Des milieux à valoriser et à ménager

• L'Afrique australe est constituée d'une douzaine d'États aux caractéristiques diverses. Ils sont toutefois unifiés par leur appartenance à un espace géographique commun.

• Au sud, on trouve l'Afrique du Sud, ainsi que deux petits États : le Lesotho, enclavé dans l'Afrique du Sud, et le Zwaziland.

• Au nord de l'Afrique du Sud se trouvent les États côtiers : la Namibie puis l'Angola à l'ouest, le Mozambique à l'est.

• Dans la partie centrale de l'Afrique australe, on trouve des États enclavés, sans accès à la mer : le Botswana, le Zimbabwe, la Zambie et le Malawi.

• À l'est du continent, l'île de Madagascar, l'archipel des Comores (dont Mayotte, territoire français d'outre-mer) et la Réunion (département français) relèvent de la même aire géographique.

• Les milieux naturels sont marqués par l'influence tropicale, mais présentent un gradient nord-sud dans l'espace considéré. Les espaces les plus au nord de l'Afrique australe sont marqués par les dernières influences tropicales humides : la saison des pluies y est plus longue, ce qui permet le développement de forêts ou de savanes arborées de façon relativement denses. Au Malawi et en Zambie, ce milieu est rendu plus frais et humide par la présence de zones montagneuses, au sud de la région des Grands Lacs.

• La majeure partie de l'Afrique australe connaît un climat tropical sec. C'est un milieu de savanes arborées ou de steppes abritant une riche faune dont certains animaux sont emblématiques de la région comme le springbok, antilope sud-africaine. Au sud-ouest, essentiellement en Afrique du Sud et en Namibie, le milieu devient désertique. Le désert du Kalahari est le plus important de la région.

• Toutefois, à l'extrême sud du continent, des influences plus fraîches provenant des espaces océaniques austraux délimitent, par exemple dans la région du Cap, un milieu de type méditerranéen, avec une flore très spécifique et qui connaît des influences montagnardes dans le massif du Drakensberg. À Madagascar, il existe un milieu très particulier, de type tropical humide. Il présente des espèces végétales et animales uniques, l'île ayant constitué un biotope séparé du continent depuis plusieurs millions d'années.

• La richesse de ces milieux constitue un des atouts de la région, mais ils peuvent être mis en péril dans certains contextes. Le changement climatique est également en œuvre. La désertification gagne en Namibie et dans toutes les marges du Kalahari

• La déforestation est importante à Madagascar, en Angola et en Zambie, face à la demande de terres agricoles.
Exercice n°1Exercice n°2

• Le nord de l'Angola, et tout particulièrement l'enclave de Cabinda, séparée du reste du territoire par la portion côtière de la République démocratique du Congo, possède d'importants gisements d'hydrocarbures offshore, tout particulièrement du pétrole. Il constitue 92 % des exportations du pays.

• Des gisements moins importants sont repérés sur les côtes d'Afrique du Sud et au Mozambique. L'Afrique du Sud possède également des réserves potentielles en gaz de schiste.

• Les ressources minières sont surtout présentes en Afrique du Sud, mais tous les pays de la région en possèdent. La province de Gauteng dispose d'un nombre important de richesses minières, qui expliquent la présence ici de Johannesburg. Mines de charbon, d'uranium, d'or assurent l'assise de l'économie sud-africaine.

• Les diamants constituent également une richesse très importante pour l'Afrique du Sud, qui concentre les principales mines d'Afrique australe : le pays est le 5^e producteur mondial. Si on ajoute les autres pays producteurs de la région, on atteint la moitié de la production mondiale.

• Les terres rares sont également abondantes : l'Afrique du Sud possède 65 % des réserves mondiales de chrome et 75 % de la production du platine, par exemple. Ces ressources sont diversement exploitées et avec des effets économiques différents suivant les profils des différents pays. Elles sont parfois en voie d'épuisement, comme le cuivre en Zambie.

• La question de l'eau dans la région montre une situation paradoxale dans le cadre de tensions croissantes. Les zones côtières et les espaces montagneux sont les mieux arrosés et les plus riches en eaux souterraines, alors que les zones tropicales sèches sont plus pauvres en ressources. Pourtant, c'est en Afrique du Sud, où les aménagements hydrauliques ont été les plus importants, que l'accès des habitants à l'eau est le mieux garanti. En Angola et au Mozambique, malgré une abondance de la ressource, seule la moitié de la population possède un accès à l'eau potable.

• Toutefois, en Afrique du Sud, l'importance des zones irriguées à destination de l'agriculture et les changements climatiques conduisent à des tensions autour de l'eau et il a fallu, en 2018, limiter la consommation d'eau au Cap.
Exercice n°3Exercice n°4

• L'exploitation des ressources cause des atteintes aux milieux naturels. Certaines régions d'Afrique du Sud sont polluées à cause de techniques d'exploitation inadaptées au développement durable. Certaines rivières s'assèchent suite à des prélèvements trop importants à destination des terres agricoles. Les mines à ciel ouvert portent atteinte à l'intégrité des paysages et favorisent la pollution des eaux souterraines.

• La déforestation est massive à Madagascar face à la pression destinée à obtenir davantage de terres agricoles. Les milieux comme la savane peuvent aussi être transformés en terres agricoles avec un recours massif à l'irrigation.

• La protection des milieux est donc nécessaire. Elle peut, de plus, être associée à un modèle économique, que ce soit par la constitution de réserves et parcs naturels ou par la prise en compte du développement durable. L'Afrique australe est la plus dense du continent en matière d'espaces naturels protégés. Si l'Afrique du Sud a été la première à constituer des parcs naturels, comme la Table Mountain, le Drakensberg ou le parc Kruger, ce sont aujourd'hui en Namibie, au Zimbabwe, en Zambie que l'on trouve le plus d'espaces protégés.

• Toutefois, cette protection reste fragile face à la pression touristique et/ou démographique. Alors que dans certains pays, comme l'Afrique du Sud, ces espaces attirent un tourisme important, dans d'autres, les infrastructures touristiques sont insuffisantes, comme la promotion publicitaire. Parfois, les tensions politiques ou l'insécurité fragilisent ces espaces protégés.

• La région possède des éléments permettant d'envisager une meilleure prise en compte de la préservation des milieux, comme les énergies éolienne et solaire qui peuvent être développées. Dans les régions montagneuses et suffisamment arrosées, on trouve des rivières au fort potentiel hydroélectrique. Toutefois, près de 85 % de l'énergie consommée dans la région est encore d'origine fossile et donc non renouvelable.

• Les ressources posent aussi la question de leur exploitation et de la redistribution des richesses produites. Ainsi, les choix économiques des différents pays sont déterminants pour comprendre la complexité de la région.

• Le choix de l'exploitation de ces ressources par de grandes entreprises pose également la question de la redistribution des revenus des ressources. Dans le domaine agricole, il existe de même de grandes exploitations face à de petits propriétaires souvent à la limite de la survie économique.

• La question de l'agriculture est également ouverte. Le passage à une agriculture productiviste tend à accroître l'exploitation des ressources en eau et la transformation des milieux. Ceci est renforcé par le phénomène de land grabing, c'est-à-dire l'achat de terres agricoles par des pays extérieurs à la région, comme la Chine et la Corée du Sud à Madagascar.
Exercice n°5