, comme la grande sécheresse de 1976, les tempêtes de décembre 1999 ou la canicule mortelle de l'été 2003, mais qui ne sont en rien comparables aux sécheresses du Sahel, aux inondations dans le delta du Gange ou aux cyclones de la Jamaïque. Seule la France d'outre-mer, notamment les Antilles, est confrontée à des risques climatiques sévères (cyclones).

• Les contrastes les plus réguliers et les plus repérables sont ceux des saisons : l'hiver est marqué (gel et neige possibles sur tout le territoire) mais sans excès (la température moyenne du mois le plus froid est au-dessus de 0° C). L'été est également prononcé, sans être torride (la température moyenne du mois le plus chaud est inférieure à 25° C). Le printemps et l'automne sont des saisons intermédiaires lors desquelles les précipitations sont fréquentes.

• La France métropolitaine est soumise à deux mécanismes climatiques essentiels : l'influence océanique de l'ouest, qui s'atténue vers l'intérieur du pays du fait de la continentalité, et l'influence méditerranéenne du sud.

• L'importance de ces influences varie suivant les saisons. Le territoire français est en effet la zone d'affrontement de quatre masses d'air :

l'air polaire maritime, frais et humide, véhiculé par les dépressions d'Islande ;
l'air polaire continental, froid et sec, véhiculé par l'anticyclone de Sibérie ;
l'air tropical maritime, chaud et humide, véhiculé par l'anticyclone des Açores ;
l'air tropical continental, chaud et sec, véhiculé par l'anticyclone saharien.

• La France constitue ainsi un « raccourci de l'Europe ». L'affrontement entre ces masses d'air est à l'origine des perturbations qui engendrent des précipitations relativement importantes.

2. Quatre climats bien marqués

Types de climats	Température minimum en °C	Température maximum en °C	Température moyenne en °C	Température minimum par mois en °C	Température maximum par mois en °C	Température totale en °C sur un an
méditerranéen	6,5	23,3	14,5	14,2	84	568,8
montagnard	-1	15,7	7,1	57	135	1 146
océanique	6,2	16,1	10,8	51,2	145,2	1 122,3
semi-continental	0,8	18,9	10	32,9	74,6	586,9

• Le climat océanique couvre la façade occidentale du pays. Les précipitations sont abondantes et régulières toute l'année, sans mois sec. Les températures sont peu différenciées (l'amplitude thermique est de 10° C) : l'été est relativement frais et l'hiver doux.

• Dans l'est du pays, les caractères continentaux commencent à s'affirmer (on ne peut pourtant pas parler de climat continental) : les précipitations faiblissent et se concentrent surtout en été, l'amplitude thermique est plus importante.

• Dans le sud du pays règne le climat méditerranéen : les températures sont plus élevées (en raison de la latitude, déjà méridionale, et de la présence de la Méditerranée), l'hiver est doux et l'été beaucoup plus chaud. Les précipitations sont très contrastées : à la sécheresse d'été succèdent les abondantes pluies d'automne.

• En montagne, ces zones climatiques sont moins marquées : l'altitude entraîne un abaissement des températures ; lorsque les montagnes sont bien exposées, les précipitations peuvent être très abondantes, parfois sous forme neigeuse.